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Politique - Frontière

Les militaires français de la Finul face à la dégradation de la sécurité au Liban-Sud

Les forces françaises, présentes au Liban depuis 1978, comptent parmi les principaux contributeurs de la Finul, avec 700 hommes sur environ 10.000.

Le chef de l'armée libanaise Joseph Aoun (c) rencontrant le ministre français des Forces armées Sébastien Lecornu (g) à la base du contingent français de la Finul dans le village de Deir Kifa, au Liban-Sud, le 1er janvier 2024. Photo AFP

« On se retrouve en plein cœur des tirs »: le capitaine Paul, membre de la Finul, s'inquiète de la nette dégradation de la sécurité au Liban-Sud depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre. « On est passé d'une zone relativement calme à une zone volatile où tout est très dépendant de la moindre déclaration politique », poursuit le capitaine devant son véhicule de patrouille (VBL) peint en blanc avec le sigle « ONU » bien en vue sur la base de Deir Kifa, à une dizaine de kilomètres de la frontière entre Israël et le Liban.

Dans cette zone de collines, les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah libanais, qui affirme agir pour soutenir le Hamas, son allié, sont quasi-quotidiens depuis le début de la guerre entre le mouvement islamiste palestinien et Israël dans la bande de Gaza.

Les soldats français de la Force intérimaire de l'Onu au Liban (Finul) y ont depuis quasiment « doublé » leurs patrouilles quotidiennes, passant de quatre à sept par jour, selon l'officier au casque bleu en charge des opérations de la base. « C'est tendu, il y a des obus qui tombent tous les jours, ça s'entend, vous êtes dans une ambiance de guerre », ajoute-t-il alors qu'il est possible d'entendre au loin le bruit d'un drone, survolant la zone.

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Les forces françaises, présentes au Liban depuis 1978, comptent parmi les principaux contributeurs de la Finul, avec 700 hommes sur environ 10.000. Tirs de roquettes, obus, drones, « ce qui se passait avant sur trois-quatre ans se passe maintenant en une semaine », estime le gradé.

Une mission potentiellement dangereuse

Les affrontements au Liban-Sud sont largement limités aux zones frontalières mais Israël a mené des frappes plus en profondeur, jusqu'à une vingtaine de kilomètres de la frontière, au cours des derniers jours. La mission du contingent français « peut potentiellement devenir très dangereuse », a estimé lundi sur la base le ministre français des Armées Sébastien Lecornu devant environ 700 soldats avant de partager avec eux un repas de Nouvel An.

Depuis le 7 octobre, les affrontements entre Israël et le Hezbollah ont fait près de 160 morts du côté libanais, dont plus de 110 combattants du Hezbollah. Du côté israélien de la frontière, au moins 13 personnes ont été tuées, dont neuf soldats, depuis le 7 octobre. « Notre passage va être semé d'incertitudes dans les semaines et jours à venir », a ajouté le ministre devant les troupes sous une grande tente aménagée en banquet.

Eviter une escalade

Paris souhaite éviter toute escalade à la frontière libano-israélienne, et à ce titre, M. Lecornu tout comme la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, se sont rendus plusieurs fois au Liban au cours des derniers mois.

Plusieurs incidents inquiétants qui ont effectivement touché la Finul ont été identifiés ces derniers jours. Jeudi, la mission onusienne a demandé l'ouverture d'une enquête après une « attaque contre une de ses patrouilles » dans laquelle un Casque bleu a été blessé à Taybé.

Un second incident a été rapporté par l'agence officielle libanaise à l'encontre d'une patrouille du contingent français prise à partie « par un groupe de jeunes hommes » à Kfar Kila, laissant craindre une montée des incidents de ce type.

Le Hamas a mené le 7 octobre une attaque sans précédent sur le sol israélien, faisant environ 1.140 morts, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir des chiffres officiels disponibles. Les frappes israéliennes de représailles dans la bande de Gaza ont fait environ 22.000 morts, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

« On se retrouve en plein cœur des tirs »: le capitaine Paul, membre de la Finul, s'inquiète de la nette dégradation de la sécurité au Liban-Sud depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre. « On est passé d'une zone relativement calme à une zone volatile où tout est très dépendant de la moindre déclaration politique », poursuit le capitaine devant son véhicule...

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Louée soit la France pour le travail de fond qu'elle effectue pour soutenir le Liban.

K1000

14 h 50, le 02 janvier 2024

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Commentaires (1)

  • Louée soit la France pour le travail de fond qu'elle effectue pour soutenir le Liban.

    K1000

    14 h 50, le 02 janvier 2024

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