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Moyen-Orient - Guerre Israël-Hamas

Les combats vont se poursuivre en 2024, prévient l'armée israélienne

Des tirs d'artillerie et des frappes aériennes visant notamment les villes de Rafah et Khan Younès (sud) la nuit du Nouvel an ont été rapportés.

Des soldats israéliens opérant dans la bande de Gaza, le 1er janvier 2024. Photo Israeli Army / AFP

Israël a prévenu que la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza allait se poursuivre « tout au long » de l'année 2024 après une nuit du Nouvel An marquée par des frappes incessantes sur le territoire palestinien assiégé et des tirs de roquettes visant Tel-Aviv.

Près de trois mois après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sanglante perpétrée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien en Israël, le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari, a annoncé dimanche que les réservistes feraient une pause dans la guerre, afin de se préparer à des « combats prolongés ». L'armée « doit planifier à l'avance car nous serons sollicités pour des tâches et des combats supplémentaires tout au long de cette année », a-t-il détaillé.

Israël a juré de détruire le Hamas après l'attaque menée le 7 octobre depuis Gaza sur son sol par des commandos de cette organisation classée « terroriste » par les Etats-Unis, Israël et l'Union européenne. Cette attaque a fait environ 1.140 morts, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens. Dans les opérations militaires israéliennes de représailles à Gaza, un total de 21.978 personnes, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, ont été tuées depuis le début de la guerre, a annoncé lundi le ministère de la Santé du Hamas.

Sur le terrain, des tirs d'artillerie et des frappes aériennes visant notamment les villes de Rafah et Khan Younès (sud) la nuit du Nouvel an, ont été rapportés par un correspondant de l'AFP. Au moins 24 personnes ont été tuées dans ces frappes, selon le ministère de la Santé du Hamas. Toujours selon cette source, 15 cadavres de la même famille ont été récupérés lundi sous les décombres d'une maison bombardée dimanche soir à Jabaliya, dans le nord de Gaza. « C'est la pire année de notre vie. Ils ont tué nos fils », a déclaré à l'AFP Sami Hamouda, 64 ans.

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L'entrée dans la nouvelle année a aussi été rythmée par des sirènes d'alerte dans plusieurs parties d'Israël. Des journalistes de l'AFP à Tel-Aviv ont été témoins de l'interception des roquettes par les systèmes de défense antimissile israéliens à minuit précise.

« Terrifié » 

« J'étais terrifié, c'était la première fois que je voyais des missiles, c'est terrifiant, voilà la vie que nous vivons, c'est dingue », a déclaré à l'AFP Gabriel Zemelman, 26 ans, devant un bar de Tel-Aviv où il s'était rassemblé avec ses amis pour le réveillon. Les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas au pouvoir à Gaza, ont revendiqué cette attaque dans une vidéo publiée sur leurs réseaux sociaux, affirmant avoir tiré des roquettes M90 en « réponse aux massacres de civils ». Lundi, les sirènes d'alerte ont de nouveau retenti dans le nord d'Israël.

Dans la bande de Gaza assiégée, où 85% de la population a été déplacée et où la situation humanitaire est désespérée, les bombardements continuent sans relâche. La guerre se poursuivra encore pendant « de nombreux mois », a prévenu le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, malgré des appels pressants à un cessez-le-feu.

La veille, au moins 48 Palestiniens avaient été tués dans des frappes sur la ville de Gaza, et une autre frappe sur le campus de l'Université Al-Aqsa de Gaza avait fait au moins 20 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

L'armée israélienne a indiqué avoir tué plus d'une dizaine de combattants ennemis lors d'affrontements au sol, de frappes aériennes et de tirs de chars, ajoutant avoir localisé des tunnels du Hamas et des explosifs dans une école maternelle.

La guerre a provoqué d'immenses destructions et un désastre humanitaire dans la bande de Gaza, placée par Israël en état de siège total depuis le 9 octobre, où la famine menace et où la plupart des hôpitaux sont hors service.

Dimanche, environ 120 camions humanitaires sont entrés dans l'étroite bande de terre. Ahmed al-Baz, 33 ans, a dû quitter son domicile dans la ville de Gaza pour un camp de fortune à Rafah, dans le sud du territoire. « Nous avons vécu une tragédie que même nos grands-parents n'ont pas connue », raconte-t-il à l'AFP. « Nous avons vécu l'enfer et côtoyé la mort elle-même. »

Tensions régionales 

Les médiateurs internationaux, menés par le Qatar et l'Egypte, négocient depuis quelques semaines une pause dans les combats, après une trêve d'une semaine fin novembre ayant permis la libération de plus de 100 otages et l'entrée à Gaza d'une aide limitée. Une délégation du Hamas s'est rendue vendredi au Caire pour transmettre « la réponse des factions palestiniennes » à un plan égyptien prévoyant la libération d'otages et une pause dans les hostilités.

La guerre à Gaza, qui fait craindre un embrasement régional, a ravivé par ailleurs les tensions à la frontière entre le Liban et Israël, théâtre quasi quotidien d'échanges de tirs entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, mouvement islamiste proche de l'Iran et qui soutient le Hamas. L'armée israélienne a dit avoir identifié et intercepté lundi plusieurs « objets hostiles » en direction de son territoire.

En mer Rouge, où les attaques des rebelles houthis se sont multipliées ces dernières semaines, le ministre de la Défense britannique Grant Shapps s'est dit prêt lundi à prendre « des actions directes » contre ces rebelles. La veille, l'armée américaine a annoncé avoir coulé trois bateaux des rebelles yéménites houthis alliés de l'Iran, accusés d'avoir attaqué un porte-conteneurs. Dix d'entre eux ont été tués par cette attaque.

Depuis le début de la guerre le 7 octobre, les houthis affichent leur soutien aux Palestiniens de Gaza en menacent le trafic sur cette voie maritime stratégique.

Israël a prévenu que la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza allait se poursuivre « tout au long » de l'année 2024 après une nuit du Nouvel An marquée par des frappes incessantes sur le territoire palestinien assiégé et des tirs de roquettes visant Tel-Aviv.Près de trois mois après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sanglante perpétrée le 7 octobre par le...
commentaires (1)

Pas de trêve sans cessez le feu et pas de cessez le feu sans paix et pas de paîs sans reconnaissance d’un état palestinien. Admettons que le Hamas est terroriste, le Hamas est un parti, pas un état. Pourquoi refusez vous une reconnaissance d’un état palestinien voté en 1947 au conseil de sécurité de l’ONU.

Mohamed Melhem

21 h 20, le 01 janvier 2024

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Commentaires (1)

  • Pas de trêve sans cessez le feu et pas de cessez le feu sans paix et pas de paîs sans reconnaissance d’un état palestinien. Admettons que le Hamas est terroriste, le Hamas est un parti, pas un état. Pourquoi refusez vous une reconnaissance d’un état palestinien voté en 1947 au conseil de sécurité de l’ONU.

    Mohamed Melhem

    21 h 20, le 01 janvier 2024

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