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Dernières Infos - Conflit

"La population de Gaza n'a plus de temps, plus d'options"

Les dégâts causés par les bombardements israéliens à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 décembre 2023, alors que les combats se poursuivent entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. Photo AFP/MOHAMMED ABED

La population de la bande de Gaza, constamment bombardée depuis des semaines par l'armée israélienne, « n'a plus de temps, plus d'options », a martelé mercredi Philippe Lazzarini, patron de l'agence d'aide aux réfugiés palestiniens de l'ONU à Genève.

Le Haut Commissaire aux réfugiés, Filippo Grandi, a pour sa part réitéré son inquiétude face à un exode des Gazaouis vers l'Egypte voisine et réclamé un cessez-le-feu. « Face aux bombardements, aux privations et aux maladies, dans un espace toujours plus exigu, (les Palestiniens) sont confrontés au chapitre le plus sombre de leur histoire depuis 1948 et pourtant ce fut une histoire douloureuse », a souligné le patron de l'UNRWA, lors du Forum mondial des réfugiés qui se tient jusqu'à vendredi.

M. Lazzarini explique que « les habitants de Gaza sont désormais entassés sur moins d’un tiers du territoire d’origine, près de la frontière égyptienne ». Il raconte avoir vu un camion d'aide humanitaire arrêté par la population, qui demande de la nourriture et « l'avale dans la rue ». La réponse humanitaire dans le territoire palestinien dépend largement des capacités de l'UNRWA, « elle est maintenant au bord de l'effondrement », a-t-il dit. Mardi déjà, il avait décrit la situation comme « l'enfer sur terre ».

Exode 

« Il est irréaliste de penser que les gens resteront résilients face à de telles conditions de vie, surtout lorsque la frontière est si proche », a-t-il ajouté. La ville de Rafah à la frontière égyptienne, où se trouve le seul passage ouvert à l'aide humanitaire destinée à la bande de Gaza, est passée de 280.000 habitants à « plus d'un million de personnes », a souligné M. Lazzarini.

S'il y avait un mouvement de population vers l'extérieur de Gaza, « ça serait extrêmement déstabilisant pour l’Egypte, pour la région du Sinaï, et ça rendrait une solution à la problématique palestinienne encore plus difficile », a insisté M. Grandi. « Je pense que c'est très important d'insister que cette évacuation de personnes (...) ne doit pas être promue, ne doit pas être poussée, forcée, mais évidemment puisque les gens sont sous les bombes et sont dans une situation très difficile, il faut dire que le cessez-le-feu est la seule voie de sortie de cette impasse », a-t-il martelé.

L'attaque le 7 octobre du mouvement islamique Hamas -qui contrôle la bande de Gaza- sur le territoire israélien a fait 1.200 morts et 240 otages, selon les autorités israéliennes, qui ont déclaré la guerre au Hamas.

Depuis lors, l'armée israélienne bombarde sans relâche le petit territoire densément peuplé et a commencé à mener des opérations au sol, aussi bien dans le nord que dans le sud, où des centaines de milliers de civils se sont déplacés en espérant y trouver un peu de répit. La bande de Gaza est également soumise à un blocus quasi total.

Le ministère de la Santé du Hamas a affirmé mercredi que la guerre dans la bande de Gaza avait fait 18.608 morts depuis le début des frappes aériennes israéliennes le 7 octobre.

La population de la bande de Gaza, constamment bombardée depuis des semaines par l'armée israélienne, « n'a plus de temps, plus d'options », a martelé mercredi Philippe Lazzarini, patron de l'agence d'aide aux réfugiés palestiniens de l'ONU à Genève.Le Haut Commissaire aux réfugiés, Filippo Grandi, a pour sa part réitéré son inquiétude face à un exode des...