Les États-Unis pressent Israël d'en faire plus pour protéger les civils à Gaza

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a incité Israël à en faire plus pour permettre l'entrée d'aide humanitaire dans la bande de Gaza et protéger les civils, dans un appel au ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer, selon une source diplomatique.

M. Blinken s'est félicité qu'Israël ait autorisé mercredi soir un supplément minimal de carburant à Gaza, territoire palestinien où l'armée israélienne est en guerre contre le Hamas. Mais il a exhorté Israël à en faire plus, a indiqué à des journalistes un haut responsable du département d'Etat sous couvert d'anonymat.

Les Etats-Unis soutiennent sans réserve Israël et son droit à se défendre après l'attaque du Hamas le 7 octobre mais s'inquiètent de plus en plus publiquement du coût de la guerre en termes de victimes civiles palestiniennes et de la déterioration de la situation humanitaire à Gaza.

Lors d'une audition au Sénat jeudi, Kurt Campbell, qui est pressenti au poste de numéro deux du département d'Etat, a fait état du délicat positionnemment des Etats-Unis depuis le début de la guerre.

"Je pense que nous avons été prudents publiquement et très clairs en privé concernant certaines de nos préoccupations sur la conduite de l'opération militaire", a-t-il affirmé devant la commission des Affaires étrangères du Sénat, soulignant la "différence entre les combattants du Hamas et les civils palestiniens, notamment les enfants et les femmes". "Ces conversations se poursuivent", a-t-il dit.

Interrogé par un sénateur démocrate pour savoir s'il recommanderait de "conditionner" l'aide militaire américaine massive à Israël, M. Campbell a répondu: "ce ne serait pas (ma recommandation) à ce stade".

Le chef de la diplomatie américaine s'est rendu à quatre reprises en Israël depuis le début de la guerre pour y apporter le soutien des Etats-Unis et faire pression sur les autorités israéliennes alors que les combats font rage à Gaza.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque sans précédent de commandos du Hamas en territoire israélien qui a fait 1.200 morts, en majorité des civils, tandis qu'environ 240 personnes ont été enlevées, selon Israël.

En représailles, Israël a juré d'"anéantir" le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, et son armée mène des bombardements meurtriers à Gaza, parallèlement à une vaste opération terrestre lancée le 27 octobre.

Le ministère de la Santé du Hamas a fait état jeudi de 17.177 morts, à plus de 70% des femmes et enfants et jeunes de moins de 18 ans, dans les bombardements israéliens.