Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Archéologie

Le Sinaï ou le Néguev, deux déserts pour anéantir la cause palestinienne ?

« Même si cette terre est devenue un enfer, je suis prêt à y mourir », affirme un Gazaoui qui rejette l’idée d’un déplacement de la population de la bande de Gaza.

Le Sinaï ou le Néguev, deux déserts pour anéantir la cause palestinienne ?

Ruines dans le désert du Néguev. Photo C.C.

Révélé par The Times of Israel, un « document » du ministère israélien du Renseignement recommande d’organiser le départ sans retour de la population civile de Gaza vers des villes-tentes dans le nord du Sinaï, après quoi des villes permanentes et un corridor humanitaire non défini seraient construits. En réponse, le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi a déclaré qu’un afflux massif de réfugiés de Gaza anéantirait la cause nationaliste palestinienne et risquerait de ramener des militants dans le Sinaï, d’où ils pourraient lancer des attaques contre Israël. Le raïs égyptien a donc suggéré à Israël de déplacer les Palestiniens dans le désert du Néguev, qui jouxte la bande de Gaza, jusqu’à la fin des opérations militaires.

Que sait-on du Néguev et du Nord-Sinaï ?

Lire aussi

La mémoire de Gaza sous une pluie de bombes

Un désert high-tech

S’étendant sur une superficie de 13 000 km2 entre le Sinaï égyptien et la Jordanie, la région rocailleuse ou sablonneuse du Néguev constitue 60 % de la surface de l'État d'Israël. Il abrite 8 % de la population dont une forte communauté de Bédouins, pour la plupart des Arabes ayant obtenu la citoyenneté israélienne en 1954. Leur situation est parfois conflictuelle avec les autorités et des incidents se déroulent de manière récurrente. Avant même la naissance d’Israël en 1948, de nombreux juifs avaient été envoyés dans le Néguev. C’était l’une des terres de prédilection de l’Agence juive (organisation sioniste devenue organe gouvernemental) pour y installer des immigrants, dont les dernières vagues venues de Russie et d’Éthiopie ont vécu sous des tentes. Be'er Sheva (ou Beersheba) est la « capitale du désert ». Dans les années 1930, ce n’était qu’un bourg pauvre et insalubre de 6 000 âmes. Aujourd’hui, elle compte plus de 250 000 habitants et une liaison ferroviaire la relie à Tel-Aviv-Jaffa.

La forteresse de Masada. Photo tirée du site officiel de l'Unesco

Historiquement, selon la Bible, le roi David trouva refuge dans le canyon Ein Gedi au Néguev. Dans ce même désert, des Nabatéens fondèrent la cité de Avdat (l'Oboda antique), sur l'itinéraire de leurs caravanes vers Pétra. De même, des centaines de graffitis datant des débuts de l'ère islamique y ont été découverts. Dans le parc national de Massada (inscrit sur la liste de l’Unesco), la citadelle de Massada a été bâtie par le roi de Judée, Hérode. Son peuple, en rébellion contre Rome, a tenu le siège contre les légions assaillantes. Perchée sur un piton rocheux, la citadelle offre une vue à 360° sur le désert du Néguev, la mer Morte et les montagnes Moab de Jordanie de l’autre côté de la frontière.

Aujourd’hui, le Néguev est devenu une sorte de Silicon Valley orientale, la vitrine technologique d’un État qui veut s’affirmer dans l’agriculture de pointe, la robotique et la cybersécurité. Be'er Sheva héberge 150 start-up, 75 sociétés privées (IBM, Oracle…) et trois centres de recherche liés à l’université Ben Gourion (BGU) sont spécialisés en technologies de pointe, sciences de l’informatique, cybersécurité, environnement, chimie et robotique. Le plus réputé de ces centres, fondé par Deutsche Telekom en 2006, s’intéresse à la cybersécurité. La cité grossit inexorablement (la population a augmenté de 18 % la dernière décennie) et ses habitants sont de plus en plus jeunes : plus de la moitié ont moins de 35 ans.

L'université Ben Gourion dans le Néguev. Photo C.C.

L’eau étant une denrée rare dans le Néguev (les précipitations ne dépassent pas 80 millimètres de moyenne par an), les Israéliens travaillent sur la désalinisation et la microbiologie, autrement dit sur le traitement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées pour l’agriculture. Oui, dans le Néguev, l’homme a réussi à dompter le désert, voire à le transformer en laboratoire high-tech et en oasis où poussent des exploitations agricoles et une multitude de serres. Mais la nature lui rappelle encore parfois combien il est petit face à elle.

Le Sinaï, témoin de plusieurs civilisations

Partie intégrale de la civilisation de la vallée du Nil, terre bénie à travers laquelle de nombreux prophètes sont passés, le Sinaï, qui s’étend sur 60 000 km2, a été le témoin de nombreuses civilisations : islamique, copte, pharaonique, romaine et grecque. Dans sa partie nord, sur la branche la plus orientale du delta du Nil, se trouve la zone archéologique Pelusium (aujourd’hui Tell el-Farama). Considérée comme l'un des sites archéologiques les plus importants du Sinaï du Nord, Pelusium est destinée à devenir un lieu important d’attraction touristique. Citée sous le nom de Sin (« la force de l’Égypte ») dans la Bible, elle a été une des plus grandes villes égyptiennes à l'époque romaine et la plus fortifiée au nord du Sinaï. En outre, elle était la capitale de la province de l’est de Delta aux époques pharaonique et ptolémaïque. Les découvertes faites sur les lieux comprennent des thermes romains avec des mosaïques, datés du IIIe siècle, un grand théâtre (du IIe-IIIe siècle) et une forteresse de la même époque, utilisée jusqu'à l'ère islamique. La ville de Pelusium, également considérée comme l'un des centres religieux importants et influents à l'époque byzantine en Égypte, abonde en églises. Les ruines d’un temple consacré au dieu grec Zeus est mis au jour en 2022. Pelusium comprend une dizaine de collines ou tells dont al-Makhzen où les vestiges de l'une des plus grandes églises anciennes en Égypte, de 100 mètres de long et 45 mètres de large, ont été découverts. Située à l’est d’al-Makhzen, Tell el-Kanaaes dispose d’un cimetière remontant aux époques romaine et byzantine, d’un bain romain et d'un théâtre qui a été réutilisé comme arène de course. Les Nabatéens qui sont passés par là ont dressé un temple et construit des tombes avec des escaliers en calcaire sur la colline Qasrawit. Un ensemble de poteries et de monnaies datant de l'époque romaine ont été également déterrées sur les lieux.

Sur la colline Darawiche, les vestiges de quatre grands silos construits en briques de terre crue remontent à l'époque de la dynastie pharaonique moderne. Ils font probablement partie de l'un des forts qui n'ont pas été découverts jusqu'à présent. C’était l'une des stations construites sur l'ancienne route de guerre pour approvisionner les armées égyptiennes en se dirigeant vers l'Asie. Des sceaux portant le nom du roi Seti Ier ont été découverts.

Quant à la colline al-Kawthar, utilisée comme abri militaire pour les forces israéliennes pendant la période 1967-1973, elle a été complètement détruite.

Perpétuellement immortalisé par l'histoire

Plus loin, mais toujours au Sinaï du Nord sur la route d'al Kantara-Est, les fouilles dans le village de Qatiya ont révélé les ruines de bâtiments des époques ptolémaïque, romaine et islamique. Connu pour ses palmiers abondants, Qatiya est souvent mentionné dans les écritures des voyageurs musulmans. Au sud de la ville Qantara-Charq, sur le Tell Abou Sayfi, nommé « la colline rouge » en raison de la couleur des briques de ses bâtiments archéologiques, s’élèvent deux forteresses ptolémaïque et romaine, un temple dédié au dieu Horus datant des règnes de Seti Ier et Ramsès II, ainsi que les ruines d'un camp romain dont les murs dévoilent des gravures en latin revenant aux deux empereurs Domitien (51 après J-C-96) et Maximien qui régna de 235 à 238. Lors des excavations, les archéologues ont mis au jour un cimetière contenant des cercueils en pierre gravée d’une écriture hiéroglyphique.

Inscriptions retrouvées dans la grotte al-Zulma contenant une variété exceptionnelle de scènes gravées. Photo tirée du site officiel de l'Organisme général de l'information-portail pour l'Égypte

Et ce n’est pas tout. Sur les frontières administratives du gouvernorat de Port-Saïd, la citadelle al-Tina faisait partie de l'un des ports importants de l'époque mamelouke. Elle a été construite en 1508 par le sultan Qansuwa al-Ghouri et comprend de nombreuses tours militaires, des foyers pour les pigeons voyageurs, une grande mosquée, en plus des chambres des officiers et des soldats. De nombreux réservoirs d'eau ont été découverts à proximité, constituant un chef-d'œuvre architectural unique à cette époque.

D’autre part, lors de ses travaux dans la vallée al-Zolma, toujours au Sinaï du Nord, une mission pour la documentation des inscriptions sur les rochers du Sinaï a découvert la grotte al-Zolma contenant une variété exceptionnelle de scènes gravées. La grotte est située au début d'un affluent de la vallée dans une zone montagneuse aride, à 60 km à l’est du canal de Suez. Il s'agit de la première de ce type à être découverte dans la région. Les scènes gravées le long des murs représentent nombre d'animaux comme des chameaux, des cerfs, des chèvres et des ânes. Des études sont en cours pour sa datation. Sur 15 m de profondeur et 20 m de hauteur, le plafond est constitué de calcaire faible. À l’intérieur de la grotte ont été retrouvés quantités de déchets animaux et de cendre, ce qui indique son utilisation continuelle pendant les siècles comme abri pour les résidents locaux et leur bétail pour se protéger de la pluie, des tempêtes et du froid en hiver.

Le seul monument restant à al-Arich, capitale de la Sinaï-Nord, est une citadelle qui remonte à l’époque du sultan ottoman Soliman le Magnifique. Sa superficie est de 75 x 85 m et dispose d’un puits, d’un jardin et d’un logement de soldats. Cette forteresse a témoigné de nombreux événements historiques, notamment le traité d’al-Arich, signé en 1800, sous l'Empire ottoman qui a permis l'évacuation des Français d'Égypte.

Révélé par The Times of Israel, un « document » du ministère israélien du Renseignement recommande d’organiser le départ sans retour de la population civile de Gaza vers des villes-tentes dans le nord du Sinaï, après quoi des villes permanentes et un corridor humanitaire non défini seraient construits. En réponse, le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi a déclaré...

commentaires (2)

PUISQUE ON NE M,A PAS ENCORE DICTE CE QUE JE DOIS PENSER ET ECRIRE, JE PRENDS LA LIBERTE DE LE FAIRE, ETANT LA LIBRE EXPRESSION. JE COMMENCE : IL Y A UN COMPLOT, SECRET DE POLICHINELLE, POUR SE DEBARRASSERE DES GAZAOUIS EN EGYPTE ET DES CISJORDANIEN EN JORDANIE, ET CREER LE DEBUT DU GRAND ISRAEL DONT LES PRETENTIONS VONT BIEN AU DELA, EN UTILISANT AVANT TOUT LA PRESSION FINANCIERE PUIS POLITIQUE ET ETC... UN SEUL PEUT LE FAIRE ET CE N,EST NI LA RUSSIE ET NI LA CHINE.

ARABOS-SIONISTES, L,ARTICLE DISPARAIT DES ECRANS

13 h 39, le 07 novembre 2023

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • PUISQUE ON NE M,A PAS ENCORE DICTE CE QUE JE DOIS PENSER ET ECRIRE, JE PRENDS LA LIBERTE DE LE FAIRE, ETANT LA LIBRE EXPRESSION. JE COMMENCE : IL Y A UN COMPLOT, SECRET DE POLICHINELLE, POUR SE DEBARRASSERE DES GAZAOUIS EN EGYPTE ET DES CISJORDANIEN EN JORDANIE, ET CREER LE DEBUT DU GRAND ISRAEL DONT LES PRETENTIONS VONT BIEN AU DELA, EN UTILISANT AVANT TOUT LA PRESSION FINANCIERE PUIS POLITIQUE ET ETC... UN SEUL PEUT LE FAIRE ET CE N,EST NI LA RUSSIE ET NI LA CHINE.

    ARABOS-SIONISTES, L,ARTICLE DISPARAIT DES ECRANS

    13 h 39, le 07 novembre 2023

  • Les Palestiniens de Gaza peuvent remercier le Hamas pour de si réjouissantes perspectives...!!!

    In Lebanon we (still) Trust

    10 h 39, le 07 novembre 2023

Retour en haut