L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a annoncé avoir saisi la Cour pénale internationale (CPI) pour « des crimes de guerre commis contre les journalistes » dans les Territoires palestiniens et en Israël, dans un communiqué mercredi.
« RSF a déposé une plainte pour crimes de guerre auprès du bureau du procureur de la CPI le 31 octobre 2023. Celle-ci détaille les cas de neuf des journalistes tués depuis le 7 octobre dernier, et de deux blessés dans l'exercice de leurs fonctions », indique RSF.
Cette plainte concerne « huit journalistes palestiniens, tués dans des bombardements de zones civiles à Gaza par Israël, et un journaliste israélien, tué le 7 octobre alors qu'il couvrait l'attaque de son kibboutz par le Hamas ». Elle mentionne également « la destruction intentionnelle, totale ou partielle, des locaux de plus de 50 médias à Gaza ».
« L'ampleur, la gravité et la récurrence des crimes internationaux visant les journalistes en particulier à Gaza appellent une enquête prioritaire du procureur de la CPI. Nous l'y appelons depuis 2018. Les événements tragiques en cours démontrent l'extrême urgence de sa mobilisation », a souligné Christophe Deloire, secrétaire général de l'ONG.
La CPI, qui peut être saisie par les États, par le Conseil de sécurité de l'ONU ou par le procureur lui-même (autosaisine), n'a pas l'obligation de se saisir de cette plainte.
Selon le décompte de RSF, 34 journalistes ont été tués depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, dont au moins douze ont trouvé la mort dans l'exercice de leur activité (dix à Gaza, un en Israël et un au Liban).
Concernant le Liban qui n'est pas un Etat partie à la CPI, « RSF étudie les possibilités de porter ces cas devant d'autres juridictions compétentes », selon le communiqué.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé aux Etats-Unis, a lui dénombré lundi au moins 31 journalistes tués depuis le 7 octobre, parmi lesquels 26 Palestiniens, quatre Israéliens et un Libanais.
Le CPJ, qui comptabilise les victimes en Israël, dans la bande de Gaza et à la frontière libanaise, a également dénombré huit blessés et neuf journalistes disparus ou détenus, dans un communiqué. Ce bilan est d'ores et déjà le plus meurtrier pour des journalistes couvrant ce conflit depuis la création du CPJ en 1992, selon cet organisme.
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