Les taux américains record plombent les Bourses mondiales

Les Bourses mondiales sont pénalisées, lundi, par le niveau élevé des taux d'intérêt obligataires, notamment celui des Etats-Unis à 10 ans qui a dépassé les 5%, et continuent de surveiller l'évolution de la situation géopolitique au Moyen-Orient. Le taux d'intérêt de l'emprunt des États-Unis arrivant à échéance dans dix ans a dépassé vers 09H15 GMT le seuil des 5%, une première depuis novembre 2007. Vers 13H35 GMT (16h35 à Beyrouth), il s'établissait à 4,97%.

En conséquence, Wall Street a ouvert en baisse lundi. Vers 13H35 GMT, le Dow Jones perdait 0,58%, le S&P 500 0,65% et le Nasdaq 0,81%. Les indices boursiers européens sont, eux, restés prudents après avoir ouvert proches de l'équilibre. Vers 13H30 GMT, Paris (-0,03%) et Milan (+0,03%) étaient stables, Londres reculait de 0,47%, Francfort lâchait 0,66%.

En Europe, le taux d'intérêt de la dette allemande à 10 ans s'établissait à 2,96% contre 2,89% à la clôture de vendredi. « Les obligations d'État américaines sont le point de référence essentiel par rapport auquel pratiquement tous les autres actifs mondiaux sont finalement évalués », souligne Stephen Innes, associé de SPI Asset Management, rappelant que ces actifs connaissent parfois « une volatilité élevée et une tendance incertaine ». Le nouveau record atteint par les taux américains a annulé le léger apaisement des craintes géopolitiques des investisseurs, qui surveillent l'évolution du conflit entre Israël et le Hamas.

Pétrole en baisse

Les prix du pétrole reculent légèrement après l'annonce d'une aide en « flux continu » vers la bande de gaza et la libération de deux otages américaines par le Hamas. Vers 13H25 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, perdait 0,89% à 91,27 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison à même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, reculait de 1,04% à 87,04 dollars.

La tensions au Moyen-Orient restent très élevées et l'armée israélienne a accusé dimanche le Hezbollah de chercher l'escalade militaire au risque d'entraîner le Liban dans une guerre. Des dizaines de milliers de soldats ont été massés par l'armée israélienne aux abords de la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs meurtriers se sont multipliés entre l'armée et le Hezbollah, tandis que les habitants évacuent la zone frontalière de part et d'autre.

Outre le risque d'escalade au Moyen-Orient, les marchés pourraient faire face à d'autres mauvaises nouvelles cette semaine, prévient Michael Hewson, analyste de CMC Markets. « Alphabet, propriétaire de Google, Microsoft, Amazon et Meta Platforms, propriétaire de Facebook, devant tous présenter leurs résultats cette semaine, le risque d'une nouvelle baisse est élevé en cas de déception », ajoute l'analyste. Ensuite, jeudi, ce sera la Banque centrale européenne (BCE) qui attirera l'attention. La BCE devrait laisser ses taux inchangés, jeudi, lors d'une réunion délocalisée à Athènes, une première après dix hausses d'affilée, l'inflation en net recul en zone euro ne lui laissant guère d'autre choix.

Avec toutes les nouvelles incertitudes sur la table, « il n'y a pas eu de meilleur moment au cours des seize derniers mois pour que la BCE marque une pause » dans le relèvement des taux, résume Carsten Brzeski, économiste chez ING. Cependant, Christine Lagarde, la présidente de la BCE, laissera « ouverte l'option de futures nouvelles hausses de taux », croit Jack Allen-Reynolds, chez Capital Economics

Chevron fait le plein Le géant de l'énergie américain Chevron va racheter Hess, autre producteur américain de gaz et de pétrole, pour 53 milliards de dollars, moins de deux semaines après l'annonce du rachat de Pioneer par ExxonMobil pour 60 milliards de dollars. Chevron perdait 2,62% vers 13H40 GMT tandis que Hess gagnait 1,53%.

Du côté des devises Vers 13H25 GMT, la monnaie nippone reculait légèrement de 0,05% à 149,93 yens pour un dollar, elle a touché un point bas à 150 yens pour un dollar plus tôt.

L'euro prenait quant à lui 0,07% face au dollar à 1,0601 dollar pour un euro.

Le bitcoin gagnait 2,44% à 30.589 dollars, au plus haut depuis juillet.