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Moyen-Orient - Conflit

Face à la menace du Hezbollah, le nord d'Israël se prépare

Mesure rarissime, les autorités ont annoncé vendredi l'évacuation de Kiryat Shmona, ville limitrophe de la frontière libanaise qui compte environ 25.000 habitants dont beaucoup sont déjà partis.

Face à la menace du Hezbollah, le nord d'Israël se prépare

Une femme e tune fille portent des affaires alors qu'elles se préparent à évacuer la ville de Kiryat Shmona, frontalière du Liban, le 20 octobre 2023. Photo AFP/Jalaa Marey

En terrasse sandwich en main, dans une pharmacie pour acheter des pansements ou sortant en grappes de la gare routière de Kiryat Shmona, dans le nord d'Israël, les soldats sont partout, se préparant à l'éventualité d'un second front contre le Hezbollah. Depuis l'attaque sanglante et d'une ampleur sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, les échanges de tirs se sont multipliés à la frontière entre Israël et le Hezbollah pro-iranien, un allié du Hamas.

Mesure rarissime, les autorités ont annoncé vendredi l'évacuation de Kiryat Shmona, ville limitrophe de la frontière libanaise qui compte environ 25.000 habitants dont beaucoup sont déjà partis.

« On attend d'avoir des informations pour savoir où ils vont nous dire d'aller », raconte au téléphone une habitante Lianne Abutbul, 16 ans. Rencontrée la veille par l'AFP alors qu'elle déjeunait dans le restaurant familial, l'adolescente se disait confiante malgré les roquettes tirées par le Hezbollah.

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Outre les échanges de tirs réguliers entre le Hezbollah et l'armée israélienne, des tirs ont été revendiqués par le Hamas à partir du Liban. « Ici la dernière maison est à 150 mètres de la (zone de la) frontière, donc on a eu un plan d'évacuation et les gens qui étaient stressés sont partis », explique Yossef Luchy, directeur du conseil local de Shlomi. Cet ancien commandant en chef du district nord affirme que 7.000 des 9.000 habitants de la localité avaient été évacués ces dix derniers jours.

Lundi, le ministère de la Défense a demandé d'évacuer les résidents de 28 villages et kibboutz situés à moins de deux kilomètres de la ligne bleue, séparant Israël du Liban. Des habitants de villages plus éloignés encore sont également partis, ont constaté des journalistes de l'AFP.

L'Israel Democracy Institute estime qu'au moins 300.000 personnes auraient été évacuées de leur domicile en Israël, depuis le début de la guerre. Le cercle de réflexion s'est fondé sur les données du Bureau central des statistiques national. « Ici, ceux qui sont restés, sont pour la plupart des anciens de l'armée, et on se prépare constamment, on a un oeil sur les abris, on s'entraîne », dit M. Luchy.

« Prêt à en découdre »

Sur les 360.000 réservistes appelés par Israël, de nombreux ont été déployés à la frontière, longue d'environ 120 kilomètres. Deux sont morts mardi lors d'une attaque de positions militaires israéliennes près du Liban, selon l'armée. Dans le sud du Liban, au moins 22 personnes ont été tuées dans les violences depuis le 7 octobre, la plupart des combattants, mais aussi au moins quatre civils, dont un journaliste de l'agence Reuters, Issam Abdallah.

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Dans le nord d'Israël, les réservistes appelés affichent leur détermination. Interrogé par l'AFP à la gare routière, l'un d'eux, qui a requis l'anonymat, se dit « prêt à en découdre » car « les Juifs n'ont pas d'autre pays ». Les rares habitants de Kiryat Shmona restés sur place témoignent de sentiments mêlés. La plupart disent avoir peur quand ils entendent les sirènes d'alerte aux roquettes.

Lianne Abutbul raconte que lorsque le Dôme de fer -le système antimissile israélien- a intercepté des roquettes mercredi, « des débris sont tombés à deux rues de chez moi, dans la cour d'une école ». « Ca aurait pu tuer des enfants, ça fait vraiment peur », ajoute-t-elle avant de préciser qu'Israël a une armée « puissante ». Ses deux frères sont actuellement déployés sur des théâtres d'opération israéliens.

Imiter les Katiouchas

Dans la région, les guerres avec le Liban, 2006 et 1982, sont dans tous les esprits et les mémoriaux ponctuent le paysage. A 72 ans, Yaacov Kozikaro, qui vit près de la frontière depuis 1961, prétend savoir parfaitement imiter le bruit des roquettes de type Katioucha tirées par le Hezbollah. M. Kozikaro dit qu'il essaie de « prendre les choses sereinement », malgré les « mauvais voisins » d'Israël. « Ce n'est ni la première, ni la dernière guerre », dit-il en riant avant d'ajouter qu'il n'a pas prévu de partir.

Jeudi soir, une salve de roquettes tirée du Liban a touché une maison, blessant légèrement deux hommes et une petite fille de 5 ans, d'après l'armée. Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël par des combattants du Hamas depuis le 7 octobre, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou morts de mutilations au premier jour de l'attaque, selon les autorités israéliennes. Dans la bande de Gaza, plus de 4.100 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les bombardements incessants menés en représailles par l'armée israélienne, selon le dernier bilan du Hamas.

En terrasse sandwich en main, dans une pharmacie pour acheter des pansements ou sortant en grappes de la gare routière de Kiryat Shmona, dans le nord d'Israël, les soldats sont partout, se préparant à l'éventualité d'un second front contre le Hezbollah. Depuis l'attaque sanglante et d'une ampleur sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre,...
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"les Juifs n'ont pas d'autre pays » dit il ??? il est mignon, mais les palestiniens non plus n'ont pas d'autre pays. Les Israéliens feraient mieux d'arrêter avec cet argument bidon.

Desperados

17 h 54, le 20 octobre 2023

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Commentaires (1)

  • "les Juifs n'ont pas d'autre pays » dit il ??? il est mignon, mais les palestiniens non plus n'ont pas d'autre pays. Les Israéliens feraient mieux d'arrêter avec cet argument bidon.

    Desperados

    17 h 54, le 20 octobre 2023

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