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Entre meetings et tribunaux, Trump de retour à son procès civil à New York

L'ancien président Donald Trump lors de son procès pour fraude civile à la Cour suprême de l'État de New York, le 17 octobre 2023 à New York. Photo Seth Wenig-Pool/AFP

Un jour en meeting devant les casquettes rouges de ses partisans, le lendemain au tribunal: Donald Trump est revenu mardi assister à New York à son procès civil pour de vastes fraudes financières présumées, renouvelant ses attaques contre la justice malgré une liberté de parole limitée par ses juges.

« C'est un procès truqué », a affirmé l'ancien président des Etats-Unis devant les caméras juste avant d'entrer dans la salle d'audience.

Comme il l'avait fait aux premiers jours du procès, il s'est présenté en victime d'un complot ourdi par les démocrates pour l'empêcher de reconquérir la Maison Blanche en 2024.

« Tout cela vient de Washington », a-t-il lancé. Donald Trump, qui, en raison de ses déclarations virulentes, a vu sa liberté de commenter ses affaires judiciaires limitée dans plusieurs dossiers, a dénoncé la « chasse aux sorcières » que mènerait la procureure générale de l'Etat de New York Letitia James, à l'origine des poursuites.

Elle « ne devrait pas être autorisée à être procureure générale », « elle est horrible », a-t-il ajouté.

La veille, la juge Tanya Chutkan, chargée de son procès fédéral à venir à Washington pour ses tentatives présumées d'inverser les résultats de la présidentielle de 2020, lui a interdit tout commentaire public visant les procureurs, le personnel du tribunal et les témoins, face aux risques de menaces, d'intimidation et de harcèlement des personnes visées à l'heure des réseaux sociaux.

Empire économique

Mardi, le milliardaire de 77 ans s'est assis entre ses avocats, pour écouter, au 12e jour du procès pour fraudes, le témoignage d'une des comptables de la Trump Organization, Donna Kidder, puis celui de Doug Larson, un ancien directeur de l'entreprise immobilière Cushman & Wakefield.

Dans ce procès civil, la procureure générale accuse le républicain et deux de ses enfants, Eric et Donald Jr, d'avoir surévalué de plusieurs milliards de dollars ses golfs, résidences et gratte-ciel new-yorkais dans les années 2010 pour obtenir des prêts plus avantageux auprès des banques, ce qu'il réfute.

« Nous avons construit une grande entreprise, beaucoup d'argent, beaucoup d'actifs formidables, et des propriétés immobilières parmi les plus belles du monde », a-t-il assuré.

Durant son témoignage, Doug Larson a confirmé qu'il avait bien estimé en 2015 à 540 millions de dollars la valeur du « 40 Wall street », un gratte-ciel de 72 étages bientôt centenaire dans le district financier de Manhattan. Et non 735 millions, la valeur finalement retenue par le camp Trump dans ses déclarations financières.

Donald Trump, qui n'est pas obligé de comparaître et n'encourt pas de peine pénale, joue gros : le contrôle de son empire économique, en plus de pénalités financières pouvant atteindre 250 millions de dollars.

Fraudes établies

Avant même l'ouverture des débats, le juge Arthur Engoron a décidé que des fraudes répétées étaient établies et que les actifs de Donald Trump avaient été surévalués entre 812 millions et 2,2 milliards de dollars par an entre 2014 et 2021. Il a en conséquence pris des mesures de confiscation et de liquidation de sociétés qui pourraient aboutir au démantèlement de l'empire immobilier Trump. Mais leur application a été suspendue en appel.

Présent aux trois premiers jours d'audience, Donald Trump avait attaqué avec virulence Letitia James, « corrompue » et « raciste », le juge menant les débats Arthur Engoron, « un voyou », et jusqu'à la greffière dont il s'est moqué sur les réseaux sociaux, s'attirant une sèche réprimande et l'interdiction de tout commentaire sur l'équipe du magistrat.

Son audition devrait intervenir plus tard au cours du procès, prévu pour durer jusqu'à Noël.

Le retour de M. Trump à son procès civil pouvait augurer d'un duel explosif avec son ancien avocat devenu ennemi juré, Michael Cohen, dont les déclarations en 2019 devant le Congrès ont déclenché l'affaire. Mais le témoignage de ce dernier a été reporté pour raisons médicales.

Le milliardaire républicain devrait aussi être présent aux audiences mercredi et jeudi, après deux meetings lundi dans l'Iowa, comme un présage de sa campagne pour les primaires républicaines, dont il est le favori dans les sondages.

Quatre procès au pénal attendent l'ancien président des Etats-Unis, dont le premier, sur ses tentatives d'inverser les résultats de 2020, doit s'ouvrir le 4 mars devant la justice fédérale à Washington, la veille d'une des plus grosses échéances des primaires républicaines, le « Super Tuesday », qui concerne une quinzaine d'Etats.

Un jour en meeting devant les casquettes rouges de ses partisans, le lendemain au tribunal: Donald Trump est revenu mardi assister à New York à son procès civil pour de vastes fraudes financières présumées, renouvelant ses attaques contre la justice malgré une liberté de parole limitée par ses juges.« C'est un procès truqué », a affirmé l'ancien président des...