La journaliste libanaise Gisèle Khoury, présidente de la Fondation Samir Kassir pour la liberté des médias et de la culture, est décédée à l'âge de 62 ans des suites d'un cancer, a annoncé dimanche matin la fondation sur le réseau X.
« C'est avec le coeur lourd que la fondation Samir Kassir annonce à ses amis et aux amoureux de la liberté, que sa fondatrice et présidente, la journaliste Gisèle Khoury, est décédée après avoir mené une vie jalonnée de luttes, d'engagements et de réalisations », a écrit SKEyes.
Gisèle Khoury était une journaliste engagée depuis des années dans les batailles pour la liberté de la presse, au Liban mais aussi plus largement dans la région. Elle était également la veuve de Samir Kassir, journaliste et intellectuel libanais assassiné en juin 2005 dans un attentat à la bombe, alors qu'il était connu pour sa lutte contre le régime syrien du président Bachar el-Assad.
« Gisèle Khoury était une personne exceptionnelle qui a pu surmonter toutes les tragédies, et elle en a connues dans sa vie, afin de construire des projets pour les autres, pour défendre la liberté », a réagi Ayman Mehanna, directeur exécutif de SKeyes, contacté par L’Orient-Le Jour. « Elle a construit une fondation qui est devenue une référence internationale sur les questions de défense des libertés », a-t-il ajouté. « La suite sera difficile, mais Gisèle voulait toujours aller de l’avant, donc c'est ce que nous allons faire. Nous allons continuer d’aller de l’avant », conclut Ayman Mehanna.
Gisèle Khoury a débuté sa carrière de journaliste à la chaîne libanaise LBCI en tant que présentatrice d’émissions culturelles en 1985. En 2002, elle avait rejoint le groupe média panarabe MBC et contribué au lancement de la chaîne Al-Arabiya. Entre 2003 et 2013, elle a animé un talkshow politique sur cette chaîne. En 2013, Gisèle Khoury avait rejoint BBC Arabic où lui avait été confiée l’émission The Scene.
Hommages
« La présence, l'audace, le professionnalisme et l'amour de la liberté de Gisèle Khoury vont manquer à l'écran », a réagi le président de l'Ordre des journalistes, Joseph Kossaïfi, selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).
« Gisèle Khoury (...) croyait au dialogue (...) et les programmes qu'elle animait reflétaient cela », a-t-il ajouté. « La disparition de Gisèle aura un impact douloureux sur le paysage médiatique et culturel libanais et arabe », a conclu Joseph Kossaïfi.
« Gisèle était une personne qui s'est démarquée par ses valeurs morales et sa présence », a réagi l'ancien Premier ministre Fouad Siniora dans un communiqué.
« Je perds une partie de moi avec le décès d'une amie et d'une guide », a écrit pour sa part le député issu de la contestation populaire Mark Daou.
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william semaan
01 h 25, le 16 octobre 2023