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Moyen-Orient - Hamas / Israël

USS Gerald R. Ford, au nom de la dissuasion

En soutien à son allié israélien, Washington a envoyé dans les eaux méditerranéennes le plus gros navire de guerre du monde. De quoi faire réagir, effrayer et, peut-être, dissuader.

USS Gerald R. Ford, au nom de la dissuasion

L'USS Gerald R. Ford dans les eaux de la Méditerranée orientale, le 11 octobre 2023. Photo Jacob Mattingly/US Department of Defense/AFP

C'est le plus gros navire du monde : 100 000 tonnes ; 337 mètres de long ; 4 539 marins à bord ; et un coût de construction chiffré à 13 milliards de dollars. L’USS Gerald R. Ford, porte-avions américain, est arrivé en Méditerranée orientale le 10 octobre, au quatrième jour de la guerre entre le Hamas et Israël. Un message, un symbole, s’il en fallait, de l’indéfectible soutien américain à Israël, qui fait face depuis le 7 octobre à une attaque méticuleusement organisée par le Hamas depuis la bande de Gaza.

Envenimer la situation ?

De quoi faire réagir à l’international, à l'instar du président turc Recep Tayyip Erdogan qui, depuis samedi dernier, souhaite placer la Turquie en médiateur entre les parties israélienne et palestinienne, et ne cesse d’appeler au calme. À l’annonce de l’arrivée du vaisseau militaire dans les eaux méditerranéennes orientales, il s'est montré formel lors d'une conférence de presse à Ankara : « Ils frapperont Gaza et ses environs, et prendront des mesures pour y commettre de graves massacres. » 

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Une fois le navire arrivé, le président russe Vladimir Poutine a, lui, accusé les États-Unis d’enflammer le Moyen-Orient en envoyant un tel navire dans la région. Qualifiant cette décision d’« erreur », le président russe affirmait lors d’une conférence de presse à Moscou « ne pas comprendre pourquoi ni l’intérêt » d’un tel choix, interrogeant les intentions américaines : « Vont-ils bombarder le Liban ? Ont-ils décidé d’effrayer quelqu’un ? » Appelant à trouver des « solutions de compromis », Poutine concluait que le geste américain ne ferait qu'« envenimer la situation » face à des « gens qui n’ont plus peur de rien ».

Une ville flottante

Car l’envoi du navire américain dans les eaux méditerranéennes n’est pas qu’un symbole. Il souligne le « soutien indéfectible des États-Unis » à l’armée israélienne et au peuple israélien, selon les mots de son secrétaire d’État à la Défense, Lloyd Austin. Mais il a aussi pour objectif, face à la montée des tensions, de « soutenir les efforts de dissuasion » dans la région. « Vous pouvez imaginer l’impact que (l’attaque) a sur Israël. Le monde devrait être révolté par ce qu’il a vu », lâchait Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, à la télévision.

Un F/A-18F Super Hornet lancé depuis l'USS Gerald R. Ford en Méditerranée orientale, le 11 octobre 2023. Photo Triniti Lersch / US Department of Defense / AFP

L’USS Gerald R. Ford est une ville flottante : plusieurs salles de sport, une chapelle, un supermarché, une cafétéria, ou encore un hôpital dans lequel s’activent une quarantaine de médecins et de chirurgiens. Donnant une idée de ses dimensions, les étages du navire sont reliés par des ascenseurs, et il peut fonctionner en totale autonomie durant trois mois. Il faut dire qu’il dispose d’un atout de taille : une centrale nucléaire, produisant toute l’électricité nécessaire. Outre son confort, le bateau navigue avec des hélicoptères pouvant transporter des produits de première nécessité en cas de réponse humanitaire d’urgence à apporter.

Et c’est du point de vue militaire qu’il pèse le plus lourd : lancement et récupération d’avions de surveillance, multiples radars à bord quadrillant l’espace aérien et détectant les aéronefs ennemis, transport d’avions de chasse, il renferme également des missiles et des torpilles. Son rayon possible d’action ? Illimité. Et Gerald n’arrive jamais seul : le vaisseau est à la tête d’un groupe aéronaval comprenant 6 000 marins, un bateau croiseur et quatre frégates lance-missiles.


Pas une première dans la région

Le message américain aurait pu être encore plus fort s’il s’agit d’une première. Mais l’USS Gerald R. Ford est le second vaisseau de guerre américain à s’approcher des côtes libanaises. En 1983, alors que la guerre civile fait rage au Liban, une force multinationale est envoyée sur place, largement composée de marines américains. Cette année-là, l’ambassade américaine au Liban est attaquée et l’Aéroport international de Beyrouth est bombardé, faisant de nombreuses pertes côté américain. Le président américain Ronald Reagan envoie alors l’USS New Jersey, un navire de guerre blindé. Durant plusieurs mois, il procédera à des tirs d’obus pour lesquels les Américains seront ensuite critiqués : une étude révélera que la précision des tirs du New Jersey était approximative. Des obus ont parfois manqué leurs cibles de plus de 10 000 mètres.

Déployé en mai 2023, son successeur, l’USS Gerald R. Ford, est actuellement en « situation de vigilance » au large des côtes israéliennes, selon la marine américaine. Avant d’arriver en Méditerranée orientale, le vaisseau se trouvait près de la Grèce, après être passé en Italie et en Turquie, dans un objectif de « renforcer la stabilité régionale » en Méditerranée. Sa mission a désormais changé : sans envenimer, il faudra dissuader.

C'est le plus gros navire du monde : 100 000 tonnes ; 337 mètres de long ; 4 539 marins à bord ; et un coût de construction chiffré à 13 milliards de dollars. L’USS Gerald R. Ford, porte-avions américain, est arrivé en Méditerranée orientale le 10 octobre, au quatrième jour de la guerre entre le Hamas et Israël. Un message, un symbole, s’il en fallait, de...

commentaires (3)

Hahaha. La bonne blague. Il fait peuuuur l'Oncle Sam...pour quand les tirs á blanc comme l'a fait le New Jersey? ...Les américains demandent de la loyauté á leurs alliés alors qu'ils les abandonnent systématiquement en premier.

Moi

13 h 56, le 15 octobre 2023

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Commentaires (3)

  • Hahaha. La bonne blague. Il fait peuuuur l'Oncle Sam...pour quand les tirs á blanc comme l'a fait le New Jersey? ...Les américains demandent de la loyauté á leurs alliés alors qu'ils les abandonnent systématiquement en premier.

    Moi

    13 h 56, le 15 octobre 2023

  • Les américains sont très forts pour montrer leurs muscles mais ça s’arrête là. Beaucoup de muscles et très peu de jugeote, n’est pas Rambo??

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 06, le 15 octobre 2023

  • Si j’étais le capitaine du Gerald Ford je me méfierais des sous-marins israéliens. Ils seraient capables de le couler avec des torpilles peintes aux couleurs de l’Iran pour énerver leurs "alliés" et les pousser à intervenir en force. Souvenez-vous du USS Liberty…

    Gros Gnon

    10 h 07, le 15 octobre 2023

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