Le poste-frontière de Rafah vers l'Egypte, seule issue de la bande de Gaza qui ne soit pas contrôlée par Israël, a été bombardé trois fois par l'aviation israélienne ces dernières 24 heures, ont indiqué mardi une ONG et un photographe de l'AFP.
Israël a annoncé imposer un « siège total » à la bande de Gaza et y mène des frappes depuis samedi en riposte à une offensive d'une ampleur sans précédent du groupe islamiste Hamas contre l'Etat hébreu.
Le point de passage côté palestinien a été visé mardi à la mi-journée puis de nouveau dans l'après-midi, interrompant le passage de familles vers et depuis l'enclave palestinienne désormais sous « siège total » d'Israël, ont rapporté des témoins.
Interrogée, l'armée israélienne a dit ne « pas être en mesure de confirmer ou démentir à ce stade » avoir mené ces raids.
L'ONG égyptienne Sinai for Human Rights a précisé que la frappe « a provoqué une nouvelle fermeture du point de passage ». Aucune confirmation n'a pu être obtenue de part et d'autre.
Des témoins ont affirmé à l'AFP que les employés égyptiens du poste-frontière s'étaient retirés des bâtiments où ils travaillent tandis que des bus transportant des familles palestiniennes en route vers Gaza ont fait demi-tour, reprenant la route vers El-Arich, chef-lieu du Nord-Sinaï.
Le terminal de Rafah avait déjà été brièvement fermé lundi soir après un premier bombardement israélien, selon une source de sécurité égyptienne et des témoins.
« Les équipes palestiniennes du poste-frontière de Rafah ont été prévenues par la partie égyptienne d'un risque de bombardement », a rapporté mardi le ministère de l'Intérieur de l'enclave palestinienne tenu par le Hamas.
Alors que la bande de Gaza est depuis 2007 sous un strict blocus imposé par Israël, l'Egypte --premier pays arabe à avoir reconnu Israël-- garde le plus souvent ouvert le poste-frontière de Rafah.
Très peu d'habitants du petit territoire pauvre et surpeuplé obtiennent toutefois l'autorisation de traverser, généralement délivrée pour raison médicale.
Depuis samedi, l'offensive du Hamas en Israël et la riposte militaire israélienne ont fait plus de 3.000 morts.
Lundi, le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait demandé au président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, un corridor humanitaire pour acheminer médicaments et équipements médicaux à Gaza.
Mardi, le roi de Jordanie Abdallah II a annoncé avoir « donné des directives pour acheminer une aide médicale et humanitaire à la bande de Gaza via Rafah, en coordination avec l'Egypte ».
Plus de 187.500 Palestiniens sont déplacés à Gaza, d'après l'ONU.
Officiellement, l'Egypte n'a pas commenté la situation à Rafah mais des « sources haut placées dans l'appareil sécuritaire égyptien » ont affirmé à une télévision proche des renseignements égyptiens que le pays « refuse l'installation des Gazaouis dans le Sinaï ».
Elles ont accusé « certaines parties » qui, pour « servir les intérêts de l'occupant » israélien, veulent « forcer (les Gazaouis) à choisir entre la mort sous les bombes israéliennes ou l'exil de leur terre ».
Peu avant le second bombardement sur Rafah, le porte-parole de l'armée israélienne, Richard Hecht, appelait les Palestiniens à « vérifier si Rafah était ouvert » sur X (ex-Twitter).
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