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Fuite du gazoduc Finlande-Estonie: Helsinki soupçonne une intervention extérieure

Une station de compression du gazoduc marin Balticconnector à Inga (Inkoo), en Finlande, le 5 novembre 2019. Photo AFP/MIKKO STIG

La Finlande a annoncé mardi qu'elle soupçonnait qu'une intervention extérieure était à l'origine de la fuite sur le gazoduc connecté à l'Estonie et a reçu le soutien de l'Otan dans son enquête.

Le fonctionnement de l'infrastructure a été interrompu dimanche en raison de cette fuite, rendant inopérant le dernier gazoduc en service du pays après l'arrêt des importations russes.

Cette interruption intervient un an après le sabotage du gazoduc Nord Stream transportant du gaz naturel de la Russie vers l'Allemagne, le 26 septembre 2022, dont l'origine reste toujours une énigme.

« Il est probable que les dommages causés au gazoduc et au câble de télécommunications résultent d'une activité extérieure », a déclaré le président finlandais Sauli Niinistö dans un communiqué.

Outre le gazoduc, une « perturbation » affecte le câble de télécoms sous-marin reliant la Finlande et l'Estonie via le golfe de Finlande, mais aucun client n'était touché, selon l'opérateur de télécoms Elisa.

La cause de la fuite sur le gazoduc n'est pas encore claire et « l'enquête se poursuit, en coopération entre la Finlande et l'Estonie », a ajouté le président finlandais.

Interrogé sur une possible implication de la Russie, le Premier ministre finlandais Petteri Orpo a mis en garde contre toute conclusion prématurée.

« Il est important d'enquêter de façon approfondie et de rassembler toutes les informations disponibles, et de ne pas tirer de conclusions hâtives à ce stade », a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Il n'y a pas d'indices suggérant que des explosifs ont été utilisés, a dit de son côté Timo Kilpeläinen, responsable des enquêtes au Bureau national d'enquêtes (NBI).

Le pays nordique a reçu l'appui de l'Otan, dont il est devenu membre en avril après des décennies de neutralité.

Le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, a indiqué être en contact avec le président finlandais et être prêt à soutenir le pays.

« L'Otan partage les informations et se tient prête à soutenir les Alliés concernés », a écrit M. Stoltenberg sur X (ancien Twitter).

L'Alliance rappelle en outre qu'elle « s'emploie à renforcer la sécurité des infrastructures sous-marines essentielles », selon un communiqué, mentionnant la multiplication des patrouilles navales en mer du Nord depuis le sabotage du Nord Stream.

Gasgrid, gestionnaire du gazoduc « Balticconnector », a assuré être en mesure d'élaborer « des plans de réparation » et un calendrier des travaux une fois l'origine de la fuite établie.

Entre-temps, la situation du système gazier finlandais est stable et l'approvisionnement par le terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) flottant à Inkoo (sud) est assuré, a souligné l'entreprise d'Etat dans un communiqué.

Situation préoccupante 

Concernant l'approvisionnement en gaz, le continent européen peut envisager un hiver sûr, analyse Simone Tagliapietra, expert en énergie à l'institut Bruegel.

« Mais cela suppose l'intégrité de ses gazoducs et de ses infrastructures GNL », a-t-il dit. « Un sabotage ou des perturbations pourraient avoir de graves conséquences. L'évolution de la situation au niveau du Balticconnector en Finlande est très préoccupante à cet égard », a-t-il ajouté.

La Russie a cessé de fournir du gaz naturel à la Finlande par gazoduc après que le pays nordique a refusé de payer Moscou en roubles.

A la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Moscou a demandé aux clients des « pays non amicaux », y compris les États membres de l'Union européenne, de payer le gaz en roubles, une manière d'éviter les sanctions financières occidentales contre sa banque centrale.

Il y a plus d'un an, le 26 septembre 2022, quatre énormes fuites de gaz précédées d'explosions sous-marines se sont produites sur Nord Stream 1 et 2, conduites qui acheminaient l'essentiel du gaz russe vers l'Europe.

Aucune des trois enquêtes judiciaires lancées séparément par l'Allemagne, la Suède et le Danemark n'a encore abouti.

Plusieurs pays, dont la Russie, l'Ukraine et les Etats-Unis, ont été accusés d'en porter la responsabilité, mais tous s'en sont défendus.

Le gaz naturel, qui représente environ 5% de la consommation d'énergie de la Finlande, est utilisé principalement dans l'industrie et la production combinée de chaleur et d'électricité.

La Finlande a annoncé mardi qu'elle soupçonnait qu'une intervention extérieure était à l'origine de la fuite sur le gazoduc connecté à l'Estonie et a reçu le soutien de l'Otan dans son enquête.Le fonctionnement de l'infrastructure a été interrompu dimanche en raison de cette fuite, rendant inopérant le dernier gazoduc en service du pays après l'arrêt des...