Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev refuse de prendre part à une rencontre avec le Premier ministre arménien Nikol Pachinian prévue pour jeudi en Espagne en raison des récentes marques de soutien européennes à l'Arménie, a déclaré à l'AFP mercredi un responsable azerbaïdjanais.
Nikol Pachinian a quant à lui annoncé qu'il se rendrait au sommet en Espagne de la Communauté politique européenne (CPE, une organisation visant à renforcer les liens entre l’Union européenne et ceux qui partagent ses valeurs sans en être membres), jugeant « dommage » que la réunion avec Ilham Aliev n'ait pas lieu.
Selon ce responsable, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat et confirmait des informations de presse, l'Azerbaïdjan « n'a pas jugé nécessaire de participer aux négociations dans ce format » à Grenade et M. Aliev ne se rendra pas en Espagne, contrairement à ce qui était initialement prévu.
Il a mis en cause une « atmosphère anti-azerbaïdjanaise qui s'est formée » après la récente victoire éclair de Bakou sur les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh.
Cet officiel a notamment cité les « déclarations pro-arméniennes des responsables français », la visite de la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna en Arménie et ses « déclarations sur la fourniture d'armes et de munitions », ainsi que les « accusations portées hier contre l'Azerbaïdjan par le président du Conseil de l'UE Charles Michel ».
Mme Colonna a annoncé mardi soir que Paris avait « donné son accord » à la livraison de matériel militaire à l'Arménie, qui souhaite se protéger de son voisin azerbaïdjanais.
La ministre française n'a pas précisé de quels équipements il s'agit mais a parlé d'une action « dans ce domaine avec esprit de responsabilité de part et d'autre et sans aucun esprit d'escalade ».
La Première ministre Elisabeth Borne a pour sa part déclaré vouloir un « plan européen d'appui » à l'Arménie.
Côté arménien, le Premier ministre Nikol Pachinian a dit avoir « confirmé » sa participation au sommet organisé à Grenade.
L'Arménie était « optimiste » quant à la rencontre programmée avec Ilham Aliev, a-t-il poursuivi, s'exprimant au Parlement de son pays. « Il est dommage que la réunion n'ait pas lieu », a relevé Nikol Pachinian, assurant toutefois que son gouvernement n'était pas responsable de ce refus.
L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont livrées deux guerres, l'une à la dislocation de l'URSS, l'autre à l'automne 2020, pour le contrôle de l'enclave du Haut-Karabakh.
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