Vingt-cinq policiers, dont deux officiers, ont été blessés jeudi devant l'ambassade d'Azerbaïdjan à Beyrouth, pendant les heurts avec des manifestants, principalement issus de la communauté arménienne, qui protestaient contre la dissolution annoncée de la république auto-proclamée du Haut-Karabakh, ont indiqué les Forces de sécurité intérieure (FSI) dans un communiqué.
« Au cours des émeutes, deux officiers et 23 agents des FSI ont été blessés à la suite de tirs de feux d'artifice et de jets de pierres », ajoute le texte.
Les FSI ont précisé qu'à 17 heures, environ 1 500 personnes, parmi lesquelles des personnalités politiques et religieuses, se sont rassemblées devant l'ambassade d'Azerbaïdjan, provoquant des « émeutes caractérisées par des tirs de feux d'artifice, des jets de pierres, de cocktails Molotov et de peinture visant les policiers ». « Des accrochages ont eu lieu avec les forces de sécurité chargées de protéger l'ambassade, ce qui a conduit à l'utilisation de gaz lacrymogènes par les FSI pour rétablir l'ordre », a poursuivi le communiqué. Selon la police, une situation similaire s'est reproduite vers 18h30.
Un journaliste de L'Orient-Le Jour sur place a fait état d'une douzaine de manifestants blessés au cours des échauffourées avec la police. Les forces de l'ordre ont eu recours à des gaz lacrymogènes, et la Croix-Rouge a dû intervenir pour soigner des enfants asphyxiés.
Le Haut-Karabakh est une région à majorité arménienne, qui avait fait sécession de l'Azerbaïdjan après l'effondrement de l'URSS. Elle s'est opposée pendant plus de trois décennies à Bakou, notamment lors de deux guerres actives entre 1988 et 1994 et à l'automne 2020. Mais la semaine dernière, l'Azerbaïdjan a lancé une offensive militaire pour reprendre la région et forcé les séparatistes à capituler en l'espace de 24 heures, sans que n'interviennent les soldats de la paix russes déployés sur place depuis fin 2020.
L'Arménie, qui a toujours soutenu ce territoire, n'est pas intervenue militairement cette fois-ci. Depuis, des dizaines de milliers d'Arméniens ont fui l'arrivée des troupes azerbaïdjanaises, via le corridor de Latchine, la seule route reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie, rouverte dimanche par Bakou après plusieurs mois de blocus.
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