Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Russie

La répression est "sans précédent dans l'histoire récente", alerte une experte de l'ONU

Le président russe Vladimir Poutine, le 4 avril 2023. Photo d'archives. Ramil SITDIKOV / SPUTNIK / AFP

La répression en Russie s'est intensifiée depuis l'invasion de l'Ukraine l'année dernière et atteint "un niveau sans précédent dans l'histoire récente", a averti vendredi la rapporteuse spéciale de l'ONU sur les droits dans le pays.

"Le niveau de répression contre les médias indépendants de la société civile, et plus généralement contre toute voix dissidente (...), est sans précédent dans l'histoire récente", a déclaré Mariana Katzarova devant des journalistes à Genève. Présentant les conclusions de son premier rapport, la rapporteuse spéciale sur la situation des droits en Russie a déploré "l'énorme répression" de Moscou contre les voix critiques depuis le déclenchement de sa guerre en Ukraine, le 24 février 2022. 

"La société civile en Russie a été fermée par les autorités", a-t-elle déclaré aux journalistes, ajoutant que la "répression (était) très sophistiquée", avec de nouvelles lois présentées pratiquement chaque semaine "pour étouffer" toute forme de critique ou de dissidence. "C'est extrêmement grave", a-t-elle souligné.

« Temps sombres »

La situation en Russie n'est pas encore comparable au niveau de répression de l'époque stalinienne en Union soviétique, lorsque des millions de personnes ont péri dans des camps du Goulag, a-t-elle dit. "Mais c'est maintenant l'occasion (...) de ne pas laisser la situation en Russie se détériorer jusqu'à ce qu'elle atteigne le niveau des répressions staliniennes", a-t-elle déclaré, appelant à une action internationale.

La Bulgare Mariana Katzarova a été nommée en avril première rapporteuse spéciale de l'ONU sur la situation en Russie, l'un des cinq Etats membres permanents du Conseil de sécurité. La Russie a refusé de lui autoriser l'accès à son territoire, voire de reconnaître son mandat, et n'a pris part à aucun débat cette semaine sur son rapport au Conseil des droits de l'homme de l'ONU.

Alors que son travail a été largement salué, Moscou a de son côté reçu le soutien de nombreux pays, dont la Chine, dénonçant la "politisation et l'instrumentalisation des droits de l'homme". Le mandat de Mme Katzarova expire le mois prochain à moins que le Conseil ne vote en faveur d'une résolution déposée par l'Union européenne pour le prolonger, ce à quoi Moscou s'oppose vigoureusement.

L'experte indépendante a souligné qu'il était important de poursuivre la mission de surveillance, d'autant plus que la Russie a pratiquement coupé tous les canaux permettant de faire connaître la situation dans le pays. Le mandat, a-t-elle dit, est "un pont vers le peuple russe". "Je pense qu'il est important de continuer, surtout maintenant, en ces temps sombres pour les droits de l'homme" en Russie.

« Prisonniers politiques »

Dans son rapport, Mme Katzarova a souligné le nombre croissant de personnes poursuivies pour des "accusations politiquement motivées" depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, avec 513 poursuites de ce type en 2022 et près de 200 depuis le début de cette année.

Elle a également dénoncé la manière dont les accusations d'espionnage et de trahison sont de plus en plus utilisées pour réduire les journalistes au silence, citant le cas du journaliste du Wall Street Journal, Evan Gershkovich, parmi au moins 82 affaires de ce type déclenchées cette année.

Mme Katzarova a exigé la libération de tous les militants politiques arbitrairement détenus, notamment celles du chef de l'opposition Alexeï Navalny et du dissident Vladimir Kara-Mourza. Le président russe "Vladimir Poutine n'est pas un leader, mais un tyran", a-t-elle déclaré. "Si nous voulons la paix, il faut arrêter ce tyran".

La répression en Russie s'est intensifiée depuis l'invasion de l'Ukraine l'année dernière et atteint "un niveau sans précédent dans l'histoire récente", a averti vendredi la rapporteuse spéciale de l'ONU sur les droits dans le pays.

"Le niveau de répression contre les médias indépendants de la société civile, et plus généralement contre...