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Sport - Tour d'Espagne

Sepp Kuss sacré, triplé historique pour Jumbo-Visma

L’Américain a remporté son premier grand tour à l’arrivée de la Vuelta, dimanche à Madrid, où il a devancé ses deux coéquipiers chez Jumbo-Visma Vingegaard et Roglic, vainqueurs respectifs du Tour de France et du Giro cette saison.

Sepp Kuss (c.) entouré de ses deux coéquipiers de la Jumbo-Visma Jonas Vingegaard (g.) et Primoz Roglic (d.) à l’arrivée de la 20e étape de la Vuelta, entre Manzanares el Real et Guadarrama, scellant le triomphe de l’Américain qui ramènera le maillot rouge à Madrid au terme de ce Tour d’Espagne 2023 . Oscar Del Pozo/AFP

L’image est tout aussi enthousiasmante qu’irréelle. Escorté à sa gauche par le dernier vainqueur du Giro, Primoz Roglic, et à sa droite par celui du Tour de France, Jonas Vingegaard, Sepp Kuss, l’équipier modèle de l’équipe Jumbo-Visma, peut enfin lever les bras devant ses deux compagnons de route et célébrer son premier triomphe à l’arrivée d’un grand tour.

Jusqu’au bout, cette Vuelta, troisième et dernier grand rendez-vous de la saison cycliste, aura fait tout ce qu’elle avait en son pouvoir pour rester dans les livres d’histoire. Il faut en effet remonter jusqu’en 1966 pour retrouver la trace d’une équipe capable de hisser trois de ses coureurs sur le podium final à Madrid. Mais ce qu’avait accompli à l’époque l’équipe Kas-Kaskol n’est sans commune mesure avec ce que vient de réaliser de la Jumbo-Visma, dont l’hégémonie sur le cyclisme mondial est encore un peu plus entérinée depuis ce dimanche.

Avec ce sacre de Sepp Kuss, l’écurie hollandaise peut se targuer d’avoir réalisé un exploit encore jamais atteint par toutes ses prédécesseures : celui d’avoir bouclé le triplé Tour d’Italie, Tour de France, Tour d’Espagne sur une même année. Même des superpuissances comme Banesto, Sky ou, dans un passé plus lointain, Peugeot, Renault Gitane, Molteni ou Bianchi s’y étaient cassé les dents.

La 20e étape, remportée samedi par le Néerlandais Wout Poels à Guadarrama, n’a pas apporté de changement au classement général où Kuss précède toujours ses coéquipiers et habituels leaders Jonas Vingegaard et Primoz Roglic avec respectivement 17 secondes et 1 min 8 sec d’avance. Des positions définitivement gelées dimanche soir dans une dernière étape aux allures de défilé nocturne sur le circuit urbain à Madrid.

« C’était un moment très spécial de vivre ça avec mes deux coéquipiers », a savouré Kuss après être tombé dans les bras de son épouse. Que la victoire revienne à l’Américain, le premier à gagner un grand tour depuis Chris Horner en 2013, déjà sur la Vuelta, est inattendu dans la mesure où le « kid de Durango » est cantonné d’habitude à un rôle d’équipier.


D’équipier à leader

Cette année, il a aidé Vingegaard à remporter un deuxième Tour de France consécutif et Roglic à gagner le Giro. Dévoué et endurant, il est l’unique coureur de tout le peloton avec l’Espagnol Luis Leon Sanchez à avoir participé aux trois grands tours cette année.

À la Vuelta aussi, Kuss, 29 ans, était parti pour remplir comme d’habitude son rôle de lieutenant en montagne. Mais après avoir pris le maillot rouge de leader lors de la 8e étape, il s’est soudainement retrouvé dans la peau d’un leader, jetant la confusion au sein de son équipe qui, confrontée à une situation très inhabituelle, ne savait pas comment concilier les ambitions de ses cadors avec l’émergence de leur meilleur assistant.

S’en sont suivis quelques jours de flottement jusqu’à ce que le patron de l’équipe, Richard Plugge, tranche lors d’une réunion au sommet mercredi soir : ce sera Sepp Kuss. Cette décision a pu froisser, notamment Roglic qui visait une quatrième Vuelta et qui semblait avoir du mal à accepter le choix de son équipe. « C’est normal, ce sont des sportifs et ils veulent tous gagner, mais on a gagné ensemble », a commenté Richard Plugge en reprenant la devise de son équipe, placardée sur leur bus. 

Des soupçons et quelques sifflets

La domination absolue de la formation néerlandaise a inévitablement soulevé des soupçons dans un sport longtemps gangréné par des affaires de dopage, mais sans aucun élément concret pour démontrer la moindre triche, mécanique ou autre. Quelques sifflets dans le public ont d’ailleurs accompagné leur succès samedi.

Confronté aux mêmes accusations sur le Tour de France qu’il a survolé, Jonas Vingegaard avait assuré qu’il ne prenait aucun produit qu’il ne donnerait pas à sa fille. Pour expliquer cette suprématie, l’encadrement insiste sur l’excellence de sa préparation et de son matériel ainsi que le souci du moindre détail.

« Gagner trois grands tours peut paraître fou, mais on se fixe de grands objectifs dans cette équipe. Ça stimule et fait progresser tout le monde », a souligné Kuss cette semaine.

L’équipe termine la Vuelta avec cinq victoires d’étape – deux pour Vingegaard et Roglic, une pour Kuss. Samedi, les trois Jumbo ont contrôlé sans frayeur une étape à dix ascensions derrière l’échappée du jour dans laquelle Wout Poels s’est montré le plus fort pour battre Remco Evenepoel au sprint, avec dix minutes d’avance sur le peloton.

Tenant du titre, Evenepoel avait dévissé dans l’étape du Tourmalet, il y a une semaine, y perdant toutes ses chances pour le général. Il s’est rattrapé en gagnant trois étapes et le maillot de meilleur grimpeur. Mais le prodige belge n’a pas levé tous les doutes quant à sa capacité à encaisser la répétition des longs cols en montagne, alors qu’il doit découvrir le Tour de France en 2024.

L’image est tout aussi enthousiasmante qu’irréelle. Escorté à sa gauche par le dernier vainqueur du Giro, Primoz Roglic, et à sa droite par celui du Tour de France, Jonas Vingegaard, Sepp Kuss, l’équipier modèle de l’équipe Jumbo-Visma, peut enfin lever les bras devant ses deux compagnons de route et célébrer son premier triomphe à l’arrivée...

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