L'Azerbaïdjan affirme avoir arrêté un "saboteur" arménien à la frontière, l'Arménie dément

L'Azerbaïdjan a affirmé mercredi avoir arrêté un "saboteur" de l'armée arménienne qui tentait de pénétrer sur son territoire dans une zone frontalière du Haut-Karabakh, enclave peuplée d'Arméniens et confrontée depuis des mois à un blocus de Bakou, une déclaration aussitôt démentie par Erevan.

Les tensions vont croissantes entre ces deux pays rivaux du Caucase, qui se sont opposés lors de deux guerres pour le contrôle du Haut-Karabakh et dont la dernière, en 2020, s'était soldée par une défaite arménienne. Les incidents armés à la frontière sont depuis courants, provoquant régulièrement des morts et des blessés dans chaque camp, mais les arrestations sont, elles, rares. "Un membre d'un groupe de reconnaissance et de sabotage des forces armées arméniennes a été arrêté", a indiqué mercredi le ministère azerbaïdjanais de la Défense dans un communiqué. Selon lui, ce groupe tentait de "s'infiltrer sur le territoire de l'Azerbaïdjan, en profitant des intervalles entre les positions de combat de l'armée azerbaïdjanaise".

L'incident s'est produit près de la localité d'Istisu dans la région de Kyalbajar, frontalière à la fois de l'Arménie et du Haut-Karabakh, selon la même source. Les forces azerbaïdjanaises ont ouvert le feu et le militaire arménien a été blessé, a-t-elle encore précisé. "Les autres membres du groupe de reconnaissance et de sabotage ont été contraints de battre en retraite", a ajouté le ministère. La diplomatie azerbaïdjanaise a dénoncé cet incident comme une "provocation" arménienne.

Pour sa part, le ministère arménien de la Défense a qualifié cette déclaration de "mensonge absolu", en affirmant dans un communiqué que la personne arrêtée pourrait être un "réserviste" arménien qui a participé à des manœuvres d'entraînement et "a abandonné ses positions". L'Arménie est en train d'établir "les circonstances ayant permis au réserviste de se trouver du côté azerbaïdjanais", selon la même source.

Le Haut-Karabakh, peuplé majoritairement d'Arméniens mais reconnu internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, est confronté depuis des mois à un blocus des forces de Bakou. Ce blocus a provoqué de graves pénuries de médicaments et de nourriture, faisant craindre une catastrophe humanitaire.