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Dernières Infos - Crise au Liban

Saadé Chami prévient : "L'État ne pourra pas rembourser l'argent emprunté" à la BDL


Saadé Chami prévient :

Le vice-Premier ministre sortant, Saadé Chami, au palais présidentiel de Baabda, le 30 décembre 2021. Photo d'archives du compte Twitter de la présidence @LBpresidency

Le vice-Premier ministre libanais sortant, Saadé Chami, a prévenu mardi que l'État libanais "ne pourra pas rembourser l'argent emprunté" à la Banque du Liban (BDL), au lendemain d'un Conseil des ministres au cours duquel Nagib Mikati a distribué un projet de loi permettant au gouvernement de s'endetter en devises auprès de la banque centrale. Ce projet de loi a été réclamé par Wassim Mansouri, premier vice-gouverneur de la BDL qui en est de facto le gouverneur depuis la fin du mandat de Riad Salamé le 31 juillet.

Dans un communiqué daté du 1er août, M. Chami estime que "l'État ne pourra pas rembourser l'argent emprunté, même à moyen terme. Le budget est dans une situation délicate et le montant requis représente une part importante des recettes annuelles prévues dans le budget", qui sont estimées à 1,61 milliard de dollars pour l'année en cours. M. Chami juge que les conditions économiques actuelles et la situation des secteurs comme l'éducation ou la santé "rendent difficile le remboursement par l'État du prêt" à la Banque du Liban.

Au cours de sa première conférence de presse lundi en tant que gouverneur par intérim de la BDL, M. Mansouri a affirmé que la banque centrale "doit arrêter de financer l'Etat sans cadre légal".

Saadé Chami indique aussi être "totalement d'accord avec les vice-gouverneurs de la BDL sur la nécessité de supprimer la plateforme Sayrafa et de la remplacer par une plateforme électronique transparente, afin d'unifier le taux de change".

Lancée en 2020, Sayrafa est devenue en près de trois ans une sorte de boîte noire affichant un taux de change proche de celui du marché, mais évoluant à quelques points en dessous, selon un mécanisme qui n’a jamais été clairement exposé.

Le taux officiel du dollar au Liban est de 15.000 livres, alors que le billet vert s'échange autour de 90.000 LL sur le marché parallèle.

Saadé Chami appelle enfin la direction de la BDL à "s'éloigner de la classe politique" et exhorte le Parlement à légiférer et à "prendre les mesures nécessaires", comme une unification du taux de change. Les mesures demandées "n'ont pas bénéficié de l'intérêt ni du gouvernement, ni du Parlement ni de la BDL, et tout le monde se rend soudain compte qu'elles sont nécessaires aujourd'hui. Mieux vaut tard que jamais", conclut-il.

Début juillet, M. Chami avait déclaré que les gouverneurs adjoints de la Banque du Liban devraient diriger l'institution si un nouveau gouverneur n'était pas nommé d'ici la fin juillet, et avait qualifié leur menace de démission collective de "dangereuse". Aucune nomination n'ayant eu lieu, M. Mansouri est donc devenu gouverneur par intérim de la BDL. Il est le premier Libanais de confession chiite à occuper cette fonction dans l'histoire du Liban.

Le vice-Premier ministre libanais sortant, Saadé Chami, a prévenu mardi que l'État libanais "ne pourra pas rembourser l'argent emprunté" à la Banque du Liban (BDL), au lendemain d'un Conseil des ministres au cours duquel Nagib Mikati a distribué un projet de loi permettant au gouvernement de s'endetter en devises auprès de la banque centrale. Ce projet de loi a été réclamé par Wassim...