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Monde - Diplomatie

OTAN : après l'accord d'Erdogan, une voie quasi dégagée pour l'entrée de la Suède


Le président turc Recep Tayyip Erdogan serre la main du président ukrainien Volodymyr Zelensky après une conférence de presse conjointe au manoir Vahdettin, à Istanbul, le 7 juillet 2023. Photo OZAN KOSE / AFP

Accueilli avec soulagement en Suède après des mois de veto, le feu vert du président turc Recep Tayyip Erdogan lundi soir à l'entrée du pays nordique dans l'OTAN ouvre la voie à une adhésion rapide, même si un calendrier précis n'a pas encore été fixé.

Le feu vert d'Ankara était attendu depuis longtemps. La Suède est "invitée" à l'Alliance depuis juin 2022, mais sa candidature, qui doit être ratifiée par les 31 États membres, était jusqu'à présent bloquée par la Turquie et la Hongrie.

Le président turc reprochait aux autorités suédoises leur indulgence présumée envers des militants kurdes réfugiés sur leur territoire et accusés de liens avec le Parti des travailleurs du kurdistan (PKK), classé terroriste par Ankara, et réclamait l'extradition de dizaines d'entre eux. Pour la première fois en Suède, un turc accusé d'avoir financé le parti kurde a été emprisonné jeudi dernier.

Pourtant, plus tôt dans la journée, Recep Tayyip Erdogan avait jeté un froid sur les perspectives d'un règlement rapide de cette question, en liant l'adhésion de la Suède à l'OTAN à celle - au point mort depuis plusieurs années - de la Turquie à l'Union européenne. Dans la soirée, le chef de l'état turc s'est entretenu avec Charles Michel, président du Conseil européen et a convenu avec lui de "redynamiser" les relations entre Bruxelles et Ankara. 

Une adhésion "le plus tôt possible"

Si le feu vert du président Erdogan est décisif, c'est la ratification du Parlement turc qui est indispensable pour permettre l'adhésion suédoise. Lors de l'annonce d'un accord entre la Suède, la Turquie et l'OTAN, aucune date précise n'a été avancée. "Le plus tôt possible", a dit le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg. Le programme du Parlement turc s'achève pour l'heure le 18 juillet, selon le calendrier officiel, et ne devrait reprendre sa session qu'en septembre, laissant un point d'interrogation sur la date du vote. 

La Hongrie, l'autre pays faisant partie des 31 membres de l'Alliance à devoir encore ratifier l'entrée de la Suède dans l'OTAN, a elle fait savoir qu'elle ne retarderait pas davantage. Sa ratification "n'est plus qu'une question technique", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto. L'exécutif suédois garde toutefois une certaine prudence, dans un dossier où les revirements ont été nombreux.

Deux siècle hors des alliances militaires

En entrant dans l'OTAN, la Suède (10,5 millions d'habitants, 528 000 km2) tourne la page de plus de deux siècles hors des alliances militaires, même si sa neutralité avait formellement déjà pris fin dans les années 1990.

Le pays nordique a beaucoup désinvesti militairement après la fin de la Guerre froide. Mais la Suède, qui compte une industrie de défense dynamique, a inversé la tendance après l'annexion de la Crimée par Moscou en 2014, en rétablissant par exemple le service militaire. Son armée dispose d'équipements de pointe, comme plusieurs dizaines d'avions de combats et trois sous-marins.

Stockholm ne sera ainsi plus le seul pays nordique ou riverain de la mer Baltique à n'être pas membre de l'OTAN - en dehors de la Russie. Malgré les turpitudes des négociations des derniers mois, le soutien de l'opinion suédoise à l'entrée dans l'OTAN, qui s'était envolé après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, reste massif. Près des deux tiers des Suédois y sont toujours favorables, selon les derniers sondages.

Accueilli avec soulagement en Suède après des mois de veto, le feu vert du président turc Recep Tayyip Erdogan lundi soir à l'entrée du pays nordique dans l'OTAN ouvre la voie à une adhésion rapide, même si un calendrier précis n'a pas encore été fixé.Le feu vert d'Ankara était attendu depuis longtemps. La Suède est "invitée" à l'Alliance depuis juin...

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