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Moyen-Orient - Rapprochement

A La Mecque, les pèlerins iraniens se sentent mieux accueillis après la réconciliation avec Riyad

Un agent de voyage iranien affirme avoir été "harcelé" lors de ses précédents pèlerinages dans la ville la plus sacrée de l'islam. "Maintenant les choses sont revenues à la normale. Je me sens à l'aise et en sécurité", ajoute-t-il. 

Des pèlerins à la mosquée Amira, dans la plaine d'Arafat, près de La Mecque, en Arabie saoudite, le 27 juin 2023. Photo REUTERS/Mohamed Abd El Ghany

A La Mecque, dans l'ouest de l'Arabie saoudite, les Iraniens venus accomplir le grand pèlerinage annuel musulman affichent fièrement leur appartenance, affirmant être très bien accueillis depuis la réconciliation entre Riyad et Téhéran. 

Avant le rapprochement surprise entre ces deux puissances régionales rivales, "nous ne nous sentions pas les bienvenus" dans le royaume, dit un Iranien arborant le drapeau de son pays sur sa veste. Cet agent de voyage de 55 ans, qui n'a pas souhaité être identifié, affirme avoir été "harcelé" lors de ses précédents pèlerinages dans la ville la plus sacrée de l'islam. "Maintenant les choses sont revenues à la normale. Je me sens à l'aise et en sécurité", ajoute-t-il. 

L'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite ont rétabli leurs liens diplomatiques en mars dernier, après sept ans de rupture, dans le cadre d'un accord conclu en Chine. Le rapprochement a été scellé par la réouverture il y a trois semaines de l'ambassade iranienne dans le royaume.  

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A l'entrée d'un hôtel de la Mecque, où s'affiche fièrement le drapeau iranien, Sarwa al-Boubsi se réjouit de la détente entre les anciens rivaux, "devenus amis". Cette mère de famille iranienne de 34 ans avoue avoir eu quelques appréhensions avant le départ, mais elle se dit finalement "très heureuse d'être venue en Arabie saoudite".

La monarchie du Golfe avait rompu ses relations avec la République islamique en 2016, après l'attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants iraniens, qui protestaient contre l'exécution par Riyad d'un influent religieux chiite. Cette année-là, les Iraniens n’avaient pas pu entreprendre le grand pèlerinage annuel, le hajj, faute d'un accord entre les deux pays. Les portes de la Mecque leur ont été ouvertes l'année suivante pour le hajj, mais pas pour la omra, le petit pèlerinage qui peut être réalisé tout au long de l'année. Des responsables des deux pays ont affirmé récemment que des discussions étaient en cours pour la omra.

"Bien accueillis" 
Les deux puissances du Moyen-Orient se sont souvent opposées par le passé au sujet du pèlerinage, Téhéran accusant Riyad de "maltraiter les pèlerins iraniens" tandis que l'Arabie lui reprochait de "politiser le hajj". Les tensions ont atteint leur paroxysme après une gigantesque bousculade en 2015 à Mina, près de La Mecque, qui a fait 2.300 morts parmi lesquels 464 Iraniens, la pire tragédie de l'histoire du hajj.
En 1987, une manifestation interdite de pèlerins iraniens à La Mecque avait été violemment réprimée par les forces de l'ordre saoudiennes : 402 personnes avaient été tuées, parmi lesquelles 275 Iraniens.

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Selon les médias iraniens, plus de 86.000 pèlerins de la République islamique incluant 300 octogénaires participent cette année au hajj, le premier sans limitation de nombre ou d'âge depuis la pandémie du Covid-19. Dans les rues menant vers la Grande Mosquée, de nombreuses iraniennes se promènent en groupe dans leurs abayas noires - vêtements féminins qui couvrent l'ensemble du corps à l'exception du visage et des mains.

"Il est dans l'intérêt de tous que la paix règne" entre l'Arabie saoudite et l'Iran, dit Al-Walid, un commerçant saoudien d'une cinquantaine d'années, en négociant le prix d'un chapelet avec l'une d'entre elles.
Zainab Magli, venue d'Ahvaz dans le sud de l'Iran, se réjouit de l'hospitalité de ses voisins saoudiens. "Nous avons été bien accueillis", affirme la femme de 47 ans en espérant que les relations entre les deux pays resteront au beau fixe. "Nous ne leur faisons aucun mal et ils ne nous font aucun mal non plus", dit-elle. 

A La Mecque, dans l'ouest de l'Arabie saoudite, les Iraniens venus accomplir le grand pèlerinage annuel musulman affichent fièrement leur appartenance, affirmant être très bien accueillis depuis la réconciliation entre Riyad et Téhéran. 

Avant le rapprochement surprise entre ces deux puissances régionales rivales, "nous ne nous sentions pas...

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