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Monde - France

Tensions en France et craintes d'"embrasement" après la mort d'un adolescent tué par un policier

La mort de Nahel s'est nouée mardi matin derrière le quartier d'affaires de la Défense près de Paris quand il s'est fait contrôler par deux motards de la police.

Tensions en France et craintes d'

Des policiers déployés à Nanterre, à l'ouest de Paris, lors d'une manifestation, le 27 juin 2023. Photo Zakaria ABDELKAFI / AFP

Les autorités françaises tentent mercredi d'éviter un "embrasement" après la mort d'un adolescent de 17 ans tué mardi par un policier lors d'un contrôle routier, un drame qui soulève une vague d'émotion dans le pays et fait redouter de nouveaux heurts en banlieue parisienne. Après avoir fait part de son "émotion", le président français Emmanuel Macron a jugé mercredi "inexplicable" et "inexcusable" le décès de Nahel M., 17 ans, à Nanterre, près de Paris, où des tensions et affrontements ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi.

Ce drame, qui a ému jusqu'au footballeur vedette Kylian Mbappé, a relancé une nouvelle fois la controverse sur l'action des forces de l'ordre, notamment en direction des jeunes issus de l'immigration africaine ou nord-africaine, la gauche dénonçant une "américanisation" de la police. Dans ce climat, le gouvernement a lancé un "appel au calme" pour éviter un embrasement dans les banlieues défavorisées où la mort d'adolescents a souvent été le détonateur d'émeutes urbaines.

"Il faut du calme partout parce que nous n'avons pas besoin d'avoir en effet un embrasement", a déclaré le chef de l'Etat tandis que la Première ministre Elisabeth Borne a souligné l'"exigence absolue de vérité pour permettre à l'apaisement de l’emporter sur la colère". Quelque 2.000 policiers et gendarmes doivent être mobilisés mercredi soir dans Paris et sa proche banlieue pour éviter des troubles.

La mère de la victime a, de son côté, appelé à une marche blanche jeudi après-midi à Nanterre en exprimant "sa révolte pour (son fils).

Garde à vue prolongée

La mort de Nahel s'est nouée mardi matin derrière le quartier d'affaires de la Défense près de Paris quand il s'est fait contrôler par deux motards de la police. La garde à vue du policier de 38 ans soupçonné d'être l'auteur du tir a été prolongée mercredi.

Dans un premier temps, des sources policières avaient affirmé que le véhicule avait foncé sur les deux motards. Mais une vidéo virale sur internet a montré qu'un des deux policiers tenait le conducteur en joue, puis qu'il a tiré à bout portant lorsque la voiture a redémarré. Dans la vidéo, on entend "tu vas te prendre une balle dans la tête". Nahel est décédé peu de temps après avoir été atteint au thorax.

Ville "balafrée"

Les circonstances de sa mort ont suscité émotion et colère à Nanterre, ville d'habitat populaire de l'ouest parisien où résidait Nahel. Véhicules incendiés, tirs de fusées d'artifice, jets de grenades lacrymogènes par les forces de l'ordre: des incidents se sont produits dans plusieurs quartiers de la ville, où un incendie s'est également déclaré dans une école de musique avant d'être rapidement circonscrit par les pompiers.

"Plusieurs bâtiments publics et privés, parmi lesquels des écoles, ont subi d'importantes et inacceptables dégradations parfois irrémédiables", a déploré la mairie de Nanterre, appelant à arrêter "cette spirale destructrice". "Notre ville se réveille choquée, abîmée, balafrée et inquiète par ce déferlement de violences", a déclaré le maire de la ville Patrick Jarry (divers gauche).

Les affrontements se sont étendus mardi à plusieurs autres communes de la banlieue parisienne. Dans le département voisin des Yvelines, une mairie de quartier a été incendiée. Quelques troubles et actes de vandalisme ont également été constatés en province, à Mulhouse (est), Dijon (centre) ou Bordeaux (sud-ouest).

Au total, 31 personnes ont été interpellées, 24 membres des forces de l'ordre blessées légèrement et une quarantaine de voitures brûlées, selon le ministère de l'Intérieur. Ces scènes ont réveillé le souvenir d'émeutes urbaines qui ont secoué la France ces dernières années.

En 2005, le décès de deux adolescents, électrocutés en Seine-Saint-Denis (au nord de Paris) alors qu'ils étaient poursuivis par la police, avait déclenché trois semaines d'émeutes. Dans le sillage du mouvement nord-américain Black Lives Matter, la France a plus récemment connu des mobilisations contre les violences policières, un terme que le gouvernement se refuse à utiliser.

Embarras à l'extrême droite

Capitaine de l'équipe de France et star planétaire du foot, Kylian Mbappé a réagi au décès de Nahel en évoquant "une situation inacceptable". "J'ai mal à ma France", a écrit le joueur sur Twitter. Ce décès a également électrisé la classe politique, la gauche reprenant ses critiques contre la police tandis que l'extrême droite peinait à cacher son embarras.

"Une partie de l'autorité policière a menti pour essayer de couvrir cet acte", a affirmé le coordinateur de LFI (gauche radicale), Manuel Bompard. Les représentants du Rassemblement national (extrême droite) ont, eux, évoqué "un drame" et demandé à respecter "le temps de l'enquête" ainsi que "la présomption d'innocence".

Les autorités françaises tentent mercredi d'éviter un "embrasement" après la mort d'un adolescent de 17 ans tué mardi par un policier lors d'un contrôle routier, un drame qui soulève une vague d'émotion dans le pays et fait redouter de nouveaux heurts en banlieue parisienne. Après avoir fait part de son "émotion", le président français Emmanuel Macron a jugé mercredi...

commentaires (2)

Les voyous, casseurs en profitent pour piller et voler. Le policier qui a tiré est en prison. Il est responsable OUI. La justice s’en occupe. Piller des magasins de sport n’est autre que du vandalisme. Brûler une école et des voitures de pauvres gens ne sont que des actions de voyous. La première nuit ? Ok réaction à chaud , on pourrait dire…ok…mais par la suite? Ca devient de la casse organisée par des voyous et dealers qui veulent mettre à genou la police et leur interdire toute action anti dealers et anti trafic de drogue. Au liban, où l’injustice est de loin supérieure à celle invoquée par « les dits jeunes  en france » ( une autre appellation serait plus adéquate) cependant personne n’a brûlé des écoles et des magasins sous prétexte d’injustice et de vol de leur épargne bancaire !!!! Ce qui se passe , aujourd’hui, v’est tout simplement des actions terroristes camouflées et de délinquance. Point.

LE FRANCOPHONE

09 h 41, le 30 juin 2023

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Commentaires (2)

  • Les voyous, casseurs en profitent pour piller et voler. Le policier qui a tiré est en prison. Il est responsable OUI. La justice s’en occupe. Piller des magasins de sport n’est autre que du vandalisme. Brûler une école et des voitures de pauvres gens ne sont que des actions de voyous. La première nuit ? Ok réaction à chaud , on pourrait dire…ok…mais par la suite? Ca devient de la casse organisée par des voyous et dealers qui veulent mettre à genou la police et leur interdire toute action anti dealers et anti trafic de drogue. Au liban, où l’injustice est de loin supérieure à celle invoquée par « les dits jeunes  en france » ( une autre appellation serait plus adéquate) cependant personne n’a brûlé des écoles et des magasins sous prétexte d’injustice et de vol de leur épargne bancaire !!!! Ce qui se passe , aujourd’hui, v’est tout simplement des actions terroristes camouflées et de délinquance. Point.

    LE FRANCOPHONE

    09 h 41, le 30 juin 2023

  • Sans être juriste, mais je crois qu'un mot clé manque dans cette affaire : le flagrant délit. La vidéo le prouve. Le cas de G. Loyd nécessitait une enquête. Le tueur policier n'a pas utilisé son arme, tandis là, le tir et la mort sont à quelques secondes près. Ça change tout.

    Raed Habib

    08 h 48, le 29 juin 2023

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