Le chef du Parlement libanais, Nabih Berry, a appelé mardi l'Union européenne à aider le Liban à "trouver des solutions rapides" à la crise des réfugiés syriens, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
M. Berry, qui recevait une délégation parlementaire européenne chargée des relations avec les pays du Machrek, a par ailleurs réitéré son appel au dialogue pour permettre l'élection d'un nouveau chef de l'Etat et assuré que le Parlement est prêt à faciliter la coopération du Liban avec le Fonds monétaire international (FMI).
Lors de son entretien avec les députés européens, le chef du législatif a appelé "l'UE à aider le Liban à trouver des solutions rapides au dossier humanitaire (des réfugiés syriens) devenu trop dangereux pour le Liban". "Il n'est plus acceptable, moralement, humainement et légalement, d'ignorer les répercussions de la crise des déplacés au Liban qui doit être réglée par un retour volontaire des Syriens dans leur pays", a ajouté M. Berry.
Selon les estimations des autorités libanaises, plus de 2 millions de Syriens ont trouvé refuge au Liban depuis le début du conflit dans leur pays en 2011, tandis que l'ONU a enregistré 830 000 réfugiés syriens auprès de l'organisation.
Concernant la présidentielle, Nabih Berry a appelé à nouveau au "dialogue entre toutes les parties". "J'ai déjà appelé à deux reprises au dialogue et ces deux invitations ont été refusées. Nous avons ensuite tenu une 12e séance parlementaire pour élire un président (mercredi dernier), et vous en connaissez le résultat", a-t-il lancé.
Le pays est sans président depuis l'expiration du mandat de Michel Aoun, le 31 octobre dernier. Les députés ont tenté, à 12 reprises, d'élire un nouveau chef de l'Etat, sans succès, faute de consensus politique.
Nabih Berry s'est par ailleurs penché sur la question de l'accord entre le FMI et le Liban, dont le but est de sortir le pays du cèdre de la crise économique dans laquelle il s'enfonce depuis plus de trois ans.
"Le Liban a entamé un accord avec le FMI, il reste un ou deux points auxquels il faudra trouver des solutions, dont notamment la préservation des droits des épargnants. Dans tous les cas, élire un président, nommer un Premier ministre et former un gouvernement permettront de mettre en marche cet accord (avec le FMI), qui bénéficie d'une acceptation quasi unanime. Le Parlement est prêt à légiférer dans ce cadre", a-t-il souligné.
En avril 2022, le Liban avait conclu avec le FMI un accord préliminaire (accord au niveau du service) dans lequel il s'engageait à instaurer des réformes structurelles en échange d'un programme d'aide de 3 milliards de dollars. Ces réformes n'ont toujours pas été mises en place.