Connaissez-vous chatgpt ? Contrairement aux apparences, nous sommes loin du petit félin qui nous fait bénéficier de ses flatulences.
C’est, actuellement, l’outil en vogue qui permet tout et rien. Une sorte de touche-à-tout qui aide à ne rien faire. C’est ce qu’on appelle l’intelligence artificielle. Le site permet tout : résumer un texte, passer des examens, tromper notre attention, coder des applications, écrire de la poésie.
Par contre, il ne peut pas reconnaître ses erreurs, devenir un ami ou encore garder un secret.
Je ne comprends pas ces programmeurs qui se sont tués des milliers d’heures pour fabriquer une aide providentielle et annihiler tout sens de la recherche et de la pensée aux générations futures. Il y a certes beaucoup de génie pour créer un outil pareil. Mais est-il nécessaire d’apprendre aux gens à faire ce en quoi ils peuvent exceller sans aucun effort ? C’est-à-dire rien. Il ne manquait qu’un site pour apprendre aux gens à paresser. Ingénieux vous dis-je !
Et puis, autre incompréhension, au lieu de s’activer bêtement (même si le mot est dur) sur des algorithmes et des suites de chiffres incompréhensibles alors que l’intelligence artificielle s’est construite d’elle-même au Liban, sans aucun effort.
Bon ! Le peuple s’est fourré le doigt dans l’œil au début et a cru a un truc réel, tangible et vivable. Il a fallu un sursaut populaire qui a réveillé le dollar de sa torpeur pour se rendre compte combien cette intelligence n’était qu’artificielle.
Reprenons ce que peut faire le site en gros :
1- Résumer un texte : la méthode consiste à reconnaître les mots de manière statistique. Le site ne comprend pas le sens des mots qu’il utilise, il ne fait que prédire des suites de mots qui s’enchaînent (lire à ce sujet le dossier du magazine Challenges du 3 avril 2023). Ça ne vous rappelle pas beaucoup de gens ça ? Si, si, de gentils affabulateurs qui font les foufous sur vos écrans dans le journal de 20 heures et dans les talk-shows barbants et incitatifs au suicide collectif.
2- Tromper notre attention : conséquence première de la mise en place de mots dont ils ne comprennent pas le sens et encore moins les conséquences qu’ils génèrent. Nous y avons cru. Et il y en a qui continuent à croire que la vie est belle et que grâce à certains trucages financiers, nous survolerons les ennuis. C’est l’été.
3- Coder les applications : Ah! que oui ! Deuxième conséquence. Une fois qu’on doit appliquer, on doit trouver d’autres phrases savamment préparées et auxquelles personne ne comprendra rien pour expliquer pourquoi cette reconnaissance statique n’a pas eu le résultat escompté si toutefois elle en a eu un. Dans tous les cas, après beaucoup d’analyses, l’enfer c’est les autres. Et rebelote pour une autre série de plaidoiries qui nous font croire une fois de plus aux artifices de la politique.
4- Écrire de la poésie : qui dit artifice dit poésie. Les Libanais sont de beaux parleurs pour ne pas dire les meilleurs. Ils enjolivent la réalité d’une telle façon qu’on leur donnerait le bon Dieu sans confession. C’est la conséquence des laïus des uns et des autres quand ils haranguent les foules du haut de leurs perchoirs.
Au final, quand la supercherie va être découverte entièrement, peut-être ils ne seront plus nos amis. Quoique je doute. Nous avons toujours des potes en politique, même s’ils ne sont qu’artificiels.
C’est pour cela que je me dis que toute cette pléthore de programmeurs s’est dérangée pour rien. Il fallait venir au Liban où nous sommes les rois de l’intelligence artificielle. En fait, ce qu’il nous faut c’est une application qui crée une personne avec de l’intelligence réelle. Pour le moment, ce que nous avons pris pour le réel n’a été qu’artifice. Donc, dire que nous étions en train de créer un mode de pensée révolutionnaire depuis 30 ans et qu’il a fallu, une fois de plus, être dépassé par la technologie est difficile à admettre, alors que nous pouvions soumettre notre IA depuis des lustres au centre international des brevets et en tirer profit. Nous aurions eu, à ce moment, de quoi rembourser la dette du Liban et de l’Afrique et en aurions eu encore pour nos
arrière-arrière-petits-enfants. Enfin, mieux vaut tard que jamais pour se réveiller ou pour agir !
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21 h 30, le 03 juin 2023