Rechercher
Rechercher

Sport - Tennis

La polémique Djokovic enfle

Auteur d’un message controversé sur les tensions actuelles au Kosovo, le joueur serbe s’est attiré les critiques des organisateurs de Roland-Garros et de la ministre des Sports.

La polémique Djokovic enfle

Novak Djokovic, mercredi lors de son 2e tour à Roland-Garros face à Marton Fucsovics. Kai Pfaffenbach/Reuters

Cela fait un bon bout de temps que chaque participation de Novak Djokovic à un tournoi du Grand Chelem s’accompagne de son lot de polémiques. Dans la foulée de sa victoire inaugurale face à l’Américain Aleksandar Kovacevic, lundi, l’homme aux 22 titres majeurs a de nouveau défrayé la chronique en affichant sa position sur les tensions actuelles entre la Serbie et le Kosovo : « Le Kosovo est le cœur de la Serbie. Stop à la violence », a-t-il inscrit en cyrillique, armé de son marqueur, sur la caméra du court Philippe-Chatrier.

Un message « inapproprié »

Un message que la ministre des Sports française, Amélie Oudéa-Castéra, a qualifié d’« inapproprié » avant de mettre en garde le joueur : « Il ne faut pas que ça recommence. » Un message « militant », « très politique », a jugé la ministre sur France 2, qui intervenait au moment d’une flambée de violence dans le nord du Kosovo mettant aux prises des manifestants de la minorité serbe et la force de l’OTAN qui y est stationnée. Ces violences ont fait une trentaine de blessés parmi les soldats internationaux et une cinquantaine parmi les protestataires serbes qui, avec le soutien de Belgrade, refusent de reconnaître l’autorité du gouvernement de Pristina sur l’ancienne province serbe.

Interrogé sur la réaction du membre du gouvernement français en conférence de presse, Djokovic, dont le père est né au Kosovo, n’a pas souhaité alimenter la polémique, en rétorquant « pas de commentaire ».

Gilles Moretton, président de la Fédération française de tennis, a clarifié la position des dirigeants du tournoi : « Lorsqu’ils sont en conférence de presse, on ne va pas aseptiser la personnalité des joueurs. Ils ont le droit de s’exprimer dans tout domaine; en revanche, sur le terrain, on a souhaité effectivement que les joueurs n’aient pas de position politique », a-t-il dit. « On a beaucoup échangé avec l’entourage de Djokovic et ça ne doit pas se reproduire, a-t-il ajouté. Il n’y a pas de sanction pour l’instant parce qu’on sait qu’il est dans l’émotion, on sait que c’est quelque chose qui, pour sa famille, le touche. »

La charte d’éthique de Roland-Garros proscrit les prises de position politiques ou religieuses. À l’inverse, la Fédération internationale (ITF) a souligné mercredi que « les déclarations politiques » de joueurs n’étaient pas interdites. « Les règles de conduite des joueurs lors d’un tournoi du Grand Chelem sont définies par le règlement des Grands Chelems, édicté par l’organisateur et le régulateur concernés. Il n’y a dans ce règlement aucune disposition interdisant les déclarations politiques » de la part des joueurs, a indiqué l’ITF.

Un climat déjà tendu par le conflit entre la Russie et l’Ukraine

Mme Oudéa-Castera, invitée à commenter l’expression de positions politiques pendant ce tournoi du Grand Chelem, comme celles des sportifs ukrainiens depuis l’invasion russe de leur pays, a souligné qu’elle ne mettait « pas les deux sujets sur le même plan ». « Quand on porte des messages qui sont de la défense des droits de l’homme, des messages qui rapprochent les peuples autour de valeurs universelles, un sportif est libre de le faire », a-t-elle dit. Mais pas, selon elle, quand il s’agit d’un message « militant, très politique » comme celui du joueur serbe.

Dimanche, l’Ukrainienne Marta Kostyuk n’a pas salué la Biélorusse Aryna Sabalenka à l’issue de leur match, ce qui lui a valu les sifflets du public de Roland-Garros. Elle entendait protester contre la réponse, selon elle trop timide, apportée par les instances du tennis à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et dénoncer le fait que Sabalenka ne prenne pas position sur cette invasion.

Novak Djokovic, en quête à Roland-Garros de son 23e Grand Chelem, qui serait un record historique, s’est justifié en conférence de presse devant les journalistes serbes. « C’est un sujet sensible, a-t-il reconnu. Je ressens une responsabilité supplémentaire en tant que personnalité publique et en tant que fils d’un homme né au Kosovo d’apporter mon soutien à tout le peuple serbe. C’est le moins que je puisse faire. Je ne suis pas un politicien et je n’ai pas l’intention d’engager un débat. »

De nombreux Serbes considèrent le Kosovo comme leur berceau national et religieux. Une position qu’ils justifient notamment en arguant que les premiers monastères orthodoxes serbes y ont été érigés au Moyen Âge. Une minorité serbe, estimée à 120 000 personnes, y réside toujours.

Cette polémique n’a en tout cas nullement perturbé le n° 2 mondial sur le terrain, puisqu’il a dominé sans trembler le Hongrois Marton Fucsovics en trois manches (7-6, 6-0, 6-3), mercredi. Il tentera de se qualifier pour les huitièmes de finale vendredi face à l’Espagnol Alejandro Davidovich Fokina (34e).

Source : AFP

Cela fait un bon bout de temps que chaque participation de Novak Djokovic à un tournoi du Grand Chelem s’accompagne de son lot de polémiques. Dans la foulée de sa victoire inaugurale face à l’Américain Aleksandar Kovacevic, lundi, l’homme aux 22 titres majeurs a de nouveau défrayé la chronique en affichant sa position sur les tensions actuelles entre la Serbie et le Kosovo :...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut