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Le rapatriement du corps d'un ancien milicien de l'ALS provoque des remous au Akkar


Le rapatriement du corps d'un ancien milicien de l'ALS provoque des remous au Akkar

Des manifestants protestent contre le rapatriement du corps d'un ancien milicien de l'ALS à Abdé, dans le Akkar, le 29 mai 2023. Photo fournie par Michel Hallak

Près de 200 personnes se sont rassemblées lundi en fin d'après-midi à Abdé, dans le Akkar (Liban-Nord), pour marquer leur refus du rapatriement, dans sa région natale, du corps d'un ancien milicien libanais de l'Armée du Liban-Sud (ALS), décédé en Israël, rapporte notre correspondant dans la région Michel Hallak. Face à l'indignation des habitants de Abdé, la dépouille mortelle de Mounir el-Cheikh est actuellement entreposée dans la morgue d'un hôpital du Liban-Nord, le temps qu'une décision soit prise, indique le secrétaire général de la Croix-Rouge libanaise (CRL), Georges Kettané. 

L'ALS avait été formée en 1976 par des militaires ayant fait défection de l'armée libanaise, puis avait reçu un soutien d'Israël, notamment dans la foulée de son invasion du Liban en juin 1982 dans le cadre de l'opération "Paix en Galilée" contre les factions palestiniennes sur place. Avec le retrait des troupes israéliennes du Liban-Sud en 2000, les combattants de l'ALS, qui craignaient des représailles, ont choisi l'exil, plusieurs d'entre eux s'installant en Israël.

Le sit-in a eu lieu à Abdé, où les manifestants ont bloqué l'autoroute, afin de protester contre l'organisation de la cérémonie funéraire du défunt, et le passage du convoi transportant le corps. L'armée s'est déployée sur les lieux. 

D'après notre correspondant, Mounir el-Cheikh est décédé à l'âge de 85 ans en Israël et sa dépouille a été transportée en territoire libanais lundi à 11h, via le point de passage de Naqoura, pour être enterré dans sa ville natale de Hakour, dans le Akkar. Le responsable de la CRL explique que ce n'est pas la première fois que ce genre de transport a lieu. "La procédure est claire. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est informé du décès. Ces derniers avisent la Sureté générale libanaise, qui donne son feu vert pour le rapatriement du corps. La Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) reçoit ensuite la dépouille qui est confiée à la SG, qui la remet à son tour à la CRL" explique M. Kettané.

Des groupes politiques ont également réagi à cette tentative de rapatriement du corps. La branche du Akkar du parti Baas au Liban a notamment rejeté l'inhumation de Mounir el-Cheikh à Hakour "afin que le sol du Akkar reste pur". Le parti a appelé les "habitants de Hakour à refuser d'enterrer le corps de l'agent dans leurs cimetières".

Selon notre correspondant, il y a une dizaine d'années, le fils de Mounir el-Cheikh, qui était décédé en Israël également, avait lui été enterré en tout discrétion à Hakour.

Environ 7.500 Libanais, dont certains sont accusés de collaboration avec l’État hébreu pour avoir combattu dans les rangs de l’ALS ou pour avoir travaillé de l’autre côté de la frontière, vivent aujourd’hui en Israël.

Près de 200 personnes se sont rassemblées lundi en fin d'après-midi à Abdé, dans le Akkar (Liban-Nord), pour marquer leur refus du rapatriement, dans sa région natale, du corps d'un ancien milicien libanais de l'Armée du Liban-Sud (ALS), décédé en Israël, rapporte notre correspondant dans la région Michel Hallak. Face à l'indignation des habitants de Abdé, la dépouille mortelle de...