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Moyen-Orient - FOCUS

Amman menace les trafiquants de captagon par SMS

Dans l’attente de gestes concrets de la part du régime de Damas, le royaume hachémite entend lutter à sa façon contre le trafic de drogue en provenance de Syrie. 

Amman menace les trafiquants de captagon par SMS

Des drogues saisies, dont du captagon, exposées devant les médias dans la ville syrienne de Marea, dans la campagne du nord d'Alep, le 24 mai 2022. AFP/Getty Images

« Nous savons où vous êtes. » Ce SMS énigmatique a été reçu cette semaine par des dizaines de trafiquants de drogue syriens de Deraa et Soueida, selon le média The New Arab. Provenant d’un numéro inconnu, ces messages auraient en fait été envoyés par la Jordanie. « La communication comprend aussi des menaces en cas de non-respect des ordres de la part de ceux qui travaillent dans la promotion, le commerce et le trafic de drogue », a affirmé l’activiste syrien Abou al-Baraa al-Hourani au média précité, confirmant l’existence de ces SMS.

Pour ceux qui ne se rendraient pas aux gardes-frontières jordaniens, Amman a en effet prévenu : « al-Ramthan ne sera pas le dernier. » Surnommé le « Pablo Escobar » syrien, Mareï al-Ramthan, accusé d’être le plus gros baron du narcotrafic vers la Jordanie, a été tué, ainsi que sa femme et ses six enfants, par une frappe aérienne dans la province de Soueida imputée à l’armée jordanienne, le 8 mai dernier.

Un raid qui est intervenu au lendemain de la réintégration de la Syrie à la Ligue arabe, douze ans après l’exclusion du régime de Bachar el-Assad du fait de la sanglante répression du soulèvement populaire de 2011 qui a dégénéré en guerre civile ayant causé la mort de près de 500 000 Syriens. Car la Jordanie et l’Arabie saoudite, notamment, font de la la lutte contre le trafic de captagon une condition essentielle d’un retour à la normale avec la Syrie. Premier pays consommateur de cette drogue, le royaume wahhabite aurait proposé quatre milliards de dollars au régime syrien pour renoncer au captagon, selon une source de la région citée par l’agence Reuters. Une information que Riyad a réfutée.

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Les deux royaumes sont en effet des marchés de choix pour l’écoulement ou le transit de cette amphétamine peu chère mais dangereuse, que les États arabes et occidentaux disent produite et exportée principalement par la Syrie. La contrebande du captagon, estimée à plusieurs milliards de dollars, et dans laquelle le frère de Bachar el-Assad, Maher, jouerait un rôle central, est une des sources majeures de revenus pour le régime.

« Les autorités syriennes ont affirmé prendre en charge le problème de l’augmentation du trafic, mais aucune tentative réelle de répression des trafiquants n’a été observée », disaient anonymement deux officiels jordaniens à Reuters au début du mois. Dans un entretien à la chaîne américaine CNN, le chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi, avait ainsi évoqué le 5 mai dernier, deux jours avant l’assassinat de Mareï al-Ramthan, que les autorités n’excluaient pas « des actions militaires en Syrie » pour annihiler le trafic. Comme un geste de bonne volonté, les forces du régime syrien auraient conduit des arrestations en lien avec la contrebande de captagon et frappé cette semaine des sites appartenant à deux trafiquants importants du sud du pays, selon The New Arab. Une coopération attendue de la part de Riyad comme de Amman. Et qui aurait fait fuir des trafiquants du sud de la Syrie, frontalier avec la Jordanie, de peur que « le régime syrien envoie leurs localisations et se coordonne avec la Jordanie », a soutenu l'activiste Abou al-Baraa al-Hourani dans The New Arab.

« Nous savons où vous êtes. » Ce SMS énigmatique a été reçu cette semaine par des dizaines de trafiquants de drogue syriens de Deraa et Soueida, selon le média The New Arab. Provenant d’un numéro inconnu, ces messages auraient en fait été envoyés par la Jordanie. « La communication comprend aussi des menaces en cas de non-respect des ordres de la part de ceux qui travaillent dans...

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