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Dernières Infos - Explosions du 4 août

"Soit l'enquête reprend, soit notre mobilisation sera plus violente", menace William Noun lors d'un sit-in



William Noun (de dos) regardant un policier éteindre un début de feu dans la cour du palais de justice de Beyrouth, lors d'une manifestation, le 18 mai 2023. Photo Mohammad Yassine

Des dizaines de proches de victimes des pompiers ayant péri dans la double explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth se sont rassemblés jeudi en fin de matinée devant le palais de justice, pour réclamer la reprise de l'enquête sur ce drame, menaçant de se mobiliser de manière "plus violente" si l'instruction continue de piétiner. 

Le sit-in, qui rassemblait des personnes de plusieurs familles de victimes, se voulait un "avertissement au Conseil supérieur de la magistrature" pour que l'enquête sur la tragédie soit relancée, a affirmé William Noun à L'Orient-Le Jour. "Nous avons essayé la manière diplomatique, mais cela n'a pas fonctionné. Nous avons donc décidé de revenir à nos anciennes méthodes : le recours à la force dans la rue", a-t-il ajouté. Dans ce cadre, M. Noun a adressé un nouvel ultimatum à la justice, la sommant de relancer l'instruction d'ici la semaine prochaine, sans quoi les mouvements de contestation des proches de victimes seront "encore plus violents".

L'instruction est suspendue depuis février, quand le juge d'instruction Tarek Bitar a fait l'objet d'accusations d'usurpation d'identité de la part de Ghassan Oueidate, alors qu'il venait de reprendre en janvier le contrôle de l'enquête. Au moment de sa reprise de l'enquête, le magistrat avait notamment lancé des poursuites à l'encontre de Ghassan Oueidate. 


William Noun (d.) et Peter Bou Saab jetant un pneu dans l'enceinte du palais de justice. Photo Mohammad Yassine

Selon des médias locaux et des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, des pneus ont été brûlés devant les grilles cernant le palais de justice. Les flammes se sont propagées dans la cour de l'institution, de manière limitée, a confirmé M. Noun. Selon des images de notre journaliste sur place, Mohammad Yassine, le feu a été éteint par un policier présent sur les lieux. 

"La dernière fois que j'ai été arrêté, j'ai signé des engagements à manifester pacifiquement et à ne pas m'en prendre aux institutions de l'Etat, dont le palais de justice. Mais quelques jours plus tard, le procureur général Ghassan Oueidate a enfreint la loi et libéré des détenus. Nous suivons son exemple et enfreignons nos engagements", a encore déclaré William Noun. 


Un sit-in de proches des victimes de la double explosion du port de Beyrouth, devant le palais de justice, le 18 mai 2023. Photo Mohammad Yassine

En janvier 2023, le jeune homme avait été arrêté après une manifestation violente au cours de laquelle lui et plusieurs autres activistes avaient brisé des vitres du palais de justice et critiqué avec virulence le système judiciaire. M. Noun fait en outre allusion à la décision prise par Ghassan Oueidate de libérer 17 personnes qui se trouvaient encore en détention provisoire depuis la double explosion. Cette décision, contestée par les familles des victimes et plusieurs magistrats qui ont remis en cause sa légalité, était intervenue dans un contexte d’accentuation du bras de fer entre le chef du parquet, beau-frère de l'ex-ministre Ghazi Zeaïter mis en cause dans l'enquête, et le juge Tarek Bitar.

Des dizaines de proches de victimes des pompiers ayant péri dans la double explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth se sont rassemblés jeudi en fin de matinée devant le palais de justice, pour réclamer la reprise de l'enquête sur ce drame, menaçant de se mobiliser de manière "plus violente" si l'instruction continue de piétiner. Le sit-in, qui rassemblait des personnes de...