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L'ex-Premier ministre Khan en détention provisoire, envoi de soldats au Pendjab

L'ex-Premier ministre Khan en détention provisoire, envoi de soldats au Pendjab

Des partisans de l'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan protestent contre son arrestation, devant le Haut-commissariat du Pakistan à Londres, Grande-Bretagne, le 9 mai 2023. Photo Henry Nicholls/Reuters

L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a été placé mercredi en détention provisoire pour une affaire de corruption, au lendemain de son arrestation qui a déclenché des émeutes provoquant l'envoi de soldats dans le Pendjab.

L'ex-Premier ministre, qui espère revenir au pouvoir et fait pression sur le gouvernement pour qu'il organise des élections anticipées avant octobre, a été placé en détention provisoire pour une durée de huit jours, a indiqué mercredi un de ses avocats Ali Bukhari à l'issue d'une audience à huis clos. M. Khan comparaissait pour une affaire de corruption devant un tribunal spécial convoqué au siège de la police autour duquel d'importantes forces de sécurité avaient été déployées.

Selon Sher Afzal Marwat, avocat du Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), le parti de M. Khan, celui-ci est "de bonne humeur", mais a été frappé à l'arrière de la tête et à la jambe par les forces paramilitaires qui l'ont arrêté mardi.

De violents heurts ont éclaté entre les partisans du PTI et la police à l'annonce de l'arrestation de l'ex-Premier ministre. Au moins six personnes sont mortes dans des incidents liés aux manifestations, a indiqué mercredi la police et les hôpitaux.

Le gouvernement a donné son feu vert pour l'envoi de soldats dans la province du Pendjab, la plus peuplée du pays, où près de 1.000 manifestants ont été arrêtés et 130 policiers blessés depuis le début des manifestations. L'ordre émis par le ministère de l'Intérieur ne précise pas la date ni la durée du déploiement demandé par le gouvernement provincial, pas plus que le nombre de soldats.

Des protestataires ont incendié la résidence du commandant militaire de Lahore (est) et ont bloqué les grilles d'entrée du quartier général de l'armée à Rawalpindi, près d'Islamabad.
Dans un communiqué l'armée a mis en garde contre une "réaction forte" à l'encontre de ceux qui s'attaquent aux installations militaires et d'etat.

Les écoles ont été fermées mercredi dans tout le pays et l'accès aux réseaux sociaux tels que Twitter et Facebook retreint par les autorités. A midi, les manifestants avaient bloqué certaines routes menant à Islamabad.

"S'ils pensent que l'arrestation d'Imran Khan va nous démoraliser, ils se trompent lourdement", a déclaré l'un de ses partisans, Niaz Ali, à Peshawar, où plusieurs monuments et bâtiments gouvernementaux ont été incendiés. "Nous sommes aux côtés d'Imran Khan et nous le soutiendrons jusqu'à la mort", a-t-il poursuivi.

"Affaire illégitime" 
Imran Khan a été destitué de ses fonctions de chef du gouvernement en avril 2022, après avoir perdu le soutien de l'armée et le vote d'une motion de censure à son encontre. Après sa chute, M. Khan, 70 ans, visé par plusieurs dizaines d'affaires judiciaires et dont les relations avec l'institution militaire n'ont fait que se dégrader, a fait pression pour l'organisation d'élections anticipées avant la date limite d'octobre, dans l'espoir de revenir au pouvoir. En vain.

L'ex-Premier ministre, parvenu au pouvoir avec l'appui de l'armée en 2018 avant de se brouiller avec la hiérarchie militaire, a accusé ce week-end un officier supérieur d'avoir comploté pour l'assassiner en novembre lors d'un meeting, au cours duquel il a été blessé par balle à une jambe.
"Ces allégations fabriquées de toutes pièces et malveillantes sont extrêmement malheureuses, déplorables et inacceptables", a répondu lundi dans un communiqué l'armée, estimant que "cette propagande tapageuse" visait à "promouvoir des objectifs politiques". Officiellement, l'agression est l'œuvre d'un tireur solitaire qui, selon une vidéo diffusée par la police, a avoué en être l'auteur et qui est incarcéré, mais cette théorie est rejetée par M. Khan.

Les critiques à l'encontre de l'armée sont rares au Pakistan, où ses chefs exercent une influence politique considérable. Elle a organisé au moins trois coups d'Etat depuis l'indépendance en 1947, régnant pendant plus de 30 ans.

"Mes (chers) Pakistanais, au moment où ces mots vous parviendront, j'aurai été arrêté dans le cadre d'une affaire illégitime", avait déclaré mardi M. Khan dans une vidéo pré-enregistrée, anticipant son arrestation.

Le ministre de la justice, Azam Nazeer Tarar, a déclaré lors d'une conférence de presse qu'il n'y avait "aucune vendetta politique" autour de l'arrestation de M. Khan.

L'affaire qui a conduit à sa détention a été introduite par le National Accountability Bureau (NAB), le principal organisme pakistanais de lutte contre la corruption, qui a déclaré que l'ancien joueur de cricket avait ignoré des convocations répétées au tribunal.

L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a été placé mercredi en détention provisoire pour une affaire de corruption, au lendemain de son arrestation qui a déclenché des émeutes provoquant l'envoi de soldats dans le Pendjab.L'ex-Premier ministre, qui espère revenir au pouvoir et fait pression sur le gouvernement pour qu'il organise des élections anticipées avant octobre, a été...