Les ambassadeurs du Canada, de France, d'Allemagne, d'Italie, du Japon, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de l'Union européenne à Beyrouth ont appelé mercredi les dirigeants libanais à "retrouver le sens de la responsabilité et de l'urgence" pour mettre en œuvre les réformes requises par le Fonds monétaire international (FMI).
En avril 2022, le Liban avait conclu avec le FMI un accord préliminaire (accord au niveau du service) dans lequel il s'engageait à instaurer des réformes structurelles en échange d'un programme d'aide de 3 milliards de dollars.
"Lorsque l'accord préliminaire a été finalisé, (...) les autorités libanaises ont reconnu qu'il était urgent de lancer un programme de réformes sur plusieurs fronts. Mais l'absence de volonté politique a entravé les progrès", ont déclaré les ambassadeurs dans un communiqué commun. "Si certaines conditions ont été remplies, la loi sur le secret bancaire s'est révélée insuffisante, aucun progrès n'a été réalisé en ce qui concerne l'attribution des pertes du secteur financier, et les autorités doivent travailler à l'audit des principales banques libanaises et à l'unification des taux de change du Liban", ont-ils ajouté.
Pour la première fois de son histoire, le Liban est en proie à une double vacance au pouvoir exécutif. Le pays est sans président depuis que l'ex-président Michel Aoun a quitté ses fonctions le 31 octobre 2022, et le gouvernement expédie les affaires courantes depuis mai 2022.
"L'urgence ne saurait être plus évidente. Le pays est confronté à l'une des pires crises économiques de l'histoire moderne. Le peuple libanais souffre", ont rappelé les ambassadeurs. "Nous demandons également que l'urgence de la situation soit à nouveau évaluée par tous pour favoriser l'élection d'un président capable d'unir le peuple libanais et de travailler avec la communauté internationale dans l'intérêt national".
Dans leur communiqué conjoint, les ambassadeurs ont qualifié le vide présidentiel "d'un des principaux obstacles à une réforme complète et efficace". Ils ont aussi estimé que la réponse à la crise économique au Liban ne pouvait venir que de l'intérieur. "Le moment est venu pour les autorités libanaises de saisir l'opportunité d'un accord avec le FMI. Sinon, l'économie continuera à se détériorer, avec des conséquences de plus en plus graves pour le peuple libanais", conclut le texte.
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