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La Bulgarie interdit aussi les céréales ukrainiennes, la Hongrie étend les restrictions

La Bulgarie interdit aussi les céréales ukrainiennes, la Hongrie étend les restrictions

Un agriculteur se tient debout alors qu'il récolte du blé près de Mykolaïv, le 21 juillet 2022, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. Photo d'archives AFP

La Bulgarie a annoncé à son tour mercredi une interdiction des importations de céréales ukrainiennes accusées de déstabiliser le marché national, la Hongrie précisant de son côté étendre les restrictions à des dizaines de produits agroalimentaires.

La Pologne et la Slovaquie ont récemment pris des décisions similaires afin de protéger leurs agriculteurs, au grand dam de la Commission européenne qui a jugé de telles "actions unilatérales inacceptables".

"Le gouvernement a décidé d'interdire temporairement une large gamme de produits en provenance d'Ukraine, dans la foulée des trois autres pays", a déclaré le ministre bulgare de l'Agriculture Yavor Guetchev, à l'issue d'une réunion du cabinet.

Sofia a dit avoir dû adopter "cette mesure extrême", effective à partir du 24 avril, par crainte d'un "détournement des importations de marchandises via le corridor Roumanie-Bulgarie", et espère une décision commune au niveau de l'UE dans les prochaines semaines.

En Hongrie, un décret a été publié dans la nuit pour donner les détails de la mesure annoncée samedi par le gouvernement du Premier ministre nationaliste Viktor Orban.

Selon ce texte, ne peuvent désormais plus être vendus, outre les céréales et oléagineux, la farine, le miel, le vin, le pain, la viande et les légumes en provenance d'Ukraine. Ces restrictions sont en vigueur jusqu'au 30 juin dans les différents pays.

L'Union européenne avait suspendu en mai 2022 pour un an les droits de douane sur tous les produits importés d'Ukraine et s'était organisée pour lui permettre d'exporter ses stocks de céréales après la fermeture des voies maritimes par la mer Noire causée par l'invasion russe.

Mais au lieu d'un simple transit, les États européens voisins ont vu s'accumuler sur leur sol maïs, blé ou tournesol d'Ukraine en raison de problèmes logistiques, ce qui a fait chuter les prix locaux.

"Dans les faits, une proportion importante des produits ne parviennent pas aux pays tiers" du Moyen-Orient et d'Afrique, "mais sont vendus à des tarifs bradés au sein de l'UE", souligne le décret hongrois, jugeant que "cet avantage compétitif (...) cause de graves perturbations sur le marché intérieur".

Le porte-parole du gouvernement Zoltan Kovacs a dénoncé mercredi sur son site officiel "une situation intenable" pour des agriculteurs "noyés sous le flot des produits ukrainiens". "La balle est maintenant dans le camp de la Commission", a-t-il estimé. Bruxelles envisage un deuxième paquet d'aides après avoir déjà proposé en mars de puiser 56,3 millions d'euros dans la réserve de crise agricole de l'UE.

Le transit des céréales en Hongrie et Bulgarie reste lui autorisé, mais des procédures très strictes vont être mises en place par Budapest aux postes-frontières afin de pouvoir assurer un suivi électronique pendant leur traversée du territoire.

En cas d'infraction, des amendes pourront être imposées, qui pourront aller jusqu'à la valeur de l'ensemble de la cargaison.

La Pologne avait pour sa part initialement interdit la circulation des marchandises, mais elle a conclu mardi un accord avec l'Ukraine en vue d'une reprise dans les prochains jours.

La Bulgarie a annoncé à son tour mercredi une interdiction des importations de céréales ukrainiennes accusées de déstabiliser le marché national, la Hongrie précisant de son côté étendre les restrictions à des dizaines de produits agroalimentaires.La Pologne et la Slovaquie ont récemment pris des décisions similaires afin de protéger leurs agriculteurs, au grand dam de la...