Pékin établira une zone d'exclusion aérienne dimanche au nord de Taïwan en raison d'"activités spatiales"

Pékin imposera brièvement dimanche une zone d'exclusion aérienne au nord de l'île de Taïwan en raison d'"activités spatiales", a annoncé mercredi le ministère taïwanais des Transports.

Cette annonce survient après l'achèvement lundi par Pékin de trois jours d'importantes manoeuvres militaires autour de l'île démocratique de Taïwan, qui ont donné lieu à des simulations de frappes ciblées et à un encerclement du territoire.

La zone d'exclusion aérienne ne semble pas liée aux exercices, le ministère taïwanais ayant déclaré que Pékin l'établira au niveau des "zones de convergence de nombreuses routes internationales au motif d'+activités spatiales+".

Les restrictions dureront 27 minutes, de 9H30 à 9H57 locales (01H30 à 01H57 GMT), dimanche.

Pékin avait à l'origine annoncé une fermeture pour trois jours, modifiant par la suite ses plans après des objections émises par Taipei, selon le ministère taïwanais des Transports.

Le ministère avait informé la Chine communiste que cette mesure "entraînera des risques énormes et inutiles aux vols dans la région, et portera atteinte aux droits et aux intérêts de l'aviation internationale".

La zone d'exclusion décidée par Pékin se trouve au sein de la zone d'identification de la défense aérienne (ADIZ) de l'île et est située à "environ 85 miles nautiques au nord de Taïwan", soit quelque 157 kilomètres, a déclaré le lieutenant général Yen Yu-hsien lors d'un point presse.

"Dans le nord, il y a de nombreuses routes aériennes internationales, notamment vers le Japon, la Corée et les Etats-Unis."

Un porte-parole du gouvernement japonais avait auparavant déclaré que son gouvernement avait été informé de l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne pour une durée de trois jours.

"Les autorités chinoises nous ont informés de la désignation d'une zone qui pourrait affecter la sécurité des vols aériens en raison d'activités aérospatiales du 16 au 18 avril", avait déclaré Hirokazu Matsuno.

Le ministère chinois de la Défense et l'autorité de l'aviation civile n'ont pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP.

Les visées spatiales de Pékin se sont accrues ces dernières années, la Chine parvenant à faire atterrir un rover sur Mars ou encore à ramener des prélèvements de la Lune. Le pays projette également la construction d'une station spatiale lunaire au côté de la Russie.

Taïwan est en état d'alerte depuis le lancement par Pékin, samedi, d'importantes manoeuvres militaires autour de l'île, achevées officiellement lundi.

Les activités militaires de Pékin se sont par la suite poursuivies autour de Taïwan. Entre mardi et mercredi matin, la Défense taïwanaise a dénombré huit navires de guerre et 35 aéronefs, quinze de ces derniers engins pénétrant le sud-ouest de l'ADIZ de Taïwan.