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Sport - Coupe d’Italie

Lukaku insulté... puis expulsé

L’attaquant belge a été la cible d’insultes racistes, mardi à Turin, lors de la demi-finale de Coupe d’Italie entre la Juve et l’Inter Milan (1-1), avant d’être sanctionné d’un second carton jaune après sa célébration.

Lukaku insulté... puis expulsé

Romelu Lukaku expulsé de la demi-finale aller de la Coupe d’Italie, mardi, sur la pelouse de l’Allianz Stadium de Turin. Marco Bertorello/AFP

Les années passent, mais en Italie, la gestion des incidents racistes dans les stades de football n’avance pas d’un iota. Mardi soir à Turin, Romelu Lukaku en a une nouvelle fois fait les frais.

L’international belge de l’Inter Milan a été la cible d’insultes racistes au moment d’égaliser sur penalty, à la fin de la demi-finale aller de Coupe d’Italie contre la Juventus (1-1).

Mais la joie de « Big Rom » fut de courte durée. Après avoir célébré ce but face à la tribune des supporters turinois le doigt sur la bouche, il eut la surprise, alors qu’il marchait pour se replacer, de se faire avertir une seconde fois par l’arbitre de la rencontre Davide Massa.

Décision inexplicable

Une sanction d’autant plus inexplicable que l’attaquant affirme n’avoir même pas voulu provoquer les supporters adverses avec ce geste avec lequel il avait « déjà célébré des buts » auparavant.

Mais quand bien même cette célébration eût été un pied de nez fait à la tribune turinoise, la décision prise par l’arbitre italien d’exclure un joueur insulté plutôt que d’arrêter la partie est symptomatique d’au moins deux maux qui rongent encore le football italien.

D’une part, l’absence de consignes claires données au corps arbitral par la ligue italienne pour régler ce genre de situations, signe d’une absence de volonté de s’attaquer frontalement au problème. Et de l’autre, d’un certain manque de solidarité entre les joueurs, encore trop peu nombreux à être enclins à prendre des initiatives en solidarité avec leurs coéquipiers victimes d’injures racistes.

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« Romelu mérite des excuses de la Juventus. Les autorités italiennes doivent se servir de cette opportunité pour lutter contre le racisme plutôt que de sanctionner la victime », a indiqué Roc Nation Sports International, l’agence qui gère sa communication.

« L’histoire se répète. Je l’ai vécue en 2019 et en 2023 encore... J’espère que la ligue va vraiment agir cette fois », a écrit sur Instagram Lukaku, en référence à des cris racistes dont il avait été la cible à Cagliari en 2019 et qui n’avaient pas été suivis de sanction.

De son côté, l’Inter Milan a publié un communiqué pour exprimer sa « solidarité » avec sa star.

La Lazio condamnée

La Juventus, dans un autre communiqué, a indiqué que, « comme toujours, elle collabore avec les forces de l’ordre pour identifier les responsables des gestes et cris racistes ».

La ligue de Serie A a assuré que « les clubs sauront identifier les coupables, les excluant à vie de leurs stades ». Le ministre italien des Sports Andrea Abodi et la Fédération belge de football ont aussi appelé à combattre le racisme sur Twitter.

L’Italie ne découvre pas le racisme dans les stades avec cet énième incident survenu dans une enceinte où le gardien français de l’AC Milan Mike Maignan avait été injurié en septembre 2021. Mais cet épisode survient dans un contexte tendu avec la multiplication d’incidents impliquant des tifosi.

Mardi, la Lazio Rome et l’AS Rome ont été sanctionnées pour des comportements de leurs supporters : chants antisémites pendant le derby de la capitale en mars concernant les Laziali, slogans injurieux dimanche lors d’un match de championnat pour les Giallorossi.

La Lazio a écopé de la fermeture de son secteur réservé aux « ultras », sanction toutefois assortie de sursis en raison de la « collaboration » du club avec les autorités pour identifier les coupables.

Connu pour accueillir une frange de tifosi néofascistes, le club a déjà joué un match sans ses « ultras » en janvier, après des cris racistes de certains de ses tifosi contre les joueurs noirs de Lecce Samuel Umtiti et Lameck Banda.

Tensions à Naples

La Roma a écopé d’une amende de 8 000 euros, sanction légère grâce au geste de son entraîneur José Mourinho : ce dernier est en effet intervenu pour faire cesser les cris de supporters traitant de « gitan » son holomogue de la Sampdoria, le Serbe Dejan Stankovic.

« Mourinho a donné une leçon, elle devrait maintenant seulement être suivie », a jugé mercredi la

Gazzetta dello Sport dans un éditorial, regrettant que les acteurs de Serie A « préfèrent le plus souvent baisser la tête et fermer les yeux ».

À ces incidents, s’ajoutent des tensions régulières entre supporters. Après de violents heurts sur une autoroute, début janvier, les tifosi de la Roma et de Naples ont ainsi été interdits de suivre leurs équipes en déplacement pendant deux mois jusqu’à la mi-mars.

À Naples, malgré les airs de fête en ville en raison du troisième scudetto de l’histoire du club quasiment en poche, des tensions ont été aussi été visibles dimanche avant le choc contre Milan.

Des supporters ultras napolitains ont protesté avant le match, notamment contre le prix des places en Ligue des champions. Pendant la rencontre, une partie d’entre eux est restée silencieuse et des incidents ont eu lieu avec d’autres supporters du club qui ne comprenaient pas ce comportement.

Preuve, s’il en fallait encore une, que les tribunes italiennes feront toujours autant parler d’elles.

G.B. avec AFP

Les années passent, mais en Italie, la gestion des incidents racistes dans les stades de football n’avance pas d’un iota. Mardi soir à Turin, Romelu Lukaku en a une nouvelle fois fait les frais.L’international belge de l’Inter Milan a été la cible d’insultes racistes au moment d’égaliser sur penalty, à la fin de la demi-finale aller de Coupe d’Italie contre la Juventus...

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