Dossiers Concours d'écriture

#MaJeunesseAuLiban

À l’occasion du mois de la francophonie, les six antennes de l’Institut français du Liban (Tripoli, Beyrouth, Jounieh, Liban-Sud, Békaa et Deir el-Qamar), en collaboration avec le mensuel L’Orient littéraire, ont lancé en mars le concours d’écriture #MaJeunesseAuLiban sur Instagram à destination des lycéens. Les candidats ont choisi l’une des trois citations des parrains du concours ci-dessous et s’en sont inspirés pour écrire un texte de mille caractères :

« Qu’est-ce qui fait qu’on s’attache à sa patrie ? Les habitudes, les racines, les parents, les amis ? Je crois qu’on ne naît pas dans un pays par hasard. Si on naît quelque part, c’est pour appartenir à ce lieu, même si les vicissitudes de l’existence nous en éloignent. » (Alexandre Najjar, Le Roman de Beyrouth)

« Elle me demande parfois : ‘‘Pourquoi nous sommes obligés de vivre ailleurs que dans notre propre pays ? Pourquoi ?’’ Elle a raison. Pourquoi ? » (Sabyl Ghoussoub, Beyrouth-sur-Seine)

« Ils vont vite, sous le soleil, ils sont jeunes et mourir n’existe pas. » (Nicolas Mathieu, Leurs enfants après eux)

Dix textes de chaque région ont été présélectionnés par le jury et ont été publiés sur le compte Instagram de l’antenne concernée. Les internautes ont alors voté pour leurs articles préférés. Le prix consiste à publier les textes qui ont obtenu le plus de likes dans L’Orient littéraire. Félicitations aux jeunes gagnants !

#MaJeunesseAuLiban

IF – Tripoli

Tout ce que ces jeunes désirent, c’est s’affirmer. Révoltés, ils se détachent de leurs corps et suivent l’appel de leurs âmes assoiffées de nouveaux horizons. Orientés par la voix de leur cœur, ils s’engagent sur un chemin qui leur paraît ensoleillé et dont le bout est encore invisible. Réaliser leurs rêves est leur seul but.

Ils ne peuvent jamais imaginer ce que la nouvelle vie leur réserve. Sera-t-elle juste avec eux ? Leur aventure les attire vers un voyage de fantasmes. Des visions bizarres leur procurent un sentiment indescriptible : un mélange de tristesse, de bonheur et de nostalgie. Ils voient les rêves, jadis irréalisables, dans les levers du soleil et les souvenirs vécus dans ses couchers. Leur espoir ne tarit pas, leur espoir ne fléchit pas, leur espoir résiste. Ils font le tour du cosmos, jeunes, songeurs et audacieux.

Déterminés, ils refont le monde, ils refont leur vie qui ne sera plus jamais ce qu’elle était.

Jad Fajloune

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IF – Beyrouth

Dès ma naissance, on me donne une carte d’identité, une nationalité, un passeport. On m’apprend également l’hymne national, les chants patriotiques. Mais tout cela ne suffit pas pour être libanais. Être libanais, c’est être amoureux du Liban. La patrie n’est pas une valise de souvenirs à emporter en s’installant dans un autre pays ! Ma patrie est mon âme, mon aorte, mon cœur battant, et en m’éloignant de ma patrie, je me suicide à petit feu, j’enterre mon héritage et mon histoire, je trahis un pays qui m’a accueilli chaleureusement et je renonce à mes rêves d’enfance. Si je suis né au Liban, c’est certainement pour une cause. En effet, en tant que libanais, j’ai des devoirs envers mon pays, et si je décide de fuir ma mission, ça pourrait être un signe d’irresponsabilité. Comptons alors jusqu’à dix avant de quitter la patrie, là où il y aurait toujours des brises d’espérance et d’optimisme.

Hussein Abdallah

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IF – Jounieh

À la poursuite des étoiles

Ils sont jeunes adolescents

Paraissent toujours contents

Pleins d’espoir et d’émotions

Aspirent à des réalisations

Ils vont vite sous le soleil

Sans soucis, pleins de merveilles

Rien ne peut les arrêter

Ni de vivre, ni d’aimer

Attirés par la passion de vivre

Pour se cultiver, ils dévorent des livres

Ne cessent de penser pour agir

Et semblent prêts pour l’avenir

Imaginant la vie en rose

Croyant qu’il y a une cause

Pour vivre dans un pays de joie

Même s’ils ne trouvent pas d’emplois

Tellement attachés à cette vie

Ils ressentent la nostalgie 

Pour leur pays qui

Les a aimés depuis mille et une nuit

Vivre à l’étranger

N’est pas une possibilité

Parce qu’on doit changer

Pour atteindre la liberté

Comme la flamme est leur passion

Qui brûle pour vivre dans une nation

Riche en culture et traditions

Malgré les crises et les corruptions

Impatients pour le futur

Qui efface les blessures

Ils peignent leurs toiles

Et poursuivent les étoiles

Comme l’aimant ils attirent

Les larmes et les sourires

On obtiendra la vraie joie

Et mourir pour eux, n’existe pas !

Maria Azar et Pia Frem

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IF – Liban Sud

Inflation, pauvreté, manque de service sanitaire, absence de sécurité sociale, la dépréciation de la livre libanaise ! Et tu me demandes parfois pourquoi nous sommes obligés de vivre ailleurs. Moi, comme jeune libanais, j’ai perdu tout espoir d’avoir un bon avenir dans mon pays. Je pense à ma future famille, à mes futurs enfants, à qui je ne serai pas capable de procurer les moindres besoins. Je compte voyager en Amérique, en Europe, en Afrique, n’importe où dans le monde pour fuir les problèmes sociaux, économiques et financiers qui ravagent le pays depuis trois ans. Et voilà, ma valise est prête, je m’en vais en espérant qu’ailleurs, ce sera meilleur…

Maroun Mezher

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IF – Békaa

Les larmes me montent aux yeux quand je contemple les vieux murs tachés de la maison, ces murs de briques qui ont été mon cocon, mon sanctuaire pendant des années. Mes yeux errent sur leur surface d'argile rugueuse, rose, brillante et terreuse, symbole de la vie au Liban et de ses traditions. Je laisse les sanglots étouffer mon cœur et les larmes tacher l'encre du papier entre mes mains qui luttent pour écrire la dernière note dans mon pays. Parfois, la vie est un couteau planté profondément dans la gorge, vous laissant lutter pour votre survie, entraînant tout un flot de souvenirs qui s'éloignent de vous. Le départ arrive comme les phares d'un train lointain. Alors qu'il entre dans la gare, je me sens confuse, choquée, mais bien sûr, je savais que cela viendrait un jour. Pourtant, à ce moment-là, je me rends compte que c'est une réalité qui vivra avec moi pour toujours.

Eugenia Nakhle

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IF – Deir el-Qamar

Grandir, lorsque nous étions enfants, nous le revendiquions. « J’ai dix ans et sept mois. » « Dix ans ? Pardon, ET SEPT MOIS. Impressionnant ! » Il est rare qu’une fois jeunes, nous en rêvions encore ! À l’heure où la crise bat son plein au Liban, le désespoir nous pousse à tenter de partir.

Quitter le pays et trouver un emploi à l’étranger. Nombreux sont ceux qui n’ont plus que ces mots à la bouche. Aujourd’hui, avec la situation catastrophique des hôpitaux, la perte d’emplois et le rationnement du courant électrique, je pense que vivre au Liban dignement demeure impossible ! Pourquoi se sentir déracinés dans un pays où nous ne sommes pas nés ? Comment vivre entre ailleurs et ici ?

Les jeunes ont soif de jouir de leurs droits les plus élémentaires, perdus en zone d’attente, ils risquent tout pour une vie meilleure. Ils prennent l’avion quand vous, responsables, êtes dans la lune. C’est à vous de freiner l’exode des cerveaux, de leur bâtir un avenir propice. Cet appel sonne presque comme un défi ! Leur fuite est un cri silencieux, écoutez leur voix étouffée, pour nous, pour notre Liban !

Aya Halabi – 533 likes

IF – TripoliTout ce que ces jeunes désirent, c’est s’affirmer. Révoltés, ils se détachent de leurs corps et suivent l’appel de leurs âmes assoiffées de nouveaux horizons. Orientés par la voix de leur cœur, ils s’engagent sur un chemin qui leur paraît ensoleillé et dont le bout est encore invisible. Réaliser leurs rêves est leur seul but.Ils ne peuvent jamais imaginer ce que...

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