IF – Tripoli
Tout ce que ces jeunes désirent, c’est s’affirmer. Révoltés, ils se détachent de leurs corps et suivent l’appel de leurs âmes assoiffées de nouveaux horizons. Orientés par la voix de leur cœur, ils s’engagent sur un chemin qui leur paraît ensoleillé et dont le bout est encore invisible. Réaliser leurs rêves est leur seul but.
Ils ne peuvent jamais imaginer ce que la nouvelle vie leur réserve. Sera-t-elle juste avec eux ? Leur aventure les attire vers un voyage de fantasmes. Des visions bizarres leur procurent un sentiment indescriptible : un mélange de tristesse, de bonheur et de nostalgie. Ils voient les rêves, jadis irréalisables, dans les levers du soleil et les souvenirs vécus dans ses couchers. Leur espoir ne tarit pas, leur espoir ne fléchit pas, leur espoir résiste. Ils font le tour du cosmos, jeunes, songeurs et audacieux.
Déterminés, ils refont le monde, ils refont leur vie qui ne sera plus jamais ce qu’elle était.
Jad Fajloune
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IF – Beyrouth
Dès ma naissance, on me donne une carte d’identité, une nationalité, un passeport. On m’apprend également l’hymne national, les chants patriotiques. Mais tout cela ne suffit pas pour être libanais. Être libanais, c’est être amoureux du Liban. La patrie n’est pas une valise de souvenirs à emporter en s’installant dans un autre pays ! Ma patrie est mon âme, mon aorte, mon cœur battant, et en m’éloignant de ma patrie, je me suicide à petit feu, j’enterre mon héritage et mon histoire, je trahis un pays qui m’a accueilli chaleureusement et je renonce à mes rêves d’enfance. Si je suis né au Liban, c’est certainement pour une cause. En effet, en tant que libanais, j’ai des devoirs envers mon pays, et si je décide de fuir ma mission, ça pourrait être un signe d’irresponsabilité. Comptons alors jusqu’à dix avant de quitter la patrie, là où il y aurait toujours des brises d’espérance et d’optimisme.
Hussein Abdallah
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IF – Jounieh
À la poursuite des étoiles
Ils sont jeunes adolescents
Paraissent toujours contents
Pleins d’espoir et d’émotions
Aspirent à des réalisations
Ils vont vite sous le soleil
Sans soucis, pleins de merveilles
Rien ne peut les arrêter
Ni de vivre, ni d’aimer
Attirés par la passion de vivre
Pour se cultiver, ils dévorent des livres
Ne cessent de penser pour agir
Et semblent prêts pour l’avenir
Imaginant la vie en rose
Croyant qu’il y a une cause
Pour vivre dans un pays de joie
Même s’ils ne trouvent pas d’emplois
Tellement attachés à cette vie
Ils ressentent la nostalgie
Pour leur pays qui
Les a aimés depuis mille et une nuit
Vivre à l’étranger
N’est pas une possibilité
Parce qu’on doit changer
Pour atteindre la liberté
Comme la flamme est leur passion
Qui brûle pour vivre dans une nation
Riche en culture et traditions
Malgré les crises et les corruptions
Impatients pour le futur
Qui efface les blessures
Ils peignent leurs toiles
Et poursuivent les étoiles
Comme l’aimant ils attirent
Les larmes et les sourires
On obtiendra la vraie joie
Et mourir pour eux, n’existe pas !
Maria Azar et Pia Frem
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IF – Liban Sud
Inflation, pauvreté, manque de service sanitaire, absence de sécurité sociale, la dépréciation de la livre libanaise ! Et tu me demandes parfois pourquoi nous sommes obligés de vivre ailleurs. Moi, comme jeune libanais, j’ai perdu tout espoir d’avoir un bon avenir dans mon pays. Je pense à ma future famille, à mes futurs enfants, à qui je ne serai pas capable de procurer les moindres besoins. Je compte voyager en Amérique, en Europe, en Afrique, n’importe où dans le monde pour fuir les problèmes sociaux, économiques et financiers qui ravagent le pays depuis trois ans. Et voilà, ma valise est prête, je m’en vais en espérant qu’ailleurs, ce sera meilleur…
Maroun Mezher
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IF – Békaa
Les larmes me montent aux yeux quand je contemple les vieux murs tachés de la maison, ces murs de briques qui ont été mon cocon, mon sanctuaire pendant des années. Mes yeux errent sur leur surface d'argile rugueuse, rose, brillante et terreuse, symbole de la vie au Liban et de ses traditions. Je laisse les sanglots étouffer mon cœur et les larmes tacher l'encre du papier entre mes mains qui luttent pour écrire la dernière note dans mon pays. Parfois, la vie est un couteau planté profondément dans la gorge, vous laissant lutter pour votre survie, entraînant tout un flot de souvenirs qui s'éloignent de vous. Le départ arrive comme les phares d'un train lointain. Alors qu'il entre dans la gare, je me sens confuse, choquée, mais bien sûr, je savais que cela viendrait un jour. Pourtant, à ce moment-là, je me rends compte que c'est une réalité qui vivra avec moi pour toujours.
Eugenia Nakhle
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IF – Deir el-Qamar
Grandir, lorsque nous étions enfants, nous le revendiquions. « J’ai dix ans et sept mois. » « Dix ans ? Pardon, ET SEPT MOIS. Impressionnant ! » Il est rare qu’une fois jeunes, nous en rêvions encore ! À l’heure où la crise bat son plein au Liban, le désespoir nous pousse à tenter de partir.
Quitter le pays et trouver un emploi à l’étranger. Nombreux sont ceux qui n’ont plus que ces mots à la bouche. Aujourd’hui, avec la situation catastrophique des hôpitaux, la perte d’emplois et le rationnement du courant électrique, je pense que vivre au Liban dignement demeure impossible ! Pourquoi se sentir déracinés dans un pays où nous ne sommes pas nés ? Comment vivre entre ailleurs et ici ?
Les jeunes ont soif de jouir de leurs droits les plus élémentaires, perdus en zone d’attente, ils risquent tout pour une vie meilleure. Ils prennent l’avion quand vous, responsables, êtes dans la lune. C’est à vous de freiner l’exode des cerveaux, de leur bâtir un avenir propice. Cet appel sonne presque comme un défi ! Leur fuite est un cri silencieux, écoutez leur voix étouffée, pour nous, pour notre Liban !
Aya Halabi – 533 likes