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Dernières Infos - Conflit

Anniversaire de Boutcha: Zelensky jure de vaincre "le mal russe"

Des véhicules calcinés dans la ville de Boutcha, en Ukraine, le 3 avril 2022. Photo AFP

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a juré vendredi de vaincre le "mal russe" à l'occasion du premier anniversaire du retrait russe de Boutcha, ville martyre devenue un symbole criant "des atrocités" imputées aux troupes de Moscou.

De son côté, Vladimir Poutine a signé un décret validant une nouvelle doctrine de politique étrangère, et qui selon son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov souligne "la nature existentielle des menaces" occidentales visant la Russie.

Le Haut-Commissaire des droits de l'homme, Volker Türk a pour sa part dénoncé depuis Genève de graves violations des droits humains devenues "scandaleusement routinières" treize mois après l'invasion russe de l'Ukraine.

Le président ukrainien a lui, depuis Boutcha promis la victoire aux siens après avoir plus tôt dans la journée juré de "punir tous les coupables" du massacre.

"Nous allons gagner c'est certain, le mal russe tombera, justement ici en Ukraine et ne pourra plus se relever", a-t-il martelé depuis cette banlieue de Kiev devant les Premiers ministres croate Andrej Plenkovic, slovaque Eduard Heger, slovène Robert Golob et la présidente moldave Maia Sandu.

Le 31 mars 2022, l'armée russe se retirait de la région de Kiev, un mois après avoir lancé l'invasion du pays sur ordre du président Vladimir Poutine. Deux jours après le retrait, le massacre était connu.

Des journalistes de l'AFP ont découvert à Boutcha le 2 avril des carcasses calcinées de véhicules, des maisons détruites et surtout, éparpillés sur plusieurs centaines de mètres, les cadavres de vingt hommes en civil, dont l'un avait les mains liées dans le dos.

Ces scènes ont choqué dans le monde entier, Kiev et les Occidentaux dénonçant des exécutions sommaires de civils. Le Kremlin lui dément toute implication et évoque une mise en scène.

Lors de sa visite sur place deux jours après la découverte, le président Zelensky, visiblement bouleversé, avait dénoncé "des crimes de guerre" qui seront "reconnus par le monde comme un génocide".

"Vivre"

Aujourd'hui, l'Ukraine estime à "plus de 1.400" le nombre de civils morts dans le district de Boutcha pendant l'occupation dont 637 dans la ville-même.

Des journalistes de l'AFP ont constaté jeudi des travaux de reconstruction dans cette cité qui comptait 37.000 habitants avant la guerre.

Plusieurs dizaines d'ouvriers s'affairent au milieu de pelleteuses, de tractopelles et de camions-benne, pour reconstruire les maisons et refaire la chaussée.

Si le traumatisme reste présent, des habitants interrogés par l'AFP ont reconnu que la "douleur s'atténue" car il faut "continuer à vivre".

Sans oublier les morts, il est important de vivre "dans l'avenir", souligne l'archiprêtre Andriï, qui gère la paroisse orthodoxe locale.

"Il faut non seulement gagner, vaincre les occupants (...) Il faut que les criminels soient condamnés, que le mal soit puni", dit-il.

Les forces russes ont été accusées de multiples exactions par les autorités ukrainiennes après la découverte de centaines de corps à Boutcha et dans d'autres villes, de tombes près d'Izioum (est) ou de "salles de torture" dans des villes reprises, selon Kiev.

La Cour pénale internationale a émis en mars un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine pour la "déportation" de milliers d'enfants ukrainiens vers la Russie.

La Russie, elle, continue de nier toute exaction par ses forces.

Et vendredi, le président russe a adopté une nouvelle doctrine diplomatique , du fait de "bouleversements sur la scène internationale" dus à la guerre.

Son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, a souligné "la nature existentielle des menaces" occidentales, accusant les Etats-Unis et ses alliés de mener une "guerre hybride" contre Moscou.

"Les dispositions de la doctrine prévoient de réprimer systématiquement et, si nécessaire sévèrement, les mesures antirusses des pays inamicaux", a insisté M. Lavrov présentant le document de 42 pages lors d'une téléconférence du conseil de sécurité russe présidée par M. Poutine

Le président bélarusse, qui a prêté à la Russie son territoire pour envahir l'Ukraine, a lui voulu se poser vendredi en faiseur de paix, appelant les belligérants à des négociations et à une trêve. Une proposition rejetée par la Russie.

Mais Alexandre Loukachenko y est aussi allé de sa menace contre les Occidentaux, en proposant d'accueillir des armes nucléaires stratégiques russes au Bélarus.

M. Loukachenko, qui juge l'Occident et l'Ukraine responsables du conflit, a dit aussi redouter une guerre "nucléaire", alors qu'il a déjà donné son accord au déploiement d'armes nucléaires "tactiques" russes dans son pays.

"A cause des Etats-Unis et de leurs satellites une guerre totale a été déclenchée", a-t-il dit, estimant que "des incendies nucléaires guettent à l'horizon".

Sur le front, les combats font toujours rage avant tout à l'Est, autour de Bakhmout, que les Russes tentent de prendre depuis des mois au prix de pertes colossales.

Kiev a admis jeudi n'en contrôler plus qu'un tiers, mais espère que les dommages infligés aux forces de Moscou affaibliront les lignes russes lorsque l'armée ukrainienne lancera la contre-offensive qu'elle prépare, dans l'attente de nouvelles armes occidentales.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a juré vendredi de vaincre le "mal russe" à l'occasion du premier anniversaire du retrait russe de Boutcha, ville martyre devenue un symbole criant "des atrocités" imputées aux troupes de Moscou.
De son côté, Vladimir Poutine a signé un décret validant une nouvelle doctrine de politique étrangère, et qui selon son chef de la diplomatie,...