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Économie - Banques

Le gouvernement US veut éviter la contagion de la faillite de SVB, mais écarte un renflouement

Le gouvernement US veut éviter la contagion de la faillite de SVB, mais écarte un renflouement

Le 10 mars 2023, les autorités américaines ont fermé la Silicon Valley Bank (SVB) pour protéger les déposants. Photo Olivier Douliery/AFP

Le gouvernement américain veut éviter que la faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank (SVB) ne provoque une contagion au reste du système bancaire, a indiqué hier la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, qui a néanmoins écarté un renflouement de l’établissement. « Nous voulons nous assurer que les problèmes qui touchent une banque ne créent pas de contagion à d’autres qui sont solides », a déclaré la ministre américaine des Finances lors d’un entretien à la chaîne CBS. L’Agence de garantie des dépôts (FDIC), émanation du gouvernement américain, a pris vendredi le contrôle de Silicon Valley Bank, au bord de l’implosion sous l’effet de retraits massifs de ses clients.

Si les grandes banques ont jusqu’ici été épargnées, plusieurs établissements de taille moyenne ou régionale ont dévissé en Bourse vendredi, fuis par des investisseurs inquiets. C’est le cas notamment de la californienne First Republic, qui a lâché près de 30 % en deux séances, jeudi et vendredi, ou de Signature Bank, amputée d’un tiers de sa valeur depuis mercredi soir. Les deux établissements ont une importante proportion d’entreprises dans leur portefeuille de clients, dont les dépôts dépassent souvent le montant maximum assuré par la FDIC, soit 250 000 dollars par déposant, ce qui pourrait les pousser à retirer leurs fonds.

Janet Yellen a expliqué hier que le gouvernement travaillait ce week-end, avec la FDIC, à « une résolution » de la situation de SVB, dont environ 96 % des dépôts ne sont pas couverts par la garantie de remboursement de la FDIC. « Je suis certaine (que la FDIC) envisage une large palette de solutions, qui inclut une acquisition » par une autre banque, a déclaré la secrétaire au Trésor. Le sénateur démocrate de Virginie Mark Warner a estimé hier sur la chaîne ABC que l’annonce le même jour d’un rachat de SVB par une institution financière avant l’ouverture des marchés asiatiques serait « la meilleure solution ». Les contrats à terme sur les indices phares des Bourses de Tokyo et Hong Kong laissaient présager d’une ouverture en baisse d’un peu moins de 2 %.

Pas de sauvetage public

Janet Yellen a, en revanche, écarté un sauvetage de SVB via une injection d’argent public. « Durant la crise financière (de 2008), des investisseurs de grandes banques systémiques », dont les autorités estiment que la chute présenterait un risque pour l’ensemble du système financier, « ont été secourus » par le gouvernement américain, a-t-elle rappelé. « Nous n’allons pas le refaire. » En septembre 2008, pour éviter un effondrement du système financier, les autorités américaines avaient ainsi injecté des centaines de milliards de dollars dans la plupart des grands noms de la place, des fonds que le gouvernement a ensuite récupérés. Plusieurs personnalités de la finance et du milieu des nouvelles technologies ont plaidé, depuis vendredi, pour un renflouement de SVB.

Car outre la stabilité du système bancaire, beaucoup se disent préoccupés par les répercussions de la faillite de SVB sur le secteur technologique, américain mais aussi au-delà. SVB se targuait d’avoir pour clients « près de la moitié » des entreprises technologiques et des sciences du vivant financées par des investisseurs américains. « Beaucoup de déposants sont de petites entreprises qui ont besoin de pouvoir accéder à leurs fonds pour payer leurs factures et elles emploient des dizaines de milliers de personnes » aux États-Unis, a relevé Mme Yellen. « C’est un problème et nous travaillons avec les régulateurs pour y apporter une solution », a-t-elle poursuivi.

Hier, le ministre britannique des Finances Jeremy Hunt a estimé que la chute de SVB posait un « risque sérieux » pour le secteur de la tech britannique. Plusieurs entrepreneurs ont aussi alerté, ces dernières heures, sur une possible onde de choc pour les start-up technologiques indiennes, dont une partie étaient clientes de SVB. Les remous de la saga SVB se sont aussi propagés au milieu des cryptomonnaies. La devise numérique USDC, dite « stable » car théoriquement indexée sur le dollar, a ainsi chuté depuis vendredi après que son créateur, Circle, a annoncé avoir laissé 3,3 milliards de dollars dans les caisses de SVB. Plusieurs autres « stablecoins », censés protéger les investisseurs en cryptomonnaies contre la volatilité légendaire de cette industrie, ont également décroché, comme le Dai ou l’USDD.

Thomas URBAIN/AFP

Le gouvernement américain veut éviter que la faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank (SVB) ne provoque une contagion au reste du système bancaire, a indiqué hier la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, qui a néanmoins écarté un renflouement de l’établissement. « Nous voulons nous assurer que les problèmes qui touchent une banque ne créent pas de...

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