Berry salue un "accord historique" entre Riyad et Téhéran

Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, a salué samedi l'"accord historique" conclu la veille entre l'Arabie saoudite et l'Iran pour restaurer leurs relations diplomatiques, rompues depuis plus de sept ans. Il a également pressé les partis politiques libanais d'élire un président de la République par "l'entente et le dialogue", alors que le pays est confronté à une vacance à l'Exécutif depuis la fin du mandat de Michel Aoun, le 31 octobre.

Riyad et Téhéran avaient rompu leurs relations diplomatiques en 2016 après l'attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants en Iran, à la suite de l'exécution par le royaume wahhabite d'un dignitaire chiite. Mais les deux capitales ont annoncé vendredi avoir convenu, dans le cadre d'un accord signé sous l'égide de la Chine, de rétablir leurs relations et de rouvrir leurs ambassades respectives.

Beaucoup attendent de cet accord des retombées positives sur le Proche et le Moyen-Orient, où l'Iran et l'Arabie saoudite jouent d'influence. Au Liban, la nouvelle a été saluée par la diplomatie nationale et par le chef du Hezbollah pro-iranien, Hassan Nasrallah, qui y a vu un "développement positif".

"Nous saluons cet accord historique et nous comptons sur la sagesse des autorités saoudiennes et iraniennes afin qu'elles continuent à déployer des efforts sincères pour ouvrir une nouvelle page qui pavera la voix à d'autres relations similaires et solides entre l'Iran et les pays arabes voisins", a affirmé M. Berry dans un communiqué.

Il a souligné la nécessité que ces relations soient basées sur "le respect mutuel de la souveraineté et de l’indépendance de tous les pays et sur le renforcement des liens d’amitié et de fraternité, ainsi que des intérêts communs des peuples de la région, de leur sécurité et de leur paix". Le chef du Législatif a aussi salué les efforts déployés par la Chine, mais aussi par l'Irak et le sultanat d'Oman, qui ont favorisé le "retour progressif des relations (irano-saoudiennes) à leur cadre naturel".

M. Berry a par ailleurs souligné "la nécessité que les forces et partis politiques libanais s'entendent rapidement pour mener à bien les échéances constitutionnelles, notamment l'élection d'un président de la République, à travers l'entente et le dialogue". "Arrêtons de perdre du temps et de rater des opportunités. Prouvons à nos frères et amis que nous avons atteint la maturité nationale, que nous sommes vraiment souverains et que nous méritons le Liban", a-t-il plaidé.

Le tandem chiite Amal-Hezbollah a officialisé cette semaine son soutien au leader du Courant des Marada Sleiman Frangié pour la présidentielle, mais celui-ci ne bénéficie pas du soutien des principaux partis chrétiens, à savoir les Forces libanaises (FL) et le Courant patriotique libre (CPL). Plusieurs observateurs estiment que la restauration des relations diplomatiques entre l'Iran et l'Arabie saoudite pourrait significativement influencer l’issue de l’élection présidentielle.