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Dernières Infos - Liban-Sud

Un député et son frère font irruption dans une banque pour réclamer des fonds bloqués

Un député et son frère font irruption dans une banque pour réclamer des fonds bloqués

Une branche de la BLC Bank à Saïda au Liban-Sud. Photo Mountasser Abdallah

Le député indépendant de Jezzine, Charbel Massaad, observait vendredi un sit-in en compagnie d'un déposant, identifié comme son frère, dans une branche de la BLC Bank à Saïda, au Liban-Sud, afin de réclamer les économies de ce dernier, selon des informations rapportées par notre correspondant dans la région Mountasser Abdallah. Après des discussions avec la direction, ils ont fini par quitter les lieux, sur la promesse que les fonds demandés pourront être récupérés lundi prochain.

Contacté par L'Orient-Le Jour, le parlementaire a expliqué avoir décidé d'intervenir en faveur d'un épargnant, dont l'identité n'a pas été dévoilée, qui demande de retirer son épargne de 2.000 dollars environ. "Ce déposant a été traité de manière inappropriée par la banque", a indiqué M. Massad à notre publication.

D'après une source au sein de la BLC, le député accompagnait son frère, Karim Massaad, qui avait déposé il y a quelques jours des livres libanaises, équivalant à un montant de 2.000 dollars au taux de Sayrafa, afin de récupérer ce dépôt en dollars. Il s'est rendu dans l'établissement pour récupérer ce montant, mais la banque l'a informé que la Banque du Liban (BDL) n'avait pas encore débloqué les fonds nécessaires. "Il n'y a pas de refus de verser son argent au déposant, cela sera fait dès que les fonds seront débloqués par la BDL", a-t-on ajouté de même source.

Notre correspondant rapporte, lui, que Charbel et Karim Massaad ont finalement quitté la banque dans l'après-midi après avoir reçu la "promesse" de l'établissement que les fonds pourront être récupérés lundi.

La BDL avait annoncé il y a dix jours la hausse du taux de sa plateforme de change Sayrafa de 45.500 LL à 70.000 et la possibilité pour les particuliers et les entreprises d'échanger leurs livres contre des dollars à ce taux bonifié. Les clients des banques ayant déposé des fonds depuis cette date afin de profiter de cette procédure, et qui n'ont pas encore récupéré leurs dollars font toutefois face à l'annonce de l'Association des banques du Liban de relancer sa grève à partir de mardi, qui leur fait craindre de ne pas pouvoir récupérer les fonds convertis avant la fermeture.

Ce n'est pas la première fois que des clients exaspérés prennent leurs banques d'assaut, afin de réclamer leurs épargnes, car depuis le début de la crise économique au Liban en 2019, ces banques ont imposé des restrictions draconiennes et illégales sur les retraits.

Début octobre 2022, la députée issue de la Contestation, Cynthia Zarazir, avait pris d'assaut sa banque à Antélias, sur la cote du Mont-Liban, pour réclamer des fonds dont elle avait besoin pour une intervention chirurgicale. Elle avait obtenu gain de cause après plusieurs heures passées dans la banque et était repartie avec 8.500 dollars, une "partie" de son dépôt.

Les banques libanaises ont lancé un mouvement de grève le 6 février dernier pour défendre les revendications du secteur et protester contre des procédures judiciaires lancées contre certains établissements. Après avoir suspendu leur grève pendant deux semaines, les banques ont annoncé jeudi la reprise de leur mouvement de protestation dès le 14 mars. 

Le député indépendant de Jezzine, Charbel Massaad, observait vendredi un sit-in en compagnie d'un déposant, identifié comme son frère, dans une branche de la BLC Bank à Saïda, au Liban-Sud, afin de réclamer les économies de ce dernier, selon des informations rapportées par notre correspondant dans la région Mountasser Abdallah. Après des discussions avec la direction, ils ont fini...