La situation s'est à nouveau tendue dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, dans la banlieue de Saïda au Liban-sud, après que les proches d'un homme accusé d'avoir tué la semaine dernière un membre du Fateh ont refusé de le remettre à l'armée libanaise.
Le suspect, Khaled Ala' el-Dine, surnommé Khomeiny, est membre du groupe islamiste Osbat el-Ansar. La semaine dernière, des affrontements avaient opposé le Fateh à des groupes islamistes du camp, le plus grand du Liban, faisant un mort, tué par accident, et sept blessés. Plusieurs réunions avaient eu lieu après ces violences afin d'apaiser la situation et de décider de la remise du suspect aux autorités libanaises.
L'arrestation de Khaled Ala' el-Dine n'a toutefois pas eu lieu et, selon des sources palestiniennes dans le camp interrogées par notre correspondant Mountasser Abdallah, le Fateh a fait venir des dizaines de combattants d'autres camps palestiniens en vue de prendre d'assaut le quartier Safsaf, où le suspect est retranché. Des barricades ont été érigées dans le camp, tandis que des éléments armés du Fateh sillonnent les rues.
Cette mobilisation a provoqué la peur des habitants, dont certains ont décidé de fuir la zone sous tension.
Dans une déclaration à L’Orient-Le Jour, le commandant des “forces de sécurité conjointes” à Aïn el-Héloué, Abd el-Hadi el-Assadi, affirme que la situation dans le camp est "tendue du fait que le tueur n'a pas été livré par Osbat el-Ansar". "Nos combattants du Fateh sont mobilisés pour arrêter le tueur, par la force s'il le faut, s'il n'est pas livré. Nous n'accepterons rien de moins que sa remise à l'armée", a-t-il ajouté. "Nous avons des ordres de l'arrêter, même si cela va mener à des combats", a-t-il conclu.
54.000 réfugiés palestiniens vivent dans le camp de Aïn el-Héloué, auxquels s'ajoutent des milliers d'autres Palestiniens ayant fui la guerre en Syrie. Le camp est régulièrement le théâtre d'affrontements armés entre groupes rivaux.
Les plus commentés
Derrière l’escalade du Hezbollah, un message à Israël : cette fois-ci, l’Iran ne sera pas seul
Un déposant lance une action collective aux États-Unis contre le secteur bancaire libanais
Le tandem Berry-Bassil, une machine de guerre qui fait les affaires de Nasrallah