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En Irak, le chef de l'ONU appelle à "briser les cycles de l'instabilité"


En Irak, le chef de l'ONU appelle à

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres (g.) et le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani lors d'une conférence de presse à Bagdad, le 1er mai 2023. Photo AFP /IRAQI PRIME MINISTER'S PRESS OFFICE

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mercredi depuis Bagdad à "briser les cycles de l'instabilité" pour s'engager sur la voie "de la prospérité et de la liberté", à l'occasion de la première visite qu'il effectue en Irak depuis six ans.

Le déplacement de M. Guterres intervient au moment où l'Irak commémore cette année les 20 ans de la chute du régime de Saddam Hussein, renversé par une coalition internationale emmenée par les Etats-Unis et déployée en mars 2003.

"Je suis ici pour une visite de solidarité, pour souligner l'engagement des Nations unies à soutenir l'Irak dans la consolidation de ses institutions démocratiques (...) et des droits humains pour tous les Irakiens", a déclaré M. Guterres lors d'un point presse mercredi, au côté du Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani.

Evoquant plusieurs dossiers pressants, notamment l'impact du changement climatique, M. Guterres a salué les efforts du Premier ministre pour "relever les défis les plus urgents", notamment "la lutte contre la corruption, l'amélioration des services publics et la diversification économique".

Disposant d'immenses richesses en hydrocarbures, l'Irak tire 90% de ses recettes de sa manne pétrolière, et ses réserves en devises étrangères ont dépassé les 100 milliards de dollars. Mais après des décennies de conflits, le pays souffre encore d'infrastructures en déliquescence et d'une corruption endémique.

Des dysfonctionnements que des manifestants avaient dénoncés en 2019, lors d'un vaste et inédit mouvement de contestation qui fustigeait également l'influence des factions armées et le chômage des jeunes.

Le pays est aussi en proie à une instabilité politique chronique: l'actuel Premier ministre a été nommé fin 2022 au terme d'une année de tractations interminables entre les grands partis chiites et des affrontements meurtriers en plein Bagdad en août.

M. Guterres, dont la dernière visite en Irak remonte au printemps 2017, a exprimé "l'espoir" de voir le pays "briser les cycles de l'instabilité et de fragilité" pour s'engager "vers plus de prospérité, de liberté et de paix."

"Mécanisme de dialogue"

De son côté, M. Soudani a souligné les priorités de son gouvernement, en matière de "création d'emplois" et de "lutte contre la pauvreté". "Notre gouvernement a crée une certaine stabilité politique et sécuritaire. Aujourd'hui l'Irak est une clé de solution dans la région", a-t-il martelé.

Le patron de l'ONU a également salué le rôle "central" de l'Irak pour la "stabilité régionale" et "l'engagement du gouvernement pour faire progresser le dialogue et la diplomatie".

Car Bagdad a lancé une médiation inédite entre l'Iran et l'Arabie Saoudite, les deux grands rivaux régionaux. Et si aujourd'hui ces pourparlers piétinent, ils ont donné lieu à plusieurs rencontres fructueuses entre de hauts responsables des deux pays. M. Guterres a espéré un "mécanisme de dialogue" incluant les huit pays du Golfe.

"Je sais que ça ne sera pas facile, je sais que ça ne se fera pas immédiatement, mais j'espère qu'il y aura une nouvelle architecture sécuritaire dans le Golfe, basée sur les principes d'indépendance de chaque pays et de non-ingérence dans les affaires internes", a-t-il plaidé.

"Jour sombre"

L'invasion des Etats-Unis le 20 mars et la chute de Saddam Hussein a ouvert en Irak une des pages les plus sanglantes de l'histoire du pays, marquée par une guerre confessionnelle meurtrière, puis la montée en puissance des jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Bagdad, soutenue par une coalition internationale, avait annoncé en 2017 sa "victoire" militaire contre les jihadistes.

Evoquant "l'un des jours les plus sombres de l'histoire des Nations unies", M. Guterres a rappelé l'attaque kamikaze en 2003 contre le Canal Hotel, le quartier général de l'ONU à Bagdad, qui avait fait 22 morts, dont le représentant spécial de l'ONU en Irak, le Brésilien Sergio Vieira de Mello.

"Ce jour a changé à jamais l'ONU, mais n'a pas brisé notre détermination à rester et à soutenir le peuple irakien", a-t-il souligné.

Jeudi, le patron de l'ONU visitera un camp de déplacés dans le nord du pays, avant de se rendre à Erbil pour rencontrer des représentants du gouvernement régional du Kurdistan autonome. Il se rendra ensuite au Qatar notamment pour le sommet des Pays les moins avancés.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mercredi depuis Bagdad à "briser les cycles de l'instabilité" pour s'engager sur la voie "de la prospérité et de la liberté", à l'occasion de la première visite qu'il effectue en Irak depuis six ans.
Le déplacement de M. Guterres intervient au moment où l'Irak commémore cette année les 20 ans de la chute du régime de Saddam...