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Dernières Infos - Énergie / Liban

Générateurs : le prix du kWh en hausse de 40,9 % en février

Générateurs : le prix du kWh en hausse de 40,9 % en février

Photo João Sousa

Alors que les Libanais ont commencé à ressentir une augmentation de l’approvisionnement en électricité fournie par le fournisseur public Électricité du Liban, celle-ci passant d’à peine une heure par jour à 2 à 3 heures par jour, ils vont devoir mettre encore un peu plus la main à la poche pour payer leur courant fourni en février par les propriétaires de générateurs privés.

Déjà reparti à la hausse en janvier, le prix du kilowattheure (kWh) produit par les générateurs électriques fourni par ces générateurs a explosé en février sur fond de dépréciation aiguë de la livre libanaise face au dollar (passée de 60 000 livres le 1er février à plus de 88 000 livres mardi).

Dans le détail, le prix de ce kWh en février et qui doit être facturé aux abonnés a été fixé par le ministère de l’Énergie et de l’Eau à 27 677 livres libanaises, soit une hausse de 40,9 % par rapport au tarif du mois précédent (19 641 livres). Conformément aux modalités appliquées, ce tarif est majoré de 10 % dans les régions montagneuses (plus de 700 mètres d’altitude) et/ou rurales et passe à 30 445 livres le kWh.

Le tarif de février a donc été calculé en fonction du prix moyen du mazout évalué à 1 339 497 livres les 20 litres, dans ce contexte de baisse mondiale des prix des carburants et sur fond d’effondrement de la livre libanaise face au dollar. Ce niveau représente une hausse de 105,1 % par rapport au mois précédent (653 056 livres les 20 litres de mazout).

Comme chaque mois, le ministère a également comptabilisé les coûts additionnels engagés par les exploitants de générateurs (changement de l’huile, des filtres et autres pièces), ainsi que le coût d’amortissement du générateur lui-même, en utilisant un taux de change de 72 111 livres pour un dollar, contre un taux de 50 362 en janvier. Les factures en dollars restent quasi constantes par rapport au premier mois de l’année : le kWh étant passé de 0,39 dollar en janvier à 0,38 dollar en février. À noter que ces tarifs intègrent également une marge de 10 % au profit des exploitants.

Pour calculer la facture totale, le prix du kWh doit être multiplié par la consommation. S’y ajoute un forfait variant en fonction de l’intensité maximale délivrée en ampères (A). Pour une intensité maximale de 5 A, le forfait mensuel est fixé à 250 000 livres (contre 185 000 livres le mois précédent) ; celui d’une intensité de 10 A à 540 000 livres (contre 335 000 livres le mois précédent). Le ministère impose également une majoration évaluée ce mois à 200 000 livres pour chaque 5 ampères additionnels à partir de 10 A, contre 150 000 livres le mois précédent.

Le ministère a également maintenu les spécificités introduites pour les ascenseurs et pour les parties communes des bâtiments connectés en triphasé, indiquant que leurs tarifs fixes seront calculés sur la base d’une installation monophasée. Exemple : si l’ascenseur et les parties communes disposent d’un disjoncteur triphasé 3 x 15 A, leur forfait sera calculé sur la base d’une capacité de 15 A, et non de 45 A, soit 650 000 livres en février, et non 1 850 000 livres.

Dans ce cadre, le ministère de l’Énergie et de l’Eau a une nouvelle fois appelé les propriétaires de générateurs à se conformer à la décision du ministère de l’Économie et du Commerce concernant l’obligation d’installer des compteurs. Si celle-ci, mise en place en 2018, s’impose à tous les membres de cette filière en principe illégale, mais tolérée en raison des carences chroniques et de plus en plus accentuées du fournisseur officiel EDL, une importante partie d’entre eux ont refusé de s’y conformer et continuent d’appliquer des tarifs forfaitaires, souvent alignés sur ceux du ministère et parfois exigés en dollars.

Le ministère précise enfin que les propriétaires de générateurs n’ont pas le droit d’afficher leurs prix en dollars ou d’ajouter des frais supplémentaires comme la TVA à la facture s’ils ne sont pas enregistrés, conformément à la loi, auprès du ministère des Finances, et appelle le ministère de l’Économie à renforcer l’application de ces mesures. 

Alors que les Libanais ont commencé à ressentir une augmentation de l’approvisionnement en électricité fournie par le fournisseur public Électricité du Liban, celle-ci passant d’à peine une heure par jour à 2 à 3 heures par jour, ils vont devoir mettre encore un peu plus la main à la poche pour payer leur courant fourni en février par les propriétaires de générateurs...