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Sport - Ligue des Champions

Un seul être vous manque...

Lancé à l’heure de jeu, Kylian Mbappé a bien cru sauver le PSG de la défaite (0-1) en inscrivant un but finalement sanctionné d’un hors-jeu par la VAR. Mais vu sa faculté à transfigurer son équipe, sans idées avant son entrée sur la pelouse, l’espoir reste permis pour le match retour qui aura lieu dans trois semaines à Munich.

Un seul être vous manque...

Kylian Mbappé entrant sur la pelouse du Parc des Princes à la 57e minute du huitième de finale aller de la Ligue des champions entre le PSG et le Bayern Munich (0-1). Franck Fife/AFP

À une dizaine de centimètres près, le miracle s’accomplissait. Les supporters parisiens l’avaient d’ailleurs senti venir, au moment d’élever le niveau sonore lorsque l’enfant de Bondy remplaçait Carlos Soler à la 57e minute et refoulait enfin la pelouse du Parc des Princes, deux semaines après sa déchirure à la cuisse gauche.

La lumière ne pouvait venir que de lui, tant ce PSG semblait incapable de bousculer le bloc défensif adverse avant son entrée en jeu, dans la fidèle lignée de ses sorties précédentes. Dominés, parfois acculés, et en cruel manque d’inspiration dans les trente derniers mètres allemands, les Parisiens se sont logiquement retrouvés menés au score peu après le retour des vestiaires. Le tout dans la foulée d’une première période peu emballante où seule la frappe du milieu bavarois Leon Goretzka, dans le temps additionnel, peut être comptabilisée comme une véritable occasion.

Un ex encombrant

Comme pour mettre du sel sur ses plaies, le but est venu d’un enfant du club, Kingsley Coman. Quand on dit qu’il faut toujours se méfier de son ex... surtout un soir de Saint-Valentin.

Complètement esseulé au deuxième poteau, profitant du marquage défaillant de Nuno Mendes, l’international français a récidivé. Deux ans et demi après avoir brisé les rêves de son club formateur, en marquant d’une tête décisive l’unique but de la finale de la Ligue des champions 2020 à Lisbonne (1-0), l’ailier bavarois a cette fois repris de volée un centre millimétré d’Alphonso Davies (0-1, 53e) pour concrétiser la domination des siens depuis le coup d’envoi.

Moment choisi par Christophe Galtier, de plus en plus fragilisé sur le banc parisien, pour abattre la seule et unique carte qu’il avait à sa disposition : lancer Kylian Mbappé.

Après les changements, le Bayern aurait même pu assurer le K.-O. : sur une volée (62e) et un poteau (63e) d’Éric-Maxim Choupo-Moting (un autre ex), ou une tête de Goretzka (64e), qui auraient fait mouche dans des parades décisives de Gianluigi Donnarumma, loin d’être irréprochable sur la frappe amenant le but de Coman.

Après quelques minutes pour se remettre en jambe, l’attaquant français a ensuite enchaîné les appels dans le dos des défenseurs munichois pour apporter la profondeur et la verticalité dont manquent cruellement ses coéquipiers en son absence.

Après avoir perdu son premier duel face à Yann Sommer (73e), le gardien de la Suisse qui avait arrêté son tir au but fatal en huitièmes de finale du dernier Euro, le n° 7 a cru, l’espace d’une minute, avoir à nouveau fait basculer un match jusque-là à sens unique.

Plus haut sur le terrain après l’entrée d’un autre absent de longue date, Presnel Kimpembe, venu renforcer l’axe parisien aux côtés de Marquinhos et Sergio Ramos, Nuno Mendes s’est lui aussi montré plus à son avantage.

La VAR, l’autre briseuse de rêve

Retrouvant son rôle préférentiel de « piston », le latéral portugais s’est engouffré dans son couloir gauche pour distiller des centres dangereux au terme d’accélérations foudroyantes. C’est par son côté que les Parisiens ont réussi à trouver la faille : réussissant sa seule action du match, Neymar lançait parfaitement le défenseur de 20 ans dans le dos de Dayot Upamecano, impérial jusque-là, avant de s’infiltrer dans la surface bavaroise et de servir Mbappé, bien placé au niveau de la ligne des six mètres.

Sa reprise à bout pourtant a fait exploser l’enceinte parisienne, croyant que les compteurs étaient bel et bien remis à égalité. Mais l’arbitre, Michael Oliver, ou plutôt la « technologie », en a décidé autrement.

S’il est vrai que le bout du genou et du bras de Nuno Mendes dépasse d’une poignée de centimètres l’alignement du dernier défenseur sur les images fournies par la VAR, rien ne prouve que celles-ci ont été prises à l’exact moment où le ballon quittait le pied de Neymar.

L’éternel débat sur le bien-fondé de l’utilisation d’un tel outil n’est pas prêt d’arriver à son terme après ce nouveau coup de théâtre. En attendant, les Parisiens ont bien tenté de forcer la décision sur une ultime tentative de Lionel Messi, à la réception d’un nouveau raid de Mendes, miraculeusement contrée par la jambe de Benjamin Pavard. Le défenseur français quittera prématurément ses coéquipiers quelques instants plus tard après un tacle par derrière sur le champion du monde argentin lui valant un second carton jaune.

Malgré ce nouveau visage, conquérant, affiché lors des 20 dernières minutes de la rencontre, les Parisiens ont fini par concéder leur troisième défaite de rang, toutes compétitions confondues. Une première dans l’histoire du club de la capitale depuis l’année de son rachat par QSI, lors de la saison 2011/2012.

La crise, Paris est en plein dedans. En huit jours, les hommes de Christophe Galtier ont perdu dans les trois compétitions dans lesquelles ils étaient engagés. Après l’élimination en Coupe de France, à Marseille (2-1), et trois défaites en Ligue 1 (contre Rennes, Lens et Monaco) depuis le changement d’année civile, voilà que l’horizon s’assombrit encore un peu plus en C1, une compétition dont le PSG est censé être calibré pour la soulever.

Mardi soir, l’espace d’une vingtaine de minutes, les Parisiens ont sans doute fait moins mauvaise figure que lors des deux derniers mois. Mais ils auront surtout démontré une chose : avec ou sans Mbappé, ils forment deux équipes au potentiel et à l’état d’esprit diamétralement différents. Et ce constat cinglant est à la fois ce qui a de plus inquiétant pour une équipe de ce niveau, mais aussi sa seule et unique lueur d’espoir. Si Mbappé démarre le match retour, dans trois semaines, à Munich, tout est encore possible.

À une dizaine de centimètres près, le miracle s’accomplissait. Les supporters parisiens l’avaient d’ailleurs senti venir, au moment d’élever le niveau sonore lorsque l’enfant de Bondy remplaçait Carlos Soler à la 57e minute et refoulait enfin la pelouse du Parc des Princes, deux semaines après sa déchirure à la cuisse gauche.La lumière ne pouvait venir que de lui, tant ce PSG...

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