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Sport - NBA

Le Grand James

Mercredi, le « King » a battu l’emblématique record de points de Kareem Abdul-Jabbar, devenant ainsi le meilleur marqueur de l’histoire de la ligue. Un des plus grands exploits individuels de l’histoire du sport.

Le Grand James

LeBron James célébrant le panier lui permettant de dépasser le record de points de Kareem Abdul-Jabbar et de devenir le meilleur marqueur de l’histoire de la NBA, mercredi lors de la défaite des Los Angeles Lakers face au Thunder d’Oklahoma City (133-130) sur le parquet de la Crypto.com Arena. Harry How/AFP

Il restait plus d’un quart-temps à jouer, mais pour les 19 000 spectateurs de l’ex-Staples Center, qui ont pour certains déboursé jusqu’à 24 000 dollars pour empocher leur ticket, le reste de la partie n’avait plus aucune espèce d’importance.

On peut les comprendre, ils n’auraient pas déboursé une telle somme pour assister à une énième défaite des Lakers cette saison, la 30e plus exactement, qu’ils ont concédé quelques instants plus tard sur le score de 133-130 devant le Thunder.

L’essentiel était ailleurs, ou plutôt dans les mains d’un homme qui avait l’occasion cette nuit-là d’inscrire son nom au sommet de l’histoire de la NBA sous leurs yeux et ceux de celui qu’il s’apprêtait à détrôner.

Passation des pouvoirs

Il y avait du beau monde assis sur les bords du parquet. Kareem Abdul-Jabbar bien sûr mais aussi d’autres anciennes gloires du sport américain comme Magic Johnson, ou encore un certain John McEnroe. Tous n’attendaient qu’une chose : que LeBron James s’élève pour inscrire le panier lui permettant de devenir le nouveau meilleur marqueur de l’histoire de la ligue.

Alors qu’il ne restait plus que 18 secondes à jouer dans la troisième reprise, ce fut enfin chose faite. Russel Westbrook savait bien, à ce moment-là, qu’il n’avait d’autre choix que de passer le ballon à son coéquipier. Ce dernier a ensuite fait parler son incroyable sens du panier, en se jouant de son vis-à-vis, Kenrich Williams, avant de faire un pas en arrière et de décocher le tir que l’on diffusera sans nul doute en premier pour résumer son immense carrière.

Rarement un panier inscrit en fin de troisième quart-temps n’aura suscité autant d’émoi. Une fois le ballon rentré, le temps s’est littéralement suspendu. À l’image du jour où Pelé avait marqué son 1000e but au stade Maracana en 1969, une pause d’une vingtaine de minutes en plein milieu de la rencontre s’imposait pour marquer le coup.

L’exploit était certes attendu, mais une fois réalisé, les larmes ont rapidement envahi le visage de la superstar de 38 ans au moment où sa famille et ses proches sont venus partager l’instant d’émotion, immortalisé par les caméras et les téléphones portables.

« Merci à ma belle femme, ma fille, mes deux garçons, mes amis, ma mère, tous ceux qui ont fait partie de mon parcours durant ces vingt dernières années et plus », a réagi James.

Il n’a pas manqué de remercier « les fidèles des Lakers, uniques en (leur) genre ». Sans oublier Kareem Abdul-Jabbar, venu transmettre en personne le flambeau : « Être en présence d’une telle légende signifie beaucoup pour moi. C’est une grande leçon d’humilité, faites une ovation au capitaine, s’il vous plaît ! »

Félicitations de Biden

Ce dernier avait mis la barre très, très haut : 38 387 points, totalisés au soir du 5 avril 1989. L’inventeur du « sky hook », ce bras roulé signature qui fit tant de dégâts chez les défenses adverses, avait établi son record au bout de 1 560 matchs de saison régulière, disputés entre 1969 et 1989. James en aura, lui, eu besoin de 1 410.

« Ce record qui tenait depuis près de 40 ans... beaucoup de gens pensaient qu’il ne serait jamais battu. LeBron, tu es le meilleur marqueur de l’histoire de la NBA. Félicitations ! » a clamé le patron de la ligue Adam Silver.

La performance est en effet immense, car ce trône de meilleur marqueur n’a changé qu’une fois de propriétaire depuis 1966, date à laquelle Wilt Chamberlain y avait pris place.

Pourtant, il y en eut des scoreurs impénitents qui se sont succédé depuis. Sans qu’aucun ne puisse tutoyer « KAJ », Karl Malone (3e, 36 928 pts), Kobe Bryant (4e, 33 643 pts), Michael Jordan (5e, 32 292) ou encore Dirk Nowitzki (6e, 31 560).

Jusqu’à la fin du match, finalement perdu par les Lakers, les messages se sont enchaînés sur les écrans géants, venant du président américain Joe Biden saluant sa performance ou encore des enfants de l’école qu’il a fondée à Akron, sa ville natale.

James, très ému durant la cérémonie, n’en revenait toujours pas après le match d’être au sommet des meilleurs marqueurs. « C’est surréaliste, parce que je ne m’en étais jamais fait un objectif, je veux juste avoir une longévité, être capable d’être le meilleur possible chaque soir », a-t-il réagi sur TNT.

« Toujours motivé »

On est encore loin de connaître à quelle hauteur le « King » va porter son record, tant il a encore de belles années devant lui. Au point d’entretenir un rêve de moins en moins secret, celui de jouer avec son fils aîné Bronny, qui pourra se présenter à la Draft en 2024.

Pour « LBJ », qui a d’ailleurs déjà affronté dix joueurs différents après leurs pères respectifs bien des années plus tôt, la barre symbolique des 40 000 points est très largement à portée de main, car vu le rythme infernal auquel il tourne, il n’en est désormais plus qu’à une cinquantaine de matchs. Ce qui devrait se produire dès la saison prochaine.

Reste la question qui brûle les lèvres : cet immense accomplissement fait-il de LeBron James le « GOAT », le meilleur joueur de tous les temps, au détriment de Michael Jordan ? Rien n’est moins sûr, ne serait-ce que parce que ce dernier a remporté les six finales qu’il a jouées avec les Bulls, alors que le premier n’en a gagné « que » quatre sur dix.

Mais son énergie et son envie intactes lui font repousser les limites et pourraient, qui sait, faire pencher la balance de son côté. « Je sais que je peux jouer encore quelques années. Je suis toujours motivé pour essayer de remporter des titres, parce que je sens que je peux encore le faire. C’est mon état d’esprit », a-t-il assuré, avant d’aller se replacer.

À défaut d’avoir scellé la victoire des Lakers, toujours 13e à l’Ouest après ce nouveau revers, ce panier ouvre une nouvelle ère : celle où le « Chosen One » (« l’Élu ») s’emploiera à rendre ce record imbattable tant il compte bien, à 38 ans, fréquenter les parquets de la NBA encore longtemps.

G.B. avec AFP

Il restait plus d’un quart-temps à jouer, mais pour les 19 000 spectateurs de l’ex-Staples Center, qui ont pour certains déboursé jusqu’à 24 000 dollars pour empocher leur ticket, le reste de la partie n’avait plus aucune espèce d’importance.On peut les comprendre, ils n’auraient pas déboursé une telle somme pour assister à une énième défaite des Lakers cette...

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