"Ce qui s’est passé cette nuit est pire que tous les bombardements d’Assad", raconte un Syrien à Gaziantep

Au lendemain du séisme de magnitude 7,8 qui a frappé lundi le sud de la Turquie et la Syrie voisine, faisant des centaines de morts dans les deux pays et de très importants dégâts selon de premiers bilans en constante évolution, Bassam, un Syrien installé à Gaziantep depuis quelques années, est encore enfermé dans sa voiture avec sa femme et leurs deux enfants. Cette famille a vécu le siège d’Alep et les bombardements du régime et de son allié russe, jusqu’à l’évacuation de la ville en 2016. L’un de leurs nouveaux-nés, des jumeaux, avait alors péri lors de l’effondrement de leur immeuble. "Ce qui s’est passé cette nuit est pire que tous les bombardements d’Assad que nous avons vécus depuis le début de la guerre. Ca n’arrêtait pas de secouer, j’ai pensé à mes enfants, à la guerre en Syrie, à ma ville Alep, c’était un cauchemar", raconte Bassam à L'Orient-Le Jour.

Au moins 284 personnes ont été tuées en Turquie et plus de 2.000 blessées, dans sept différentes provinces, d'après les premières données de l'agence gouvernementale de gestion des catastrophes (Afad) qui dénombre près de 1.800 immeubles effondrés. En Syrie, 237 personnes ont perdu la vie, selon les autorités et plus d'une centaine d'autres dans les zones rebelles.

A Gaziantep, 80 personnes ont péri et 600 personnes ont été blessés selon des bilans provioires. 581 bâtiments se sont effondrés dans la province. Les gazoducs alimentant la région ont aussi été touchés et les provinces de Hatay, Kahramanmaras et Gaziantep sont privés de gaz a affirmé l'organisme public Botas.

Le bilan risque d'évoluer rapidement compte tenu du nombre d'immeubles effondrés dans les villes touchées, comme à Adana, Gaziantep, Sanliurfa, Diayarbakir notamment.