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Sport - Mondial de handball

Le septième ciel attendra

Tombés sur plus forts qu’eux à Stockholm, où ils ont subi la loi d’une équipe danoise étincelante (34-29), les Bleus devront patienter avant de glaner leur septième titre mondial. Mais leurs regards se tournent déjà vers les JO de Paris 2024.

Le septième ciel attendra

Les handballeurs français regardant dans le vide alors qu’ils assistent depuis la deuxième marche du podium au troisième sacre mondial consécutif des Danois après leur défaite (34-29) en finale des championnats du monde 2023, dimanche à Stockholm. Jessica Gow / AFP

Qu’il est taquin, ce courant d’air de la Tele2 Arena, faisant planer les confettis célébrant le triomphe danois jusque sur les mines déconfites des joueurs tricolores. Beaucoup auraient sans doute préféré rentrer rapidement au vestiaire dès le coup de sifflet final plutôt que de recevoir cette médaille d’argent qu’ils n’étaient de toute façon pas d’humeur à garder autour de leur cou.

Encore moins d’assister à cette cérémonie aux allures panégyriques, tant les hôtes suédois n’ont pas lésiné sur les festivités en l’honneur de leurs voisins qui venaient d’être auréolés d’un troisième sacre planétaire consécutif, du jamais-vu.

Certains n’ont pas pu s’empêcher de laisser transparaître un brin d’agacement. Comme Melvyn Richardson, tentant d’écarter les petits morceaux de papier à l’aide de ses pieds tout en regardant dans le vide. Il faut les comprendre. Si le goût de cette breloque sera certainement moins amer dans quelques semaines, l’intense déception des hommes de Guillaume Gilles est à la hauteur de la performance réussie par leurs meilleurs ennemis.

Un titre depuis 2017

Hormis la parenthèse enchantée de Tokyo, qui avait vu les Français remporter haut la main leur troisième titre olympique en 2021 au nez et à la barbe de ces mêmes Danois, ils sont de plus en plus coutumiers des déconvenues une fois arrivés sur les dernières marches des tournois internationaux.

Depuis 2017 et leur dernière couronne mondiale remportée à la maison, les joueurs français n’ont récolté que cette médaille d’or en terres japonaises, bien loin des neuf titres en onze années glanés par la formidable bande des « Experts », anciens maîtres hégémoniques du handball mondial.

La bande à Guillaume Gille, promu seul à la barre après le départ de Didier Dinart dans la foulée du fiasco de l’Euro 2020 (élimination au premier tour), avait chuté au pied du podium au Mondial 2021 puis à l’Euro 2022.

Dans ce contexte, la capitale suédoise ne semblait pas être l’endroit idéal pour retrouver la gloire. Un lieu maudit pour le handball tricolore puisque c’était déjà là, à quelques encablures de l’actuelle Tele2 Arena, que les pionniers de 1993 s’étaient inclinés pour leur première finale mondiale, et ce contre la Russie.

Les Bleus y sont encore une fois remontés en finale, mais pas sur la plus haute marche, le tout pour le dixième et dernier championnat du monde de Nikola Karabatic. À 38 ans, la légende du handball a démarré la rencontre, malgré un pied gauche toujours douloureux.

Mais il a rejoint le banc au bout de quinze minutes, assistant à la supériorité des Danois grâce à leur vitesse de passes et de déplacement, et à leur triple gâchette sur la base arrière, composée de Simon Pytlick (9 buts), Mathias Gidsel (6) et Rasmus Lauge (10) qui a martyrisé l’arrière-garde française tout au long de la rencontre.

Remili a été trop seul

Dès les premières phases de jeu, on sentait bien que la tâche allait, comme prévu, s’annoncer colossale pour les Bleus, rapidement menés de cinq longueurs avant de petit à petit rectifier le tir.

Trop souvent dépassés en défense et bloqués en attaque, les Bleus restent dans la partie grâce aux prouesses de Nedim Remili qui s’est encore un peu plus affirmé comme le nouveau dépositaire du jeu français au fil de la compétition.

L’arrière de Kielce, en Pologne, aura pu toutefois compter sur quelques relais efficaces, à l’image d’Elohim Prandi, qui a réalisé un 3/3 en sortie de banc à la place de Nikola Karabatic, ou de Valentin Porte, venu opportunément « fermer » sur son aile pour provoquer un passage en force danois (28e).

Grâce à ses 5 buts à la pause (6 au total), les Bleus terminent le premier acte avec un petit but de retard (15-16) et reviennent tout de suite à hauteur à la reprise du second (16-16).

Après un quart d’heure de bras de fer, les Tricolores ont cédé à nouveau aux alentours de la 45e minute, encaissant cinq buts pour en marquer seulement deux et se retrouver menés 30 à 26 à la 53e minute.

Alors que le gardien titulaire danois Niklas Landin, double meilleur joueur du monde en titre, était attendu au tournant, c’est son remplaçant Kevin Moller qui s’est illustré dans le « money time ».

Le portier a douché les derniers espoirs de victoire française en faisant ses trois seuls arrêts dans les dix dernières minutes, dont un sur un tir de Yannis Lenne (27-30, 55e) puis un autre devant Melvyn Richardson sur penalty (29-32, 58e).

En face, les gardiens français (4/25 pour Vincent Gérard, 3/16 pour Rémi Desbonnet) n’ont jamais su trouver la parade face aux artilleurs danois.

L’équipe de Guillaume Gille, décimée par les blessures avant puis pendant le tournoi (sept forfaits), avec un poste d’arrière gauche déplumé pendant toute la phase finale, devra attendre au moins un an de plus pour retrouver l’or.

Le rendez-vous est pris pour l’Euro 2024. « On a tout essayé jusqu’à la fin contre vents et marées. On reviendra l’année prochaine avec la “dalle” pour atteindre notre objectif, qui sera toujours la médaille d’or », a promis Remili.

Qu’il est taquin, ce courant d’air de la Tele2 Arena, faisant planer les confettis célébrant le triomphe danois jusque sur les mines déconfites des joueurs tricolores. Beaucoup auraient sans doute préféré rentrer rapidement au vestiaire dès le coup de sifflet final plutôt que de recevoir cette médaille d’argent qu’ils n’étaient de toute façon pas d’humeur à garder autour...

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