Rechercher
Rechercher

Agenda - Hommage à Ibrahim Geamati

L’adieu au Tyrien

Trente ans nous séparaient, mais tu comptais parmi mes meilleurs amis. J’appréciais ta simplicité, ta droiture, ton humour et ta fidélité à ta vaste famille. Expert auprès de la Régie libanaise des tabacs et tombacs, tu avais consacré ta vie à cette institution avec dévouement et loyauté. Tu avais su y gagner l’estime de la direction et l’affection de tes collègues, si bien qu’ils avaient continué à faire appel à tes conseils longtemps après ton départ à la retraite. Natif de Tyr, tu avais gardé cette ville mythique dans ton cœur et réussi à me convaincre de lui consacrer un roman historique, Phénicia, qui raconte la résistance héroïque des Tyriens confrontés à l’armée d’Alexandre le Grand. En te le dédiant, j’ai voulu te remercier de m’avoir fait découvrir la terre de nos ancêtres. Plus tard, au moment d’écrire mon Dictionnaire amoureux du Liban, je t’ai cité sous l’entrée « Tyr » parce que, pour moi, ton nom était indissociable de cette ville. Le jour de tes obsèques, les Tyriens t’ont rendu un hommage royal. En voyant le cortège s’avancer sous un ciel sans nuages vers le cimetière maronite situé à proximité du café où tu aimais m’inviter avec nos amis communs, je me suis dit que tu as finalement eu les funérailles dont tu rêvais : dans ta ville natale, au milieu de ses habitants, au bord de la mer. Conscient de la gravité de ta maladie, tu attendais avec impatience le moment de prendre le large. Aujourd’hui, c’est chose faite, pour notre plus grand malheur. Bon vent, mon cher Ibrahim !


Trente ans nous séparaient, mais tu comptais parmi mes meilleurs amis. J’appréciais ta simplicité, ta droiture, ton humour et ta fidélité à ta vaste famille. Expert auprès de la Régie libanaise des tabacs et tombacs, tu avais consacré ta vie à cette institution avec dévouement et loyauté. Tu avais su y gagner l’estime de la direction et l’affection de tes collègues, si bien...