Lorsqu’il me fut donné d’être père à mon tour, en me regardant mi-admiratif mi-affectueux, tu me dis : « Wallah, quel bon père tu es ! » Je te répondis alors spontanément : « Cela ne m’est pas très difficile, j’ai eu le meilleur exemple qui soit. »
Du rôle de père, tu en as eu la profonde vocation, pour en être la parfaite incarnation.
Être père a été pour toi la mission d’une vie, la passion de ton existence. Tu as construit un foyer rempli d’amour, de tendresse, de sérénité, de sécurité et de spiritualité. Ta dévotion envers ta femme et tes enfants était d’une sainteté immaculée.
Le foyer paternel a été ainsi pour nous le temple béni du réconfort, de la joie et du don sans limite. Autour de ce cocon familial, tu nous as appris à chérir nos familles, nos grands-parents, oncles, tantes, cousins et cousines, nos amis, notre patrie, nos racines, tout notre environnement à vrai dire.
Très respectueux de toute personne, tu nous as enseigné l’égard et l’affection à porter à autrui. Tu as semé en nous le grain de la compassion, de l’altruisme et de la vertu morale.
Tendre et toujours disponible, tu fus là pour nous à chaque rendez-vous important de notre vie, à chaque déplacement, à chaque épreuve. Dans notre chemin, nous avons ainsi toujours avancé d’un pas certain car nous sachant
accompagnés de l’ombre paternelle apaisante.
Tu nous as transmis ton humour, tes passions pour le sport, pour la musique, les jeux, l’histoire, la politique et le travail. Cambiste hors pair, banquier consciencieux, capitaine de football de ta génération, professionnel d’échecs et vice-champion mondial de bridge, tu nous as inculqué le goût de la réussite et de l’accomplissement.
Mais ce que tu avais de plus sacré à nous offrir, c’était ta passion de la justice, de la félicité humaine et des valeurs chrétiennes. Pour toi, une vie réussie était surtout une vie spirituelle accomplie.
Ainsi, accompagné du Seigneur, admiratif de la Sainte Famille, de la Sainte Vierge à laquelle tu te vouais, et de Saint-Joseph auprès duquel tu cherchais refuge, tu n’as jamais douté du salut malgré les épreuves et les difficultés de la vie. Tu n’as jamais vacillé. Tu n’as jamais accepté de risquer de corrompre tes principes moraux pour un gain terrestre ; aussi précieux soit-il.
À travers les miracles que tu admirais, tu nous as appris le sens de la destinée humaine : donner le meilleur de soi-même en respectant les lois du Seigneur. Réussir, c’était pour toi, embellir son âme et la faire resplendir au service de la société.
Quelle joie et quel honneur ce fut pour nous de t’avoir eu pour tuteur et guide !
Ainsi, dans ma vie, il me sera peut-être donné d’accomplir de grandes choses, d’obtenir la toison d’or ou de décrocher le graal. Pourtant, si cela devait advenir, aucun titre, aucune récompense, aucune consécration ne serait jamais aussi précieuse pour moi que celle que j’eus d’avoir été le fils de mon père.
Amour et reconnaissance éternels.
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