Mobilisation médiatique pour la libération d'un humanitaire en Iran

Eden Hazard, Justine Henin, Eddy Merckx, Adamo, Amélie Nothomb: une cinquantaine de personnalités belges ont signé un appel pour la libération du travailleur humanitaire Olivier Vandecasteele détenu en Iran, qui faisait vendredi la Une de la presse francophone. Le visage de ce Belge, qui a eu 42 ans jeudi, était notamment en première page du Soir, de la Libre Belgique, de l'Echo, de la Dernière Heure (DH).

Détenu à Téhéran depuis le 24 février 2022, il a été condamné à un total de 40 ans de prison en Iran pour "espionnage", et devrait en purger 12,5 ans selon Téhéran. Il a aussi été condamné à 74 coups de fouet. "Nous demandons la libération immédiate d'Olivier Vandecasteele, condamné en Iran de manière injuste à 40 ans de prison et 74 coups de fouet", écrivent des personnalités du monde sportif, universitaire, artistique, politique et humanitaire dans cet appel relayé par les médias francophones. Une libération également réclamée par les députés belges, dans une résolution approuvée jeudi à l'unanimité, qui presse le gouvernement d'user de tous les moyens diplomatiques auprès des autorités iraniennes.

"Sa santé se dégrade de jour en jour, on l'a trouvé très amaigri" lors du dernier échange avec la famille fin décembre, a déclaré la mère de l'otage, Annie Vandecasteele, dans un entretien diffusé vendredi par la RTBF. "On se raccroche un peu à la confiance et l'espoir en Dieu, on sait qu'il est innocent, que cette détention est injuste", a-t-elle ajouté, la voix brisée par l'émotion. Le ministre belge de la Justice Vincent Van Quickenborne a promis de "tout faire pour le libérer".

Mais sa collègue des Affaires étrangères Hadja Lahbib a souligné que "les relations avec l'Iran (étaient) difficiles". "Nous n'avons pas de levier, que ce soit diplomatique ou économique, et très peu de contacts", a-t-elle reconnu dans le journal L'Echo. Elle a précisé qu'environ 200 Belges et binationaux se trouvaient actuellement en Iran.

Un bras de fer oppose Bruxelles et Téhéran depuis l'arrestation d'un diplomate iranien, Assadollah Assadi, condamné en Belgique en 2021 à 20 ans de prison pour un projet d'attentat "terroriste" en France contre un rassemblement de l'opposition iranienne. En juillet dernier, le Parlement belge avait adopté un traité de transfèrement de condamnés entre la Belgique et l'Iran, qui devait permettre le retour d'Olivier Vandecasteele.

Mais ce traité a été suspendu début décembre par la Cour constitutionnelle saisie d'un recours d'opposants iraniens en exil, qui craignent la remise à Téhéran et une possible grâce d'Assadollah Assadi. La haute juridiction belge doit désormais statuer sur le fond. Une audience est programmée le 15 février, à l'issue de laquelle la décision devrait être mise en délibéré.