Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, arrivé jeudi soir à Beyrouth pour une visite officielle de trois jours, a déclaré hier que Téhéran, principal allié et soutien du Hezbollah, « n’interfère pas dans les affaires intérieures » du Liban, et a appelé à « un processus d’élection (présidentielle) rapide », alors que le pays est sans chef d’État depuis la fin du mandat de Michel Aoun le 31 octobre.
« L’Iran n’interfère pas dans les affaires intérieures libanaises, mais appelle tous les partis politiques au dialogue pour sortir de l’impasse », a déclaré M. Abdollahian en réponse à une question lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue libanais Abdallah Bou Habib. Il a également insisté sur un « processus électoral rapide », le Liban étant aux prises avec une double vacance sans précédent au niveau de l’exécutif, le gouvernement de Nagib Mikati étant démissionnaire depuis mai dernier. Ce dernier a reçu le ministre Abdollahian qui s’est également entretenu avec le président de la Chambre, Nabih Berry. Pour sa part, M. Bou Habib a indiqué « avoir entendu de la part de M. Abdollahian que l’Iran est attaché à la stabilité du Liban et à l’importance de la tenue de l’élection présidentielle ». « Le Liban tient à la stabilité de l’Iran et rejette l’ingérence de tout pays dans les affaires des autres pays », a ajouté M. Bou Habib, en référence aux manifestations qui secouent la République islamique depuis plusieurs mois.
Le soutien à la « résistance »
Le ministre a par ailleurs renouvelé la proposition de l’Iran de fournir du fuel au Liban, ou de « réhabiliter les centrales électriques » vétustes, ou encore d’en « construire de nouvelles », malgré les sanctions imposées à Téhéran. « L’Iran est prêt à fournir au Liban non seulement du carburant, mais aussi la main-d’œuvre et les moyens scientifiques pour construire des centrales électriques afin d’aider le pays frappé par la crise », a-t-il déclaré. Mais M. Bou Habib a évoqué au cours de la conférence de presse des « pressions extérieures et d’obstacles » qui pourraient entraver l’offre iranienne, dans une allusion aux États-Unis. En septembre, l’Iran avait déclaré qu’il prévoyait d’expédier gratuitement du carburant au Liban pour l’aider à faire face à son manque d’électricité, mais cela ne s’est toujours pas concrétisé. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a exhorté à plusieurs reprises le gouvernement libanais à se tourner vers Téhéran pour obtenir du carburant afin d’atténuer sa crise énergétique. Cependant, les sanctions américaines et internationales contre l’Iran pourraient rendre ce processus difficile. Hossein Amir-Abdollahian a également déclaré que l’Iran continuera à « soutenir la résistance libanaise et palestinienne, car elle est continuellement menacée par l’entité sioniste (Israël), surtout depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement d’extrême droite ». Après sa victoire aux législatives du 1er novembre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pris ses fonctions à la fin du mois dernier à la tête d’une coalition comportant des partis d’extrême droite et ultraorthodoxes, dont certains responsables dirigent désormais des ministères-clés. Le chef de la diplomatie iranienne a d’ailleurs été reçu par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avec qui il a discuté « des options et des menaces découlant de la formation du gouvernement corrompu et radical de l’entité ennemie (Israël) », a annoncé le bureau de presse du parti chiite.
commentaires (10)
Fournir des armes et des fortunes au Hezbollah ne constitue pas une Interférence dans les affaires Libanaise. Le peuple Libanais se moque de ces déclarations et le peuple Iranien de même. Il reste à savoir si le ministre lui même est convaincue de ce qu’il déclare. NAD
ABOU DIWAN Nasr
10 h 01, le 16 janvier 2023