Panique après une rumeur sur une hausse imminente de la taxe mécanique

De nombreux Libanais se sont précipités hier en panique vers les bureaux de LibanPost et ceux des agences du réseau OMT pour régler leur taxe mécanique, due au titre de 2023, ainsi que les éventuels arriérés. Cette taxe annuelle, dont la collecte relève de la compétence du ministère de l’Intérieur et des Municipalités, est réclamée aux propriétaires d’une majorité de véhicules terrestres. Deux agences OMT que L’Orient-Le Jour a visitées entre Baabda et Hazmiyé entre midi et 14 heures hier se sont retrouvées à court de formulaires, ainsi qu’une de LibanPost, aux mêmes heures et dans la même région, qui avait également cessé de traiter les demandes plus ou moins au même moment.

À l’origine de cette ruée, une rumeur pour l’instant démentie qui annonçait une majoration de cette taxe dès aujourd’hui et dont la source initiale n’a pas pu être identifiée clairement, mais qui a été relayée par de nombreux particuliers entre Beyrouth et les régions du Metn et du Kesrouan. Tous les témoignages recueillis indiquaient avoir été prévenus par des tiers que la taxe serait désormais « calculée au taux de 15 000 livres libanaises pour un dollar au lieu de l’ancienne parité officielle de 1 507,5 livres pour un dollar ». Pour certains particuliers interrogés, le changement devait avoir lieu aujourd’hui, tandis que d’autres ont affirmé avoir été informés qu’il était programmé pour le 1er février prochain.

Multipliée par dix

L’information est pour le moins étrange dans la mesure où la taxe mécanique est initialement calculée en livres et qu’elle supposerait ainsi que les autorités aient d’abord converti en dollars le montant en livres en utilisant la parité officielle, pour ensuite effectuer l’opération inverse mais cette fois en employant celle de 15 000 livres. Cela serait donc revenu à multiplier les montants par dix, mais à l’annoncer de manière moins brutale, vu que le taux de 15 000 livres reste bien inférieur au niveau atteint par la monnaie nationale sur le marché des changes, soit environ 47 000 livres hier soir. Ce taux de 15 000 LL est de plus officiellement employé depuis le 1er décembre par l’administration pour calculer les frais de douane en livres à partir des prix en dollars des marchandises, dans un contexte d’ajustement progressif des prélèvements obligatoires – taxes et impôts – à la dépréciation de la livre.

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Il reste que cette rumeur a été démentie en début d’après-midi hier par une source à la Direction générale du trafic routier, qui s’est exprimée dans la presse assurant qu’une telle modification devait passer par une loi au Parlement. Une source interne à LibanPost ainsi qu’une seconde au ministère des Finances, s’exprimant chacune sans autorisation expresse de sa hiérarchie, ont également qualifié l’information d’« intox ». En outre, aucun point de l’ordre du jour du prochain Conseil des ministres, a priori programmé pour lundi, ne concerne la taxe mécanique et le Parlement n’a pour l’instant pas de séance plénière programmée. Un assureur souhaitant lui aussi rester anonyme ne juge pas impossible enfin que la rumeur ait été lancée pour pousser les contribuables à aller payer ce qu’ils doivent.

Panic after rumors of an imminent increase in vehicle tax